Source : numéro 14 du Bulletin communiste (deuxième
année), 7 avril 1921, précédé de l'introduction suivante : |
(juillet 1918)
Nous voulons représenter un principe actif et non un principe contemplatif.
Nous aurons toujours assez d'hommes sachant escompter les possibilités pratiques. Nous manquons surtout d'hommes, tendant à tout moment à réaliser les possibilités extrêmes, ce qui ne se peut que si l'on s'oriente vers un but situé très loin au delà de cette ultime possibilité : on n'accède au possible que si l'on tend vers l'impossible.
La possibilité réalisée est « l'équivalent des impossibles » : plus haut s'érige notre but, plus intensément se tendent nos forces et plus nous obtenons. Désirer ce qui est objectivement impossible, n'est ni sottise, ni fanatisme, ni fantaisie, ni duperie de soi-même. C'est un travail pratique au sens véritable du mot.
Montrer l'impossibilité d'atteindre un but, ce n'est pas prouver qu'il est insensé de le poursuivre ; c'est seulement, dans les meilleurs cas, prouver que les critiques ne comprennent pas les lois du mouvement social.
C'est pourquoi nous sommes, en principe, une minorité. Car, aussitôt que nous aurons obtenu la reconnaissance de nos idées, aussitôt qu'elles seront devenues la revendication du plus grand nombre, nos forces se tendront vers des idéaux plus élevés. Le caractère propre de notre activité exige que nos idéaux dépassent toujours le vœu de la majorité. Notre activité est un combat incessant pour le progrès humain.
Toujours croire au succès, toujours être prêts au revers, telle est la formule magique qui nous garantit la victoire.
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