1930

Source : site Ensemble.

Téléchargement fichier zip (compressé). Cliquer sur le format de contenu désiré

Format MS Word/RTF Format Acrobat/PDF

Manifeste des 22

C.G.T.

9 novembre 1930


Spontanément, des militants syndicalistes appartenant aux organisations confédérées, unitaires et autonomes, ont décidé de se réunir, d'avoir entre eux un échange de vues sur la situation de la classe ouvrière dans l'état actuel du monde économique et social. Ils ont considéré que la concentration de plus en plus accentuée du syndicalisme, que la force de plus en plus grande de l'organisation patronale et le développement des ses moyens de résistance et de réussite rendent chaque jour plus difficile l'action en vue d'améliorer les conditions d'existence des travailleurs.

Ils ont considéré, d'autre part, que le développement de la politique militariste du gouvernement, la course aux armements, l'extension du fascisme dans de nombreux pays européens placent les prolétariats devant le double péril de la guerre et de la dictature.

Ils ont reconnu que l'état de dispersion et d'émiettement des organisations de la classe ouvrière permet au capitalisme, au militarisme et au fascisme toutes les audaces, tous les coups d'Etat, toutes les atteintes à la vie du prolétariat.

Ils ont convenu qu'après dix années de duels fratricides il fallait faire effort pour mettre fin à la division des forces syndicales.

Ils se sont mis d'accord pour lancer l'idée de la reconstitution de l'unité syndicale dans une centrale unique, sur les bases de la Charte d'Amiens. La réalisation de cette idée ne se conçoit, à leur avis, que dans la pratique de la lutte de classes et dans l'indépendance du mouvement syndical, en dehors de toute ingérence des partis politiques, toutes fractions et toutes sectes, ainsi que du gouvernement.

Ils précisent que chacun devra rester fermement attaché à son organisation syndicale propre, sans arrière-pensée, comme sans manœuvre, tout en y poursuivant sa propagande en faveur de l'unité.

Les camarades présents, convaincus que l'idée qu'ils viennent d'émettre rejoindra la pensée intime et les désirs profonds des ouvriers de ce pays, décident de se retrouver prochainement dans une réunion plus large, à l'issue de laquelle un appel sera adressé à l'ensemble des travailleurs français.


Pour les confédérés:

Marthe Pichorel, L. Digat, J. Toesca, Pierre Monatte, Georges Dumoulin, Clément Delsol, Roger Hagnauer.

Pour les autonomes:

Roger Francq, M. Piquemal, Robert Laplagne, J. Métayer, P. Martzloff, R. Mathonnet, G. Guilbot.

Pour les unitaires:

A. Rambaud, Victor Engler, Lucie Colliard, H. Boville, R. Deveaux, P. Cadeau, B. Bour, Maurice Chambelland.


Archives CGT
Haut de la page Sommaire
Archives Internet des marxistes