1978 |
"Le titre du livre synthétise ma |
La dictature révolutionnaire du prolétariat
VI. Le rôle du Parti Révolutionnaire
et de la
4. Une révision du programme trotskyste pour l'URSS.
En ne comprenant pas la dialectique qui s'établit entre
la mobilisation des masses, les partis révolutionnaires et opportunistes dans
les soviets, et le caractère de ces derniers, la majorité du SU modifie tout
le programme de la Quatrième Internationale pour l'URSS et les autres états
ouvriers bureaucratisés. Le programme trotskyste pour ces états n'est pas la
liberté totale et absolue pour tous les partis. Le Programme de
Transition est
C'est à dire que pour Trotsky, aucun parti ne peut être
légalisé automatiquement, parce que quelques délégués du soviet décident de
le construire: c'est au travers du mécanisme démocratique et centraliste du
vote majoritaire des soviets que les ouvriers et les paysans décideront quels
seront les partis légaux, soviétiques, et lesquels ne le seront pas. Bien
plus
Il ne nous étonnerait pas que les rédacteurs de thèses tentent de défendre
leurs positions d'une manière formelle, en disant que l'axe de leur programme
pour les dictatures prolétariennes est le même que celui de
C'est justement là le piège du SU. Apparemment ils disent la même chose
que Trotsky quand ils disent exactement le contraire. En quoi consiste ce
L'autre aspect de cette question se rapporte à la dynamique de la
révolution, et non pas à un élargissement de la démocratie bourgeoise. La
position de Trotsky sur l'URSS et toutes les futures révolutions ouvrières ne
peut se comprendre entièrement que si l'on a à l'esprit le fait que la montée
révolutionnaire, entre autres bouleversements, provoquera également des
changements radicaux pour les partis politiques eux-mêmes. Quand Trotsky
parle de "partis soviétiques", il se réfère à de nouveaux partis,
hypothétiques, qui surgiront dans le feu de la lutte, et non à tous les
partis qui existent, comme le fait le SU. C'est pour cela qu'il ne mentionne
pas ces partis. Trotsky ne dit jamais "légalité du parti menchevik,
social-révolutionnaire ou cadet", ou bien "pour le droit à ce que ses
dirigeants dans l'exil reviennent et se mettent à la tête de leur parti". Il
ne fait aucune référence non plus à la nécessité d'une liberté d'organisation
et de propagande pour le parti Cadet, pour qu'on lui donne les espaces à la
radio qui correspondent au nombre de ses adhérents ou de ses délégués au
soviet. S'agissant de quelqu'un d'aussi méticuleux dans la définition de ses
positions, et d'un polémiste qui ne laissait échapper aucun détail sans le
préciser, pourquoi n'a-t-il rien dit de tout
"Rendre aux soviets" "leur libre forme démocratique" est pour Trotsky indissolublement fié au fait de leur rendre "leur contenu de classe". C'est pourquoi le combat pour la démocratie soviétique commence non pas par la légalisation des menchéviks et des cadets, mais par chasser des soviets rien moins que des secteurs de la classe ouvrière elle-même, "la bureaucratie et l'aristocratie ouvrières", "de la même manière qu'auparavant la bourgeoisie et les koulaks n'étaient pas admis dans les soviets". C'est pour cela que le mot d'ordre élaboré par Trotsky est conditionnel et hypothétique et doit être complété par le processus de la lutte des masses, qui dira quels tendances ou courants des anciens ou nouveaux partis penchent vers la révolution, comme cela s'est passé avec les socialistes-révolutionnaires de gauche. Ce processus avorta en URSS, à la suite du recul révolutionnaire et de la guerre civile. Si cela ne s'était pas produit, il est certain que des tendances ou partis révolutionnaires, ou ayant des penchants pour la révolution, seraient apparus.
Ceci pose un autre problème, plus général. Nous pensons que les révolutions politiques vont suivre en général les mêmes étapes que la révolution russe. Il est très probable qu'il y ait deux révolutions ou deux grandes étapes dans la révolution politique, successives ou dans une certaine mesure continues. La première sera une étape de lutte populaire, générale, avec pour axe central l'affrontement ou totalitarisme bureaucratique. C'est à partir de cette lutte que naîtront les soviets, comme front unique de tous les secteurs qui veulent vaincre le totalitarisme bureaucratique. Il est d'ailleurs très probable que parmi ces secteurs, il y en ait qui soient trompés par l'église ou par la propagande impérialiste en faveur des libertés démocratiques. Mais tous pourront participer à cette lutte générale contre la bureaucratie. A cette étape de lutte générale populaire, succédera une autre au cours de laquelle s'imposera à ces nouveaux soviets la nécessité de prendre le pouvoir et de combattre les risques de restauration capitaliste. En d'autres termes, la chute ou l'affaiblissement de la bureaucratie bonapartiste de tous les états ouvriers déformés accentuera les contradictions entre l'aile révolutionnaire du mouvement ouvrier et de masse, et l'aile restaurationniste de la bureaucratie qui pourra même entraîner des travailleurs regroupés autour des mots d'ordre démocratiques. Ce sera une révolution d'octobre qui devra s'imposer.
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