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Cavalier de l'Armée tsariste, puis de l'Armée Rouge.
Rejoint le parti communiste en 1917. Participe à la défense de
Tsaritsyne en 1918-1919. Arrêté en 1936, condamné à mort et exécuté
en 1937 pour participation à l'"organisation terroriste
contre-révolutionnaire trotskiste-zinoviéviste".
Citons le récit de la rencontre devant le Kremlin entre
Staline et le « trotskyste » Dimitri Schmidt, ouvrier ajusteur
devenu commandant de division, à vingt-huit ans, ancien chef des
partisans pendant la guerre civile, un des chefs de l'Armée rouge.
C'est Victor Serge qui l'a racontée à Barmine :
« A la veille du congrès du parti de 1927 [ ...
], Schmidt, venu à Moscou, toujours sous l'uniforme de sa division
– la grande cape noire, la ceinture aux pendeloques d'argent
ciselé, le sabre courbe et le bonnet de fourrure sur l'oreille –,
sortant du Kremlin avec Karl Radek, rencontra Staline qui y
rentrait. [...] Il l'aborda et, d'un ton mi-railleur, mi-sérieux,
l'engueula comme seuls les anciens partisans savent engueuler
quelqu'un, je veux dire en termes d'une saveur indescriptible.
Pour conclure, il fit semblant de dégainer sa lame courbe en
assurant au secrétaire général du comité central qu'il lui
couperait un jour les oreilles. »
Et Barmine de commenter « Staline, qui encaissait, gardant son
sang-froid, mais pâle et les lèvres pincées, traité de salaud,
s'est, à n'en pas douter, souvenu dix ans plus tard de cette
menace "terroriste". » [18]. Accusé de « complot militaire »,
Schmidt disparaîtra en 1936...
Pierre Broué, Trotsky,
1988
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