1931 |
Juin 1931 : la révolution espagnole s'avance, la crise de la section française de l'Opposition de Gauche, l'intervention en Allemagne. Le combat de Trotsky au jour le jour. |
Œuvres - juin 1931
Demande de visa pour une cure à Karlsbad
au Docteur Czech, Ministre des affaires sociales, Prague.
Très honoré Docteur Czech,
Sur les conseils de Monsieur A. Neurath, je me permets de m'adresser à vous au sujet d'une demande d'admission en République tchécoslovaque, pour une cure de quatre mois à Karlsbad. La présente lettre est de caractère privé, bien qu'adressée à un membre du gouvernement tchécoslovaque. Pour des raisons évidentes, je voudrais éviter d'avoir à subir une nouvelle réponse officielle négative. C'est pour la même raison que je ne joins pas de certificats médicaux, car les anciens ont été la proie des flammes, et la demande de ma part de nouveaux certificats auprès des médecins locaux ne manquerait pas de filtrer dans la presse. Si toutefois ces certificats pouvaient contribuer à une décision favorable dans cette affaire, et si une telle décision favorable s'avérait être possible, je vous ferais bien sûr parvenir ces documents sans tarder. Même la commission la plus mal disposée à mon endroit ne pourrait nier qu'il ne s'agit nullement de certificats de complaisance, et que ma femme et moi avons grand besoin, depuis des années, de soins médicaux sérieux. Je ne crois pas non plus que les autorités tchécoslovaques puissent penser que j'envisage mon voyage en Tchécoslovaquie avec je ne sais quelle arrière-pensée politique. En cas de décision favorable, j'envisage de passer cette période avec ma famille, dans l'isolement total. En ce qui concerne ce qu'il est convenu d'appeler ma sécurité personnelle, le gouvernement tchécoslovaque n'aurait à mon égard aucun engagement autre qu'envers tout autre curiste.
Si entre temps, très honoré docteur, en raison de circonstances nouvelles, vous veniez à considérer comme inutile ou inopportune votre intervention dans cette affaire purement privée, je vous prie de considérer tout simplement cette lettre comme non avenue. Je comprendrai alors que ce n'est pas la bonne volonté qui a fait défaut, mais que les circonstances n'étaient pas favorables.
Veillez agréer....
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