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(1863-1938)
Ecrivain italien. En 1919 il prend la tête d'une expédition
nationaliste qui occupe la ville de Fiume. Il inspire et soutient le
fascisme italien.Comme il sied à un aristocrate D'Annunzio hait la démocratie bourgeoise. " A Rome, dit-il, j'ai vu les profanations les plus éhontées qui aient jamais flétri les choses sacrées. Comme un cloaque qui se déverserait, un flot de basses convoitises envahit les places et les rues.... Le roi, descendant d'une lignée de guerriers, donne un exemple de patience étonnante dans l'accomplissement des obligations vulgaires et ennuyeuses que lui prescrit un décret plébéien. " S'adressant aux poètes, il leur dit : " En quoi consiste désormais notre vocation ? Devons-nous faire l'éloge du suffrage universel, devons-nous hâter par nos hexamètres poussifs, la chute de la royauté, l'avènement de la république, la prise du pouvoir par la populace ? Pour une somme raisonnable nous pourrions convaincre les incrédules que dans la foule se trouve la force, le droit, la sagesse, et la lumière. " Mais telle n'est pas la tâche des poètes : " Marquez les fronts insensés de ceux qui ont voulu rendre toutes les têtes humaines uniformes, pareilles aux clous sous le marteau de l'ouvrier. Que votre rire irrépressible monte jusqu'aux cieux quand vous entendez dans les réunions le tintamarre des palefreniers du gros animal qu'est la populace. " S'adressant aux épaves impuissantes du passé aristocratique, il s'écrie : " Attendez et préparez l'événement. Il ne vous sera pas difficile de ramener le troupeau à l'obéissance. Les gens du peuple resteront toujours des esclaves, parce qu'il y a en eux le besoin inné de tendre les mains vers les chaînes. Souvenez-vous que l'âme de la foule ne connaît que la panique. " |