Philosophe grec, le plus grand penseur idéaliste de
l'antiquité.
D'après Platon, les choses sensibles que nous percevons ne
constituent pas la véritable réalité; elles ne sont que des
apparences, des reflets, des copies. La vraie réalité n'appartient
qu'aux Idées, modèles primitifs des choses sensibles et suspendues
dans un ciel intellectuel, immuables, éternelles, etc. Il y a donc
autant d'Idées que de choses : une Idée de table, une Idée de
chaise, etc. Il faut bien comprendre que, pour Platon, ces Idées
ne sont pas de simples représentations en nous, mais des êtres
réels menant une existence indépendante de nous. Pour Platon, la
connaissance n'est possible que parce que nous nous « souvenons »
des Idées que nous avons aperçues dans une existence antérieure,
avant notre naissance corporelle : c'est la théorie dite de la «
réminiscence ». Reste que Platon a développé les éléments de la
dialectique, mais de façon à la fois idéaliste et verbale. Dans
ses thèses politico-sociales, l'idéalisme platonicien est
l'idéologie des classes dominantes de la société antique reposant
sur le travail des esclaves, dans la période où sa décadence était
accélérée par le développement de l'économie commerciale et
usuraire. Platon a exposé son idéal de l'Etat dans un ouvrage
intitulé : La République, où il réclame la communauté des biens
pour la fraction dominante des aristocrates, ce qui constitue la
plus grande aberration des utopies socialistes de l'antiquité. Ses
œuvres principales se présentent sous forme de dialogues : Criton,
L'Apologie de Socrate, Phédon, Timée, Phèdre, Gorgias, le Banquet,
Théétète, La République, Les Lois, etc.
Georges Politzer, Principes
élémentaires de philosophie, 1935-36
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