1940 |
Source : numéro 31 de Quatrième
Internationale, août-septembre 1946.
|
La mauvaise fortune d'un intellectuel
29 juillet 1940.
Cher Al,
Merci pour votre lettre du 4 juillet qui contenait la lettre du camarade X. Mon retard à répondre vient de ce que l'enquête judiciaire a pris tout mon temps.
Ce que vous m'écrivez au sujet de J. confirme l'appréhension que j'avais qu'il soit complètement perdu pour le mouvement ouvrier. Il n'a jamais connu les organisations ouvrières de l'intérieur. Il partage cette malchance avec beaucoup d'autres, seulement chez lui elle s'exprime d'une manière plus aiguë. Ses raisonnements au sujet des méthodes d'organisation des ouvriers, etc... sont purement spéculatifs et n'ont ni base ni contenu.
Au cours de ces derniers mois nous avons eu la visite de nos amis de Minneapolis. Quelle différence ! Ces gens sont actifs, optimistes, sûrs d'eux et profondément révolutionnaires.
D'un autre côté nous avons eu la visite d'un groupe de sept minoritaires. Ils ont toutes les caractéristiques des mencheviks russes au commencement de l'histoire du Parti : trois d'entre eux, qu'au premier coup d'œil nous avions jugés plus stables, plus fermes, plus sérieux, sont en train de quitter le soi-disant Workers Party.