1932 |
Edition établie d'après les documents laissés par le regretté Pierre Broué, résultats de travaux à la Houghton Library, pour les "Oeuvres" de Léon Trotsky en français. |
Ta carte postale de bonne augure sur tes affaires avec les autorités de Berlin est arrivée aujourd'hui. Tout est bien qui finit bien, ou du moins qui continue bien.
J'ai beaucoup abrégé les nouvelles de Lettonie. C'est très bien qu'on ait fait des liens. Riga peut se révéler pour nous une étape importante. C'est ainsi que c'était dans le temps. Il faut cultiver et développer ces liens de toutes les façons.
Le "troisième homme" si longtemps attendu est apparu inopinément (après une longue attente) et va là où tu es, Malheureusement ce camarade est très malade et devra se traiter sérieusement à Berlin (tuberculose). Tu sais probablement que pendant longtemps il n'avait pu être pris de décision quant auquel des deux irait ; le camarade qui joue les premiers violons est parti, ce qui présente évidemment de gros avantages, sauf pour la maladie. Il va passer ici deux semaines pour se reposer et réunir des informations.
Je ne sais comment il se débrouillera là-bas en termes de maladie, mais nous aurons sûrement le temps de correspondre à ce sujet.
A propos : est-ce qu'un vote a été pris en temps voulu concernant l'équipe du secrétariat, avec inclusion du troisième homme ou sans lui ? C'est une question très importante, surtout en liaison avec le candidat tchécoslovaque. Tu dois observer rigoureusement . S'il n'y a pas eu d'enquête, il faut qu'il y en ait une, tu dois m'en informer d'avance afin que je puisse écrire des lettres de "recommandation".
La question du candidat tchécoslovaque va maintenant être posée de façon différente, objectivement aussi, pas seulement subjectivement. A l'époque, j'ai proposé la candidature de J(an) à cause de la nécessité et de l'impossibilité de reporter la présence d'une troisième personne au bureau. Maintenanti il y a une troisième. En conséquence, l'acuité de la question disparait et la candidature de F(riedmann) est affaiblie d'autant.
Je t'ai envoyé une fois des photos spéciales pour reproduction, avec prière de renvoyer les originaux et si possible quelques copies aussi. Je n'ai reçu ni les uns ni les autres. On me demande souvent des photographies ce qui me place dans une position désagréable. Je te prie sérieusement de me renvoyer les originaux tout de suite, en les emballant bien (pas dans un petit tube particulièrement étroit, comme tu envoies le plus souvent les choses, mais dans une enveloppe plate avec du carton).
Quant aux livres sur l'Orient et la situation internationale en général, j'ai écrit à Raymond dans l'espoir qu'il ferait ça plus vite et aussi les livres français sont peut-être meilleur marché.