1917 |
Ecrit entre le 4 et le 12 (17 et 26) avril 1917. |
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Lénine Projet d'article ou de discours à l'appui des thèses d'avril |
1) La faillite économique est imminente. C'est pourquoi éliminer la bourgeoisie serait une erreur.
(C'est une déduction bourgeoise. Plus la faillite est imminente, et plus il est urgent d'éliminer la bourgeoisie.)
2) Le prolétariat est inorganisé, faible, inconscient.
(Exact. C'est pourquoi tout le problème est de combattre les chefs petits-bourgeois, soi-disant social-démocrates (Tchkhéidzé, Tsérétéli, Stéklov) qui endorment les masses en leur prêchant la confiance dans la bourgeoisie.
Ne pas s'unir à ces petits bourgeois (Tchkhéidzé, Stéklov, Tsérétéli), mais démolir cette social-démocratie qui conduit à sa perte la révolution prolétarienne.)
3) A l'étape actuelle, la révolution est une révolution bourgeoise. Donc, pas d'«expérience socialiste».
(Ce raisonnement est bourgeois d'un bout à l'autre. Personne ne parle d'une «expérience socialiste». La thèse marxiste concrète veut que l'on tienne compte en ce moment non seulement des classes, mais aussi des institutions.)
Par leur phraséologie doucereuse, messieurs les étrangleurs de la révolution (Tchkhéidzé, Tsérétéli et Stéklov) tirent la révolution en arrière, pour la faire rétrograder des Soviets de députés ouvriers VERS le «pouvoir unique» de la bourgeoisie, vers une république parlementaire bourgeoise ordinaire.
En procédant avec intelligence et précaution, en éclairant les esprits, nous devons amener le prolétariat et les paysans pauvres à faire un pas en avant, de la «dualité du pouvoir» VERS le pouvoir sans partage des Soviets des députés ouvriers, ce qui constitue précisément la commune au sens où l'entendait Marx, au sens de l'expérience de 1871.
La question n'est pas de savoir avec quelle rapidité il faut marcher, mais où il faut aller.
La question n'est pas de savoir si les ouvriers sont prêts, mais à quoi et comment il faut les préparer.
Les manifestes et les appels du Soviet des députés ouvriers sur la guerre, etc., ne sont qu'un bavardage petit-bourgeois creux et mensonger qui ne fait qu'endormir le peuple ; notre tâche est donc avant tout, je le répète, d'éclairer les esprits, de soustraire les masses à l'influence bourgeoise des Tchkhéidzé, Stéklov, Tsérétéli et consorts.
Le «jusqu'auboutisme révolutionnaire» du Soviet des députés ouvriers, c'est-à-dire de Tchkhéidzé, Tsérétéli et Stéklov, est un courant chauvin cent fois plus nuisible, parce que dissimulé sous des phrases doucereuses, une tentative de réconcilier les masses avec le Gouvernement révolutionnaire provisoire.
La masse obtuse, inconsciente, dupée par MM. Tchkhéidzé, Tsérétéli, Stéklov et Cie, ne comprend pas que la guerre est la continuation d'une politique, que les guerres sont menées par les gouvernements.
Il faut expliquer que le « peuple » ne peut faire cesser la guerre ou en modifier le caractère qu'en changeant le caractère de classe du gouvernement.