1923 |
(Article publi� dans One Big Union Bulletin, Canada, 2 ao�t 1923. Traduction fran�aise: Socialisme Mondial 16, printemps 1981) [Texte en anglais ici]. Mis en ligne par La Bataille Socialiste. |
La soci�t� future
Les termes socialisme et communisme ont le m�me sens; ils signifient un �tat de soci�t� dans lequel la richesse de la communaut�, c�est-�-dire la terre, les moyens de production, de distribution et de transport, sont propri�t� commune, et dans lequel la production est motiv�e par les besoins et non par le profit.
�tant donn� que le socialisme est l�id�al vers lequel nos efforts sont dirig�s, il est naturel qu�il y ait des opinions diff�rentes au sujet de cette soci�t� future. Puisque nous vivons au sein d�une soci�t� capitaliste, la fa�on dont beaucoup de gens envisagent le socialisme est in�vitablement influenc�e par leurs exp�riences au contact du syst�me actuel. Rien d��tonnant � ce qu�il y ait des gens qui admettent que le syst�me actuel est mauvais, mais qui n�ont pas assez d�imagination pour se rendre compte des possibilit�s d�abolir toutes les institutions de la soci�t� capitaliste. N�anmoins on ne gagnerait rien � �tablir un syst�me � mi-chemin du socialisme. Un m�lange socialisme/capitalisme ne produirait qu�une infinit� d�injustices, de difficult�s et de gaspillage. Les victimes de ces anomalies ne cesseraient de lutter pour un retour � l�ancien r�gime.
Dans son int�grit�, le socialisme implique l�abolition totale de l�argent, de la vente, de l�achat et du salariat. Il implique que la communaut� doit se donner pour t�che de fournir, d�s la demande et un peu en exc�s, tout ce qui r�pond aux besoins et d�sirs de ses membres.
Tout syst�me qui maintient la vente et l�achat s�accompagne de l�emploi de larges sections de la population dans des t�ches non productrices. De ce fait, le travail productif est effectu� par une seule section de la population, alors que le reste d�pense son �nergie dans la gestion des magasins, dans les banques, dans la publicit� et dans toutes les branches du commerce, qui, en fait, emploient aujourd�hui plus des deux tiers de la population. �tant donn� le syst�me mon�taire, on a in�vitablement le salariat. Si les choses n�cessaires et d�sir�es ne sont procurables que centre paiement, il faut que ceux qui effectuent le travail soient pay�s pour qu�ils obtiennent leurs moyens de subsistance. Le salariat entra�ne l�existence d�institutions telles que la retraite vieillesse, l�assurance-maladie, les indemnit�s de ch�mage, la pension de veuve ou (plus vraisemblablement et) l�assistance publique. L�existence de ces institutions fait que beaucoup de personnes sont transf�r�es d�un travail productif � un travail purement administratif. Un labeur inutile est ainsi cr�� alourdissant le fardeau de non-producteurs, support� par les travailleurs producteurs.
De plus, des conditions sociales totalement en discordance avec la fraternit� communiste sont conserv�es. Le salariat rend la vie du travailleur pr�caire. Le paiement d�un salaire donne automatiquement � un ou plusieurs fonctionnaires le pouvoir de le renvoyer.
Aussi longtemps que le syst�me mon�taire existera, toute entreprise productrice devra �tre organis�e selon le principe de rentabilit�. Elle essaiera donc d�employer aussi peu de travailleurs que possible de fa�on a moins d�penser en salaires. Elle aura tendance � renvoyer le travailleur le moins comp�tent qui une fois sans emploi deviendra encore moins comp�tent. Une classe d�inemployables a ainsi tendance � se cr�er.
L�existence du salariat entra�ne quasi in�vitablement l�in�galit� des salaires, les heures suppl�mentaires, les primes et des salaires plus �lev�s pour des qualifications sp�ciales. Les distinctions de classe sont purement des diff�rences d��ducation, d�environnement et de confort mat�riel.
L�achat et la vente op�r�s par le gouvernement donnent lieu � la corruption et pour l�emp�cher on cr�e des postes tr�s bien r�mun�r�s de fa�on � ce qu�il y ait trop � perdre pour ceux qui les. occupent, pour qu�ils se laissent tenter par la pr�varication et le chapardage.