Source : numéro 13 du Bulletin communiste (deuxième
année), 31 mars 1921, précédé de l'introduction suivante : |
Septembre 1917
La malédiction qui pèse sur toute demi-mesure, sur toute hésitation, est la première et la plus ancienne des malédictions politiques. Elle est plus lourde que celle qui pèse sur Caïn pour le meurtre d'Abel.
L'intégrité, l'absence de toute demi-mesure (et certes non la politique équivoque de Kérensky), la dictature du Soviet des Ouvriers et des Soldais, la dictature du prolétariat peut seule sauver la révolution russe pour les masses, — peut seule la sauver du tsarisme encore aux aguets, des Hohenzollern et des Habsbourg, de l'impérialisme russe et de celui de l'Entente ; seule, la dictature du prolétariat et des masses laborieuses des villes et des campagnes qui le soutiennent peut, en proclamant résolument leur volonté de défendue cette république, cette Russie révolutionnaire qui leur appartient, contre les hordes esclaves de l'invasion, contre les hordes des empires centraux, conduites par les Tamerlans modernes, seule la dictature prolétarienne, inspirée de cet esprit révolutionnaire et faisant face également à l'impérialisme de l'Entente, peut trouver son salut. Mais jusqu'à présent, la force lui a manqué et en tout cas, la résolution. Dès le mois de juillet, Tchéikhdzé a repoussé l'idée de la prise totale du pouvoir par les soviets des ouvriers et des soldats. Et nous attendons maintenant avec une fiévreuse impatience que le prolétariat russe prenne une résolution et se décide à saisir, avec une foi inébranlable en ses propres forces, les rênes du pouvoir.
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