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1er mai 1944
1/5/1944
Chez Caudron : hostilité envers les syndicats, ceux-ci étant considérés comme un moyen inefficace pour la lutte.
Les ouvriers envisagent la situation politique à peu près de la manière suivante : il s'agit d'abord de chasser les Allemands, on se retournera ensuite contre la bourgeoisie anglo-américaine ; de toute façon la fin de la guerre devra voir l'instauration d'un régime socialiste.
Il faut dire aux ouvriers : comme vous n'avez pas d'état-major de combat, faites-vous mêmes des liaisons inter-usines, c'est très important pour pouvoir faire la grève. Si vous avez assuré vos liaisons, au moment des déportations on déclenche la grève, en alarmant par des sirènes les autres usines. Il y aura des mesures formidables contre la classe ouvrière. Il faut orienter les ouvriers vers une activité de masse propre, cette activité a toujours existé, en 36 le mouvement n'a pas été la suite de mots d'ordre des partis, mais à travers les évènements la combativité des ouvriers et leur liaison avec les paysans et les petits-bourgeois s'est développée. Pour le 1er Mai sous la menace d'une grève la bourgeoisie a reculé. Nous devons utiliser les contradictions interimpérialistes. Une fois que les impérialistes sont là c'est bien plus difficile. Si on les sauve au moment du danger, comment peut-on lutter ensuite contre eux ? Dans la situation qui viendra, tous les impérialistes seront en danger. Meilleur exemple : les ouvriers anglais eux-mêmes sont prisonniers, grèves interdites. Il est probable que nous ne réussirons pas à provoquer un pareil mouvement; en leur montrant ce qu'ils doivent faire tout de suite, nous pouvons les convaincre. Comment la classe ouvrière doit se réunifier et rétablir les contacts. Vous attendez le signal de Londres, mais que ferez-vous s'il n'y a pas de signal ? Ils ne donneront pas le signal que nous prenions les usines. Les groupements patriotiques s'opposeront à toute prise d'usine.