1922 | Imprimé intégralement dans Le Xle Congrès du Parti communiste (bolchevique) de Russie. Compte rendu sténographique. Section des éditions du C.C. du P.C.R., 1922 Œuvres, t. 33, pp. 265-332. Traduction russe. Paris-Moscou, |
Lénine XIe CONGRÈS DU P.C. (b)R. (27 MARS - 2 AVRIL1922) |
DISCOURS D'OUVERTURE DU CONGRÈS
LE 27 MARS
Camarades, au nom du Comité central du Parti, je déclare ouvert le XIe Congrès du P.C.R.
Camarades, vous vous êtes réunis à ce Congrès pour la première fois après une année entière durant laquelle l'intervention et les assauts des Etats capitalistes, du moins sous leur forme la plus directe, ne nous ont pas inquiétés. C'est la première année où nous avons la possibilité de consacrer nos forces aux tâches véritables, principales, fondamentales de l'édification socialiste.
A cet égard, il est incontestable que nous n'avons fait que les premiers pas. Mais je suis sûr que si nous jugeons ce que nous avons fait avec le sang-froid qui convient et si nous ne craignons pas de regarder la réalité bien en face, cette réalité qui n'est pas toujours agréable et qui, parfois, est tout à fait désagréable, nous surmonterons à coup sûr toutes les difficultés que nous voyons seulement maintenant se dessiner devant nous dans toute leur ampleur.
Les calamités qui se sont abattues sur nous durant cette année furent encore plus cruelles, peut-être, que les années précédentes. On aurait dit que toutes les conséquences de la guerre impérialiste et de la guerre qui nous a été imposée par les capitalistes s'étaient rassemblées pour s'abattre sur nous sous la forme de la famine et de la ruine la plus effroyable. Nous n'avons pas encore, loin de là, vaincu ces maux. Et personne d'entre nous n'envisage qu'il soit possible de les surmonter rapidement.
Mais si nous conservons et renforçons l'unité de notre Parti, si nous sortons des difficultés internationales avec autant de succès que nous l'avons fait jusqu'à présent, si nous tendons toutes nos forces en vue de remplir les tâches qui découlent aujourd'hui avec une nécessité absolue des conditions actuelles, alors nul doute que nous viendrons à bout de tous ces obstacles.
Dans le monde entier, le mouvement communiste grandit, sinon aussi rapidement, il s'en faut de beaucoup, que l'attendaient ceux d'entre nous qui le mesuraient au rythme du temps de guerre et d'après-guerre, du moins sur une base solide, inébranlable, en largeur et en profondeur. Et si nous savons, en coopérant avec les partis communistes qui existent désormais, à très peu d'exceptions près, dans tous les pays du monde, si nous savons apprécier avec sang-froid notre situation et si nous ne craignons pas de reconnaître nos erreurs, nous sortirons vainqueurs de toutes ces difficultés.