1919

Source : num�ro 6 du Bulletin communiste (permi�re ann�e), 22 avril 1920.


Le premier gouvernement prol�tarien

Adolf Joff�

25 octobre 1919


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Dans le brasier ardent de la r�volution, dans ces moments o� le mouvement cr�ateur des masses rev�t la force exceptionnelle et grandiose d'un �l�ment, il est extraordinairement difficile de d�crire en d�tail le cours des �v�nements ; il devient m�me difficile de se rappeler des �pisodes isol�s pour pr�ciser leur encha�nement, pour les situer en quelque sorte chronologiquement.

Je me souviens entre autre que, quand dans un cercle de camarades qui, d�s la premi�re minute, n'avaient cess� d'�tre � la t�te de la r�volution, on voulut un jour rechercher qui avait le premier imagin� l'appellation de � commissaire du peuple ï¿½ et de � Conseil des commissaires du peuple ï¿½, ce ne fut qu'apr�s une longue discussion et un laborieux �change de souvenirs que l'on r�ussit a �tablir que ces appellations avaient �t� propos�es par L. D. Trotsky.

Non seulement, en effet, les �v�nements eux-m�mes, mais encore les propositions isol�es, les d�cisions, etc., paraissaient �maner non de personnes d�termin�es mais de toute la masse r�volutionnaire, du d�veloppement m�me de la r�volution, consid�r�e sous un aspect d'�l�ment.

Ceci est notamment vrai au premier chef pour une organisation telle que le comit� r�volutionnaire de guerre, qui, d'organe de d�fense de la r�volution, devint tr�s rapidement l'appareil organisateur de cette m�me r�volution et, lors du sabotage g�n�ral pratiqu� par l'ancien appareil �tatique, devint l'unique gouvernement, r�unissant en son sein toutes les fonctions du pouvoir. Cette situation fut sans doute de tr�s courte dur�e, car la r�volution prol�tarienne r�ussit rapidement � briser le sabotage et � mettre en mouvement son nouvel appareil. Mais il y eut un moment pendant la r�volution o� il n'exista aucun appareil d'�tat et o� tout le travail de l'�tat fut ex�cut� par le comit� r�volutionnaire de guerre, qui a droit par cons�quent � l'appellation de premier gouvernement prol�tarien r�volutionnaire.

L'id�e de la cr�ation d'un comit� r�volutionnaire de guerre surgit pour la premi�re fois lors des journ�es de Kornilov. L'aventure tent�e par Kornilov �tait dirig�e principalement contre les Soviets.

Le gouvernement menchevik et socialiste-r�volutionnaire de K�rensky h�sitait entre la r�volution et la contre-r�volution : certains soup�onnaient m�me K�rensky, tomb� enti�rement sous l'influence des g�n�raux tsaristes qui l'entouraient et le flattaient cyniquement, de se trouver au quartier g�n�ral avec Kornilov et sa suite. Et m�me, le Comit� Ex�cutif Central panrusse des soviets des d�put�s ouvriers et soldats qui �tait alors encore enti�rement sous l'influence des mencheviks et des socialistes-r�volutionnaires de droite, fut oblig�, sous la pouss�e exerc�e d'en bas d'intervenir pour d�fendre la r�volution. C'est ainsi qu'il cr�a le Comit� r�volutionnaire de guerre, organisation de combat semi-militaire, destin�e pr�cis�ment � assurer la d�fense de la r�volution. Aussit�t, partout en province et sur les diff�rents fronts, furent constitu�s, d'apr�s ce type, des comit�s r�volutionnaires de guerre locaux.

Gr�ce � la politique incertaine et h�sitante des mencheviks et des socialistes-r�volutionnaires dans tous ces comit�s r�volutionnaires de guerre, les bolcheviks y conquirent un r�le dominant, bien qu'ils fussent alors encore partout en minorit�. Ce fait augmentait consid�rablement leur prestige aux yeux des masses.

Or, comme les comit�s r�volutionnaires de guerre r�ussirent � assurer le succ�s de la r�volution et que l'aventure Kornilov aboutit a un �chec honteux, ils acquirent, en tant que type d'organisation sovi�tiste de combat, une immense popularit�.

Quand le soviet de P�trograd devint bolcheviste, il fut clair qu'il fallait s'attendre � une nouvelle insurrection r�volutionnaire dans un d�lai des plus rapproch�s ; il �tait en effet �vident que ni le gouvernement petit bourgeois de K�rensky, ni le Comit� ex�cutif central panrusse menchevik et socialiste-r�volutionnaire ne pouvaient souffrir l'existence de la menace permanente qu'�tait pour eux le soviet r�volutionnaire de P�trograd. Il �tait manifeste qu'ils mettraient a profit la premi�re occasion qui pourrait se pr�senter pour tenter de l'an�antir. C'est pourquoi une d�cision du Comit� ex�cutif du soviet de P�trograd institua derechef un Comit� r�volutionnaire de guerre.

Ce fut le printemps de la r�volution prol�tarienne. Pleins d'�nergie et de force, anim�s d'une foi profonde en eux et en leur victoire, le prol�tariat et la garnison de P�trograd, qui �taient presque enti�rement bolchevistes, se pr�paraient f�brilement au combat.

Les orateurs bolchevistes parlaient d�j� ouvertement d'une nouvelle �tape de la r�volution. A des meetings auxquels assistaient des dizaines de milliers d'auditeurs, le pr�sident du soviet de P�trograd, L. D. Trotsky, r�ussissait a provoquer chez les ouvriers et les soldats un v�ritable d�lire, et tous, comme un seul homme, juraient de ne pas reculer d'un pas au moment du combat in�vitable et d�cisif. Et il �tait �vident que ce serment serait tenu. Les repr�sentants des partis au pouvoir le comprenaient d'ailleurs fort bien.

A une s�ance du Comit� ex�cutif panrusse des soviets, Tsereteli, alors ministre, disait, au cours d'une conversation priv�e, � l'auteur de ces lignes : � Vous aurez la victoire ; maintenant, cela ne saurait faire aucun doute. Mais cela n'emp�che pas que, bien ou mal, nous avons tenu tout de m�me six mois. Si vous tenez seulement six semaines, je reconna�trai que vous avez raison. ï¿½ Il s'est �coul� deux ans ; nous ne faisons pas que tenir ; nous nous affermissons de jour en jour et acqu�rons toujours de nouveaux alli�s.

Le Congr�s national des soviets des d�put�s, ouvriers et soldats avait �t� fix� au 25 octobre (7 novembre). On pr�voyait que les bolcheviks y auraient la majorit�. Les mencheviks et les socialistes-r�volutionnaires, pour sauver leur situation, tent�rent d'ajourner le congr�s. Mais les soviets provinciaux ne se soumirent pas � la d�cision du Comit� ex�cutif central panrusse et adh�r�rent � la proposition du soviet de P�trograd, aux termes de laquelle le congr�s devait se r�unir � la date primitivement fix�e.

Les d�put�s se r�unirent donc et, effectivement, presque tous �taient bolcheviks et socialistes-r�volutionnaires de gauche. Le conflit eut vite fait de m�rir. La nuit du 24 au 25 appar�t comme devant �tre d�cisive.

Cette nuit-la on v�t, dans les murs de Smolny, les camarades L�nine et Zinoviev, qui, depuis les journ�es de juillet �taient contraints de se cacher. C'est l� que, dans une petite chambre du second �tage, si�geait presque en permanence le Comit� central du Parti communiste russe. Il d�cida de d�l�guer, en qualit� de repr�sentants au Comit� r�volutionnaire de guerre, le d�funt camarade Ouritsky et l'auteur de cet article, qui devint peu apr�s pr�sident du comit�.

Le Comit� r�volutionnaire de guerre si�geait, au troisi�me �tage, dans la chambre n� 75, si je ne me trompe. A c�t� se trouvait l'�tat-major qui ne comprenait alors exclusivement que des camarades communistes et socialistes-r�volutionnaires de gauche qui prenaient part au travail d'ordre militaire : il n'y avait pas encore de sp�cialistes militaires. Mais le travail essentiel � ce moment avait lieu non pas au Comit� r�volutionnaire de guerre, mais dans les rayons ouvriers et dans les Casernes des r�giments.

Le 24 au soir, tous les t�l�phones de Smolny et ceux des personnes qui se trouvaient en rapport avec Smolny, furent coup�s ; c'�tait la d�claration de guerre.

Aussit�t, le Comit� r�volutionnaire de guerre donna l'ordre d'occuper la station t�l�phonique centrale, ce qui fut fait sans la moindre effusion de sang.

Du moment que l'op�ration �tait commenc�e, il fallait la poursuivre. L'une apr�s l'autre, les diverses institutions gouvernementales de premi�re importance furent occup�es. Nulle part il n'y e�t de r�sistance, sauf au Palais d'Hiver, si�ge du gouvernement provisoire, o� le bataillon de femmes qui s'y trouvait retranch�, ouvrit le feu.

Six soldats r�volutionnaires furent tu�s. Pas une seule femme ne fut atteinte. Ces six h�ros furent ainsi les seules victimes de la r�volution prol�tarienne... Anticipant sur le cours de ce r�cit, je tiens � noter ici, pour caract�riser les dispositions humanitaires et bienveillantes des ouvriers et des soldats envers leurs ennemis pendant ces premi�res journ�es de la r�volution, que, quand quelques jours apr�s ces �v�nements, les repr�sentants de la garnison et des ouvriers vinrent au Comit� r�volutionnaire de guerre pour solliciter qu'une d�cision f�t prise au sujet des bataillons de femmes et que l'auteur de ces notes leur e�t demand� ce qu'ils �taient, eux, d'avis d'en faire, ils r�pondirent, malgr� l'hostilit� qui n'avait jamais cess� de r�gner chez les soldats a l'�gard de celte � invention ï¿½ de K�rensky : � Leur remettre des jupons et les renvoyer dans leurs foyers ï¿½. Et il fut ainsi fait. On s'amusa fort au Comit� r�volutionnaire de guerre � chercher des v�tements de femmes... en si grande quantit� ; on s'amusa d'autant plus qu'il fallut habiller une partie des femmes-soldats en pensionnaires de l'ex-institut Smolny � des costumes d'uniforme ayant �t� trouv�s en effet dans les sous-sols et que, ma foi, ce travestissement n'avait rien de martial, sans compter que pour beaucoup il �tait un peu court...

L'impression qui se d�gagea de la lutte soutenue pendant cette nuit d�cisive fut en somme que c'�tait le gouvernement provisoire qui avait attaqu�, et la r�volution qui s'�tait d�fendue. Quand toutes les principales institutions d'Etat � P�trograd furent entre les mains des insurg�s et qu'aucun des r�giments de la garnison de P�trograd n'e�t accept� d'intervenir contre les insurg�s, mais au contraire quand tous ces r�giments furent pass�s de notre c�t�, commenc�rent � arriver les communications de la banlieue ; c'�taient � les junkers qui de Pavlovsk marchaient sur P�trograd ï¿½, c'�tait � tels et tels r�giments qui s'avan�aient de Tsarsko�� et de Krasno�� ï¿½. etc., etc. Mais quand ces r�giments, apr�s �tre entr�s en contact avec les bataillons rouges qui s'avan�aient � leur rencontre ou bien eurent rebrouss� chemin, ou bien furent pass�s du c�t� des bataillons rouges, il devint �vident que la r�volution avait vaincu.

Le Comit� central du Parti communiste russe, r�uni de nouveau � l'aube, put s'en convaincre. Et ce fut pr�cis�ment un de ceux qui avaient �t� oppos�s � l'insurrection, L. B. Kamenev, qui, le premier, fit observer : � Eh bien ! Puisque c'est fait, il faut former un minist�re ï¿½. Et c'est alors que fut constitu� le premier Conseil des commissaires du peuple.

Dans la journ�e s'ouvrit le congr�s qui sanctionna presque unanimement tout ce qui venait de se passer et accepta � l'unanimit� les fameux d�crets sur la paix et sur la terre.

Le pouvoir �tait cr��, mais il n'y avait pas d'appareil du pouvoir. Dans toutes les institutions, c'�tait le sabotage. Partout, dans les minist�res il n'y avait que les huissiers et le personnel subalterne qui, seuls, fussent rest�s a leur poste.

Pendant que les commissaires du peuple, nouvellement �lus, luttaient contre ce sabotage et organisaient leurs commissariats, le Comit� r�volutionnaire de guerre avait affaire avec des centaines et des milliers de visiteurs, dont la queue emplissait non seulement les corridors, mais encore les escaliers. Deux ou trois secr�taires et quelques dactylographes constituaient tout l'appareil du Comit� r�volutionnaire de guerre ; aussi ses membres �taient-ils pris pendant vingt-quatre heures d'horloge sans discontinuer par l'interrogatoire des visiteurs et la solution, s�ance tenante, de toutes les affaires qui leur �taient ainsi directement soumises. Et l'on s'adressait au Comit� r�volutionnaire de guerre pour les questions les plus diverses et... les plus inattendues. C'�tait le bourgeois apeur� qui venait humblement demander un certificat qui mit son logement hors de danger ; les �trangers sollicitaient l'autorisation de partir : les ouvriers qui avaient pris en mains la direction des usines r�clamaient tant�t des fonds, tant�t des directives et des indications ; c'�tait un d�fil� ininterrompu de femmes du monde, d'�tudiants, d'officiers, de fonctionnaires, et chacun venait pr�senter sa requ�te. Enfin, on amenait des suspects de contre-r�volution que l'on venait d'arr�ter. Pour l'examen de cette derni�re cat�gorie d'affaires on constitua, sous la direction du camarade Dzerjinsky, une section sp�ciale, qui devait �tre l'embryon de la future Commission extraordinaire pour la lutte contre la contre-r�volution. En d�pit du sabotage pratiqu� dans toutes les institutions, P�trograd voulait manger, P�trograd voulait vivre, et le Comit� r�volutionnaire de guerre dut encore chauffer, �clairer, alimenter, ravitailler... L'organisation professionnelle des cheminots, le � Vikjel ï¿½ qui, d�j� pendant le r�gime K�rensky, ayant �mis la pr�tention d'avoir le droit de participer � la constitution du gouvernement, essayait derechef de s'immiscer dans cette question, et le Comit� r�volutionnaire de guerre eut �galement pas mal de fil � retordre de ce c�t�.

Dans cet atmosph�re incroyablement surchauff�e, au milieu de ce brouhaha et de cette agitation ininterrompue, c'est � peine si l'on avait la possibilit� de noter les divers �pisodes de l'activit� du comit� r�volutionnaire de guerre et ce n'est que de temps � autre que certains de ces �pisodes �taient remarqu�s, faisant d'ailleurs sensation dans une certaine mesure.

Parmi ces derniers, on peut citer notamment la d�marche que firent au comit� r�volutionnaire de guerre nos savants les plus �minents, membres de l'Acad�mie des Sciences, qui vinrent solliciter � titre de personnalit�s, selon l'expression dont ils se servirent � apolitiques ï¿½, la mise en libert� des ministres du gouvernement provisoire.

La majorit� des membres du comit� r�volutionnaire de guerre ayant autrefois pass� de longues ann�es de leur existence dans les prisons ou dans les bagnes tsaristes, cette d�marche leur fit se poser cette question toute naturelle : pourquoi les savants � apolitiques ï¿½ n'�taient-ils pas alors intervenus aussi aupr�s du gouvernement du tsar ? La mise en libert� des ministres arr�t�s ne fut pas accord�e, mais la requ�te relative � l'am�lioration des conditions de leur d�tention re�ut la plus enti�re satisfaction.

Le Comit� r�volutionnaire de guerre connut des minutes d'anxi�t� pendant l'offensive contre P�trograd de K�rensky et de Krasnov. La direction de la d�fense s'op�rait essentiellement sur le front m�me ; le r�le du Comit� r�volutionnaire de guerre o� se succ�daient sans interruption les repr�sentants des r�giments et de la garde rouge (l'Arm�e rouge n'existait pas encore) consistait surtout � aplanir tous les malentendus. On �tait inform� par exemple qu'� tel endroit �taient arriv�s des caissons sans canons ou inversement des canons sans munitions ; l�, c'�tait l'artillerie qui �tait d�pourvue de couverture, l� encore c'�tait un d�tachement qui s'�tait �gar� et ne savait pas sur quelle localit� se diriger. Il fallait recueillir sur l'heure tous les renseignements n�cessaires et ensuite prendre des mesures d'urgence. Mais le plus souvent, il fallait calmer la panique qui venait de se r�pandre � tel ou tel endroit.

A ce point de vue, le fait m�me qu'� Smolny, nuit et jour des camarades travaillaient et �taient toujours pr�ts � prendre les mesures r�clam�es par les circonstances, contribuait dans une tr�s large mesure � rassurer les d�l�gu�s du front.

Tel d'entre eux, arriv� la t�te tout � fait � l'envers, repartait compl�tement r�confort�. Je vois encore comme s'il �tait devant moi un commandant plus nerveux encore que les autres qu'il avait fallu sermonner longuement avant d'arriver � lui faire comprendre que ce d�sarroi �tait on ne peut plus normal dans les conditions o� l'on se trouvait, vu l'absence de tout appareil militaire, mais que, malgr� cela, nous aurions la victoire parce que les masses �taient avec nous : � � Oui, camarades, conclut-il �nergiquement, c'�tait encore pire pendant la r�volution fran�aise ; des r�giments entiers se rendaient les uns aux autres ï¿½....

Peu � peu, le travail s'organisait et le comit� r�volutionnaire de guerre se voyait au fur et � mesure d�charg� ; une partie des affaires �tait transmise par lui � d'autres institutions qui commen�aient � fonctionner et o� il nommait ses commissaires ; d'autre part aussi, les commissaires du peuple r�ussissaient progressivement � triompher du sabotage ou � renouveler leur personnel. Le travail se r�partit ainsi petit � petit entre les diff�rents commissariats et le comit� r�volutionnaire de guerre, devenu inutile, fut dissous.

Le Comit� r�volutionnaire de guerre a �t� effectivement un gouvernement prol�tarien. Il a �t� essentiellement l'organe ex�cutif du prol�tariat, car toute la masse r�volutionnaire a pris part imm�diatement � son travail.

Dans le feu de la R�volution, il a forg� les armes n�cessaires pour les combats ult�rieurs et r�alis�, ce faisant, la force cr�atrice du prol�tariat. C'est si vrai qu'il est m�me difficile de pr�ciser ce que firent, durant ces journ�es, tels ou tels camarades en particulier. La r�volution tout enti�re agissait par chacun ; tous, intimement confondus en un tout unique, combattaient et cr�aient ; une m�me et seule volont� de vaincre animait les travailleurs, et c'est pourquoi la r�volution vainquit.

A. JOFFE. P�trograd, 25 octobre 1919.


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