Source : numéro 15 du Bulletin communiste
(deuxième année), 14 avril 1921, précédé de l'introduction
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La nouvelle social-démocratie noir-blanc-rouge, qui se livrait récemment, au congrès de Würzburg1, à une danse scabreuse ultra-réformiste, et qui a confirmé, avec une précision mathématique, notre opinion sur les bases de sa politique militaire, joint l'opportunisme grossier, un ministérialisme avoué et « collant » comme une prostituée, une parfaite platitude, devant les grands dignitaires arlequins, à la traîtrise et à la fourberie vis-à-vis des masses populaires... Tout ceci n'est pas nouveau, tout ceci est aussi vieux que l'existence de ce troisième sexe des politiciens hermaphrodites, habitués à spéculer sur les principes. La seule chose nouvelle, en tout ceci, c'est que l'on se sert désormais du nom honorable de la social-démocratie pour désigner cette triste réalité. La valeur de cette nouvelle social-démocratie pour les classes dirigeantes nous est montrée par l'attitude des partis bourgeois, de la majorité du Reichstag et de la Deutsche Tageszeitung, qui a exprimé avec netteté le consentement des conservateurs mêmes à collaborer avec le nouveau groupement. « Voilà, qui prouve l'accroissement de nos forces », disent les David. Mais tous ceux qui ne sont pas des David savent que ceci ne prouve rien de plus que la capacité d'action corruptrice, dissolvante, débilitante, abêtissante, du nouveau parti sur la classe ouvrière.
Si quelques réformes s'accomplissent à l'heure actuelle, ce n'est pas par suite de la politique do la majorité, mais contre elle, grâce à l'opposition et à la crainte inspirée par l'opposition.
Et les ridicules plumages dont s’attifent les Scheidemann sont ceux d'autrui.
Note
1 Le congrès du Parti Social-Démocrate allemand eut lieu en octobre 1917 à Würzburg.
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