Cher Ami,

Si j'ai tardé à vous répondre, de même que j'ai quelque peu négligé ces derniers temps ma correspondance internationale en général, c'est que j'étais et suis encore entièrement pris par les derniers chapitres du second tome de la maudite Histoire. Mais je suis toujours avec intérêt et sympathie votre activité au service de l'Opposition de gauche.

On m'a écrit de Dantzig à propos de la conférence que vous n'avez pu tenir. Je ne sais pas exactement où vous vous trouvez actuellement, à Berlin ou déjà à Koenigsberg. Mais j'espère que vous recevrez tout de même ma lettre.

Je regrette beaucoup que la crise financière (pas la crise générale, mais la crise personnelle) vous ait empêché de venir pour quelque temps. Si vous vous retrouvez totalement coincé financièrement, écrivez- moi et je serai évidemment disposé à vous donner un coup de main.

Là je vous souhaite de demeurer vigoureux et en bonne santé.