le 15 décembre 1931

Cher camarade Michalec

L'affaire de la brochure est réglée. J'ai trouvé la préface du camarade Friedmann bonne et utile pour l'édition tchèque de la brochure. Il n'en a pas moins été impossible, à cause du grand retard et des déficiences dans l'organisation de toute cette affaire, de contraindre l'éditeur à accepter la préface.

L'idée d'un recueil de documents en langue tchèque sur l'Opposition de gauche internationale, est très bonne. Je vous adresse mes voeux de succès pour ce projet.

C'est par les amis d'Allemagne que je suis informé des positions générales du camarade Scholem.

Hélas, d'après ce qu'on me dit, pour des raisons personnelles, cette position n'est pratiquement jamais exprimée, et c'est fort regrettable.

Dans le passé, je n'ai jamais connu personnellement le camarade Scholem. J'avais déjà entendu dire certaines choses sur lui auparavant, et notamment qu'il a une formation théorique. Tout cela signifie que nous pouvons avoir en sa personne un très bon collaborateur. C'est dans les mois qui viennent, précisément, que de nombreuses questions de nature générale et personnelle vont se décider pour des années et des années. Aujourd'hui en Allemagne il s'agit de se jeter de toutes ses forces dans le tourbillon des événements. D'ailleurs je me suis exprimé là-dessus dans ma dernière brochure, et je n'ai pas besoin de le répéter ici. Je crois que le devoir des camarades tchèques est de développer la question allemande de la façon la plus aigüe aux yeux des travailleurs tchèques, car ici c'est également le sort de la Tchécoslovaquie qui est en jeu. Voilà bien longtemps que je n'ai reçu aucune nouvelle du camarade We B[urian], j'espère qu'il va bien.