1923 |
Au lendemain de la révolution, Trotsky aborde les problèmes de la vie quotidienne : rapports travail/loisirs, condition des femmes, famille, gestion des équipements collectifs, logement, culture et cadre de vie... |
Les questions du mode de vie
QUESTION N° 9
RÉPONSES
MARKOV. – Les syndicats ne peuvent pas faire grand-chose dans les conditions actuelles, mais tout de même, si quelque chose est fait, c’est seulement grâce à eux et par leur intermédiaire. En premier lieu, la liquidation de l'analphabétisme améliore un peu la situation. Les séjours en maison de repos, en sanatorium, dans les stations de cure, habituent les ouvriers à une plus grande propreté.
BORISSOV. – Je considère que le rôle éducatif des syndicats (des comités d'usine uniquement) est phénoménal. Le comité d'usine c'est un père collectif. On s'adresse à lui pour les motifs les plus divers; on vient chercher conseil; on va même jusqu'à demander "s'il faut divorcer ou pas ?". On tient grand compte de l'avis du comité d'usine, et il joue dans la famille, dans le mode de vie de l'ouvrier, un rôle très important. Il a pénétré, beaucoup plus que le parti, la vie quotidienne de l'ouvrier. Avec qui partager sa peine, où aller, à qui raconter ce dont on a peut-être honte, ce qui est un secret de famille ? Alors, on se rend au comité d'usine dans l'espoir qu'il vous viendra en aide. Et le conseil du comité d'usine ne reste pas le lot d'un seul ouvrier; celui-ci le fera connaître aux autres. D'où il est clair que pour approcher le mode de vie ouvrier, le parti doit utiliser les comités d'usine. D'où il ressort aussi clairement qu'un mauvais comité d'usine peut avoir une influence extrêmement néfaste.