1946 |
Manifeste de la IV° Internationale aux travailleurs, aux exploités, aux peuples coloniaux opprimés du monde entier
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Seuls les U.S.A. sont sortis de la guerre formidablement renforcés. Leurs rivaux, le Japon et l'Allemagne sont anéantis. Leurs alliés la France et l'Angleterre, se sont endettés jusqu'à devenir des vassaux. Mais à quel prix les impérialistes américains triomphèrent‑ils ? L'U.R.S.S., ce vaste secteur du marché mondial enlevé à l'exploitation capitaliste en 1917, est toujours debout. Elle menace même d'engloutir beaucoup d'autres pays situés sur ses frontières, provoquant ainsi un rétrécissement ultérieur du marché capitaliste.
Ce qui reste du monde sous la férule capitaliste a été considérablement appauvri et dévasté par la guerre et ses populations ont un pouvoir d'achat réduit de moitié. Parallèlement la capacité de production américaine a plus que doublé au cours de la guerre.
Même si sa domination sur le monde capitaliste était absolue, et incontestée, l'impérialisme américain ne pourrait faire des bénéfices que pendant une courte période d'essor, pour remplir les rayons laissés vides, en Amérique et à l'étranger, par le passage de toute l'industrie à la production de guerre dans la période passée. Lorsque l'industrie reconvertie commencera à satisfaire la demande accrue, le capitalisme américain se trouvera devant une crise de « surproduction », une dépression si forte qu’elle laissera dans l’ombre les souvenirs de 1929-33 et leurs 15.000.000 de chômeurs.
Mais la domination de Wall Street n'est ni incontestée, ni absolue. Les autres Etats impérialistes, avec leur standard de vie et leurs salaires inférieurs, restent encore des rivaux suffisamment importants pour le harceler.
La reprise de la production planifiée en U.R.S.S., et en particulier son accélération grâce à un renversement révolutionnaire du régime de Staline et au rétablissement de la démocratie ouvrière, est une menace toujours présente.
En même temps les nombreuses révoltes ont mûri, commençant par l'Indonésie et l’Indochine et s'étendant aussi bien à l'Inde et à la Chine, sans parler du Proche‑Orient et de l'Afrique.
Les masses européennes ont commencé un déplacement vers la gauche, défiant tout le système capitaliste, y compris celui de la plus vieille bourgeoisie du monde, celle d’Angleterre. Seules la pleutrerie et la traitrise des partis traditionnels (Labour Party, réformistes, staliniens) vers lesquels les ouvriers se sont tournés dans la première étape de cette marche, et le manque de partis révolutionnaires de masse ont pour le moment arrêté sa transformation en révolutions victorieuses.
Reflétant l'état d’esprit de la classe ouvrière, la propre armée de Wall Street réclame à grands cris de tous les avant‑postes du monde, le retour aux U.S.A. Les GIs ne veulent pas être la chiourme d’un monde d’esclaves. Et aux U.S.A. le grand capital a engagé une campagne de blocage des salaires et destruction des syndicats afin de préparer une production meilleur marché qui consoliderait les marchés conquis par la force des armes. Mais les dirigeants trouvent devant eux une vague de rebellion forte de millions et de millions de grévistes qui s'opposent à cette campagne et qui s’opposent à cette campagne et qui luttent pour aligner leurs salaires à la montée du coût de la vie.
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