1920 |
Publié le 2 juin 1921 dans le n° 119 de la « Pravda
» V. Lénine, Œuvres, t. 32,
pp. 465-466 |
Xe Conférence de Russie du P.C. (b)R.
Discours de clôture de la conférence
28 mai 1921
Camarades, je pense que je puis me borner à une allocution extrêmement brève. Comme vous le savez, nous avons réuni cette conférence à titre extraordinaire, en nous fixant pour objectif principal de parvenir à une clarté complète entre le centre et les localités, entre les militants du parti et tous les militants des Soviets, à propos de la politique économique. Je pense que la conférence a incontestablement atteint son but. Les camarades ont observé ici plus d'une fois que le camarade Ossinski avait parfaitement exprimé l'état d'esprit d'un très grand nombre, et même sans doute de la majorité des responsables locaux du parti, en disant qu'il faut dissiper tous les doutes et que la politique tracée par le Xe Congrès du parti et confirmée ensuite par les décrets et arrêtés est absolument comprise par le parti comme devant être appliquée sérieusement et pendant longtemps. C'est ce que la conférence a exprimé avec force, et elle l'a complété par toute une série de points. Après que les camarades se seront séparés pour rentrer chez eux, il ne subsistera pas la moindre possibilité d'interprétation erronée. Certes, quand nous définissons une politique destinée à durer de longues années, nous n'oublions pas un instant que la révolution internationale, le rythme et les conditions de son développement peuvent tout changer. Actuellement, la situation internationale est telle qu'une sorte d'équilibre temporaire et instable s'est institué ; cet équilibre est le suivant : les puissances impérialistes, malgré toute leur haine et leur désir de se ruer sur la Russie soviétique, ont renoncé à ce dessein, parce que la décomposition du monde capitaliste va en progressant et que son unité ne cesse de diminuer, tandis que la pression exercée par les peuples coloniaux opprimés qui comptent plus d'un milliard d'habitants, s'accentue chaque année, chaque mois et même chaque semaine. Mais nous ne pouvons émettre aucune conjecture à ce sujet. Actuellement, c'est par notre politique économique que nous exerçons surtout notre influence sur la révolution internationale. Tout le monde a les yeux fixés sur la République soviétique de Russie, tous les travailleurs dans tous les pays du monde, sans aucune exception et sans la moindre exagération. Ce résultat est atteint. Les capitalistes ne peuvent rien passer sous silence ni dissimuler ; c'est pourquoi ils exploitent surtout nos erreurs économiques et notre faiblesse. La lutte est transportée sur ce terrain à l'échelle mondiale. Menons cette tâche à bien, et alors nous aurons gagné à l'échelle internationale, de façon sûre et définitive. Aussi les questions de l'édification économique revêtent-elles pour nous une importance exceptionnelle. Nous devons remporter la victoire sur ce front par une avance, une progression lente et graduelle (nous ne saurions le faire rapidement) mais sans défaillance. Et il me semble qu'à l'issue des travaux de notre conférence, nous avons, en tout cas, atteint à coup sûr cet objectif. (Applaudissements.)