1965 |
"(...) de toute l'histoire antérieure du mouvement ouvrier, des enseignements de toute cette première période des guerres et des révolutions, de 1914 à 1938, analysés scientifiquement, est né le programme de transition sur lequel fut fondée la IV° Internationale. (...) Il est impossible de reconstruire une Internationale révolutionnaire et ses sections sans adopter le programme de fondation de la IV° Internationale comme base programmatique, au sens que lui conférait Trotsky dans la critique du programme de l'I.C. : définissant la stratégie et la tactique de la révolution prolétarienne." |
Défense du trotskysme (1)
De la révolution-guerre à la coexistence pacifique
En 1951, « la progression des forces opposées à l'impérialisme » exigeait que les notions classiques du marxisme soient remisées au musée des curiosités historiques au profit de la « notion de la révolution-guerre, de la guerre-révolution », et tant pis pour les « pacifistes... qui se lamentent déjà sur le sort apocalyptique du monde, sort qu'ils prévoient à la suite d'une guerre atomique... Ces curs sensibles n'ont aucune place parmi les cadres marxistes-révolutionnaires. »
En 1963, au « congrès mondial de réunification », Pablo produira de nouvelles thèses sur ce sujet :
« VIII. - L'acuité nouvelle grandissante prise par les antagonismes inter-impérialistes combinée à la puissance fantastique acquise par les armes atomiques pose la question de la guerre atomique dans une perspective nouvelle.
Du côté de l'impérialisme, ce sont toujours les Etats-Unis qui représentent de loin la principale force intéressée à la guerre, aussi bien par les nécessités, les structures mêmes de son économie, que par sa position internationale.
Mais, d'autre part, la puissance acquise par l'armement atomique de l'U.R.S.S., et plus particulièrement par sa supériorité accrue en matière de bolides intercontinentaux et cosmiques, fait peser une menace de mort certaine sur les Etats-Unis en cas d'attaque, y compris par surprise.
Dans l'état actuel des choses, et pour longtemps encore, la perspective d'une guerre atomique déclenchée par les Etats-Unis signifierait pratiquement l'anéantissement certain de ce pays sans que le reste du monde soit également nécessairement complètement détruit. » (?)
« D'autre part, les Etats-Unis ont désormais à combiner la poursuite de leurs préparatifs de guerre contre la vaste coalition des états ouvriers, de l'U.R.S.S. à la Chine » (textuel) « avec la lutte pour la domestication de la coalition atlantique dans laquelle agit, avec une violence accrue, l'élément désagrégateur et même carrément antagoniste du Marché commun.
Dans ces conditions, la tendance inhérente à l'impérialisme yankee vers la guerre contre-révolutionnaire doit composer, dans une certaine mesure, avec ces nouveaux éléments. Ce qui n'empêche pas que la menace de la guerre atomique générale se précise de nouveau chaque fois que des intérêts vitaux de l'impérialisme se trouvent menacés par la progression de la révolution mondiale.
D'OU LA NECESSITE D'ENVISAGER TOUJOURS L'ÉVENTUALITÉ D'UNE GUERRE ATOMIQUE GENERALE, DECLENCHEE AU MOYEN DES ARMES ACTUELLES D'UNE PUISSANCE DESTRUCTIVE APOCALYPTIQUE, COMME UNE DEFAITE HISTORIQUE DE L'HUMANITÉ, ELIMINANT TOTALEMENT OU EN TRES GRANDE PARTIE LES PRECONDITIONS MATERIELLES ET CULTURELLES HISTORIQUEMENT ACQUISES pour la victoire et la construction du socialisme mondial.
Ces considérations impliquent donc une stratégie révolutionnaire capable à la fois d'éviter l'issue de la guerre atomique générale et d'affaiblir au maximum l'impérialisme jusqu'à le rendre pratiquement incapable d'envisager l'issue de la guerre.
Cette stratégie doit être menée par tous les secteurs à la fois de la révolution mondiale, états ouvriers, révolution coloniale, mouvement révolutionnaire des pays capitalistes avancés, selon les moyens et les conditions propres à chaque secteur.
FACE A DES CONSIDERATIONS ABSTRAITEMENT CORRECTES MAIS PRATIQUEMENT DÉFAITISTES, QUI FONT DÉPENDRE LA POSSIBILITE D'ÉVITER LA GUERRE ATOMIQUE DE LA VICTOIRE PRÉALABLE DE LA REVOLUTION AUX ETATS-UNIS, IL EST NECESSAIRE D'AFFIRMER AVEC FORCE QUE PRATIQUEMENT CETTE POSSIBILITÉ SE CREE PAR LA PROGRESSION DE LA REVOLUTION COLONIALE ET LE RENFORCEMENT CONTINU DES ETATS OUVRIERS. C'EST LE PROCESSUS CONJUGUE QUI PEUT HISTORIQUEMENT CREER ET CREE UN TEL ENCERCLEMENT STRATÉGIQUE, ECONOMIQUE ET PSYCHOLOGIQUE, DE L'IMPERIALISME YANKEE EN PARTICULIER, RENDANT TOUTE TENTATIVE EVENTUELLE DE GUERRE ATOMIQUE UNE OPÉRATION DE SUICIDE UNILATERAL. » (Ce qui est souligné l'est par nous.)
(« Quatrième Internationale », 21° année, n° 19, 3ème trimestre 1963. - Numéro spécial du congrès de réunification, p. 67.)
C'est le fond même des thèses du Kremlin sur la « coexistence pacifique » : neutraliser l'impérialisme jusqu'à ce que le bastion principal de l'impérialisme se rende sans combat, devant la supériorité « matérielle et technique » écrasante des « états ouvriers » et de la « révolution coloniale ». L'U.R.S.S. étant le bastion des « états ouvriers » et des « forces matérielles et techniques », tous ceux qui, dans les « états ouvriers » et le « mouvement communiste », ne se subordonneront pas à la politique du Kremlin sont « objectivement des fauteurs de guerre ».
« Le centre rénové de l'Internationale » doit s'adresser « plus particulièrement aux jeunes générations pour organiser, entre autre, leur lutte contre les armes et la guerre atomique, pour le désarmement unilatéral », dit Pablo, ce cur sensible (p. 69).
La guerre-révolution s'est retournée en son contraire, la compétition pacifique, jusqu'à ce que l'impérialisme se rende avec armes et bagages. Cela s'appelle désormais : une « stratégie qui doit être menée par tous les secteurs à la fois... selon les moyens et les conditions propres à chaque secteur ». Comme nous explique encore Pablo, « l'acuité prise par les antagonismes inter-impérialistes est actuellement telle » (que) « les dissensions intérieures profondes de la coalition menacent celle-ci d'un éclatement pratique » (p. 67); et « le Marché Commun est forcé de se développer de plus en plus en secteur le plus modernisé de l'économie capitaliste, et doté d'une puissance militaire propre, et naturellement avant tout atomique » (p. 66). La stratégie adaptée à chaque secteur est ainsi toute trouvée - jouer des antagonismes inter-impérialistes pour permettre le développement des « forces matérielles et techniques des états ouvriers ».
Si nous sommes à l'opposé de la guerre-révolution, le fil conducteur reste le même : la capitulation devant l'appareil du Kremlin.
Mais Pablo a été mis en minorité au « congrès mondial de réunification de la IV° Internationale », après quoi, il a été suspendu par ses anciens collègues du brain trust de la révolution : le « S.I. ». Ceux-ci n'ont-ils pas trouvé le chemin de la rédemption ? Sont-ils revenus à une politique conforme au programme de fondation de la IV° Internationale ?
Eux aussi ont renoncé au schéma de la guerre-révolution, révolution-guerre ; ils nous exposent « la dialectique actuelle de la révolution mondiale » (rien de moins) :
« Aussi longtemps que le rapport des forces dû à la révolution coloniale, à la lutte de classe dans les pays capitalistes, à la situation économique du capitalisme et aux progrès économiques des états ouvriers ne menace pas d'entraîner une fin immédiate du capitalisme, un nouveau compromis est toujours possible entre les dirigeants des deux principaux camps opposés. Aussi longtemps qu'ils ne seront pas en présence d'une menace immédiate majeure, l'impérialisme américain et la bureaucratie soviétique resteront tous deux face à face, luttant pour acquérir de meilleures positions ou pour éviter de tomber dans des positions plus mauvaises, pour renforcer leur puissance économique et militaire, pour acquérir de nouveaux alliés ou pour éviter d'en perdre d'anciens, recherchant toujours un compromis quand l'adversaire paraît prêt à plonger dans la guerre. C'est un jeu dangereux. Quelle est la sécurité de la « marge de sécurité » que chaque côté cherche à garder en réserve ? Elle peut être rompue à tout moment par une « erreur » ou par un « malentendu » ou par un acte de folie. »
(« Quatrième Internationale », numéro spécial du congrès de réunification, déjà cité, p. 27.)
La dialectique de la « majorité du S.I. », sinon celle de la révolution mondiale, a ceci de remarquable qu'elle omet toujours l'essentiel. Quelle est la menace majeure, pour la bureaucratie du Kremlin comme pour l'impérialisme ? La victoire de la révolution prolétarienne dans les pays économiquement développés. Leur antagonisme est subordonné à leur lutte commune contre de nouveaux développements révolutionnaires décisifs à l'échelle mondiale. Ils ne constituent pas les « deux principaux camps opposés ». La lutte des classes se développe aussi bien à l'intérieur du « camp » impérialiste que du « camp » de la bureaucratie du Kremlin. Les bureaucraties d'origine ouvrière ont réussi jusqu'à ce jour à freiner la lutte du prolétariat dans les pays capitalistes économiquement développés; la bureaucratie du Kremlin et ses agences ont joué un rôle capital dans ce processus; telle a été la condition première d'une stabilisation relative du capitalisme dans ces pays. C'est à partir de là que l'impérialisme a pu procéder à ses préparatifs de guerre, et menacer l'humanité de la destruction nucléaire.
Mais l'impérialisme a dû entreprendre ses préparatifs de guerre, alors que les rapports de classes étaient insuffisamment stabilisés en sa faveur, en Asie et essentiellement en Europe occidentale; cependant que la bureaucratie, en raison de son caractère contre-révolutionnaire, concevait ses préparatifs de guerre comme une course aux armements avec l'impérialisme; le résultat a été d'aggraver les contradictions sociales en U.R.S.S. et dans les pays qu'elle contrôle, et de stimuler de puissants mouvements révolutionnaires : en France, grève générale en août 1953, puissants mouvements en septembre 1955; dans presque tous les pays d'Europe occidentale, grandes luttes ouvrières; en Europe orientale, mouvements révolutionnaires directement dirigés contre la bureaucratie du Kremlin; ces luttes révèlent une nouvelle disposition des forces de classes mondiales, qui domine l'antagonisme entre l'impérialisme et la bureaucratie du Kremlin.
Elles ont d'ailleurs été puissamment encouragées par la résistance du peuple coréen, directement soutenu par la Chine, et par l'écrasement de l'impérialisme français à Dien Bien Phû, qui a donné un nouvel élan à la révolution dans les pays coloniaux.
De ce point de vue, la bureaucratie du Kremlin est prête, à tout moment, à des compromis avec l'impérialisme, où, tout en reculant devant lui, comme, à l'intérieur, devant la pression des forces de classes prêtes à entamer profondément la planification et le monopole du commerce extérieur, elle s'efforce de garder l'essentiel de ses positions, au détriment du mouvement ouvrier d'Europe, des pays coloniaux et de la révolution chinoise, qu'elle livre pieds et poings liés à l'impérialisme, dans la mesure où cela est en son pouvoir.
La lutte contre l'impérialisme, et contre la possibilité qu'il aurait finalement de déclencher une troisième guerre mondiale ne consiste pas en spéculations savantes sur la « marge de sécurité » (et pourquoi pas le « téléphone rouge » ?), elle s'identifie à la lutte pour la révolution socialiste et la construction de la IV° Internationale, à la lutte contre l'impérialisme et la bureaucratie du Kremlin; elle suppose que l'on dénonce toutes les illusions « pacifistes » et que l'on oppose la révolution prolétarienne à la guerre.
« C'est ce que nous disons », affirmeront les « majoritaires » du « S.I. », en citant la fin du chapitre IV de leur « Dialectique actuelle de la révolution mondiale » :
« En dernière analyse, seule la victoire du prolétariat dans les pays impérialistes les plus hautement développés, surtout la victoire du prolétariat américain, peut délivrer l'humanité du cauchemar de l'annihilation nucléaire. Telle est la solution révolutionnaire socialiste que la IV° Internationale oppose aux illusions utopiques de la « coexistence pacifique » et de la « victoire » dans une guerre nucléaire mondiale. L'alternative classique, socialisme ou barbarie, se ramène à une Amérique socialiste ou à la destruction nucléaire de la race humaine.
De cette manière, le marxisme révolutionnaire apporte à tous les secteurs du prolétariat une conception intégrée unique de la révolution mondiale, le soutien total aux guerres de libération menées par la révolution coloniale étant une contribution importante au désarmement futur de l'impérialisme par le prolétariat des pays impérialistes. Pour la même raison, des mots d'ordre transitoires d'une nature pacifiste unilatérale dans les pays impérialistes, loin d'être « réactionnaires » ou « utopiques » comme l'était le pacifisme de jadis, peuvent jouer un rôle extrêmement progressif pourvu qu'ils soient liés à d'autres mots d'ordre transitoires culminant dans la lutte de la classe ouvrière pour le pouvoir. »
Et voilà comment l'ogre révolutionnaire se transforme en souris. Il suffit de dire des mots d'ordre pacifistes qui étaient « hier réactionnaires ou utopiques » qu'ils sont aujourd'hui « révolutionnaires », pourvu qu'ils soient liés à des mots d'ordre de transition culminant dans la lutte pour le pouvoir, et vous obtenez la mention : bon pour la révolution mondiale ! Pourquoi étaient-ils hier une chose, et aujourd'hui le contraire ? Pour les besoins du fameux acrobate politique et docteur ès marxisme Ernest Germain, hier partisan de « la guerre-révolution ».
La « déclaration du Secrétariat unifié de la IV° Internationale sur le traité de Moscou » va d'ailleurs nous édifier :
« La IV° Internationale, en mettant en lumière la portée réelle du traité de Moscou et en dénonçant toutes les déformations propagandistes intéressées, continue à lutter contre la menace d'une guerre nucléaire, selon la ligne tracée par son récent congrès de réunification, en demandant l'interdiction de tout armement nucléaire, la destruction des stocks existants, la suspension de toute sorte d'essais nucléaires, et en soutenant les mouvements de masse contre la guerre, plus spécialement la lutte qui, dans une série de pays capitalistes, se poursuit pour le désarmement nucléaire unilatéral et pour l'élimination des bases impérialistes de par le monde. Elle considère donc que les propositions faites par le gouvernement de la République Populaire de Chine le 31 juillet 1963, concernant notamment la cessation de tous les essais nucléaires, la destruction des stocks existants, la suppression des bases militaires à l'étranger, la convocation d'une conférence représentative de tous les pays, constituent une base valable pour tous ceux qui veulent un désarmement nucléaire réel et non un simulacre visant à cacher des buts tout à fait autres et à semer des illusions dangereuses dans les masses. »
(« Quatrième Internationale », 21° année, n° 20, novembre 1963, p. 67.)
En d'autres termes, Pablo est pour la coexistence pacifique, style Moscou; la « majorité » du « S.I. » est pour la « coexistence pacifique », style Pékin ; mais tous sont aujourd'hui convertis à la coexistence pacifique ».
Que signifie « l'interdiction de tout armement nucléaire » ? A qui la demanderons-nous ? A l'impérialisme et à la bureaucratie du Kremlin ? Qui l'appliquera ? Qui se réunira en « une conférence représentative de tous les pays » ? Qu'est-ce qu'un désarmement nucléaire a de différent avec le désarmement tout court ? Mais il y aura les Chinois en plus? Cela ne change rien à l'affaire.
La défense de la révolution chinoise contre les menaces que fait peser sur elle l'impérialisme, avec la complicité ouverte de la bureaucratie du Kremlin, ne s'identifie pas avec l'adoption des thèses pacifistes, héritées du stalinisme, de la bureaucratie chinoise, pas plus que la défense de la Yougoslavie ne s'identifiait avec la politique de Tito et du P.C.Y. C'est là une autre forme de capitulation, une autre forme de renoncement à la construction de la IV° Internationale, au profit d'un nouveau substitut.
La bourgeoisie ne se désarmera pas elle-même, quelles que soient les « pressions » qu'exerce la classe ouvrière; seule, la classe ouvrière peut la désarmer en s'armant elle-même et en conquérant le pouvoir.
Certes la lutte contre la guerre peut fournir un point de départ pour la lutte contre la bourgeoisie et son pouvoir. A condition de ne semer aucune illusion pacifiste, ce qu'on fait précisément en prônant les « conférences de désarmement » pour « l'interdiction des armes atomiques », avec ou sans la Chine.
Au Japon, la lutte concrète contre le traité d'alliance avec les U.S.A. a montré comment les masses pouvaient se mobiliser contre la préparation à la guerre; son échec tient à ce que la lutte n'a pas été reliée, à un certain niveau de son développement, au mot d'ordre du renversement révolutionnaire du gouvernement. L'appel aux gouvernements, car c'est des gouvernements en place qu'il s'agit lorsque l'on parle « d'une conférence représentative », des gouvernements impérialistes plus ceux de l'U.R.S.S. et de la Chine, sème l'illusion pacifiste habituelle sur la possibilité de convaincre l'impérialisme de désarmer. Avant la dernière guerre cela s'appelait « désarmement général et contrôlé ».
Si le « S.I. » était en quête d'un programme de lutte contre la guerre, il pouvait consulter le programme de la IV° Internationale :
« Il faut aider les masses, à l'aide de critères, de mots d'ordre et de revendications transitoires propres à faire apparaître la réalité, à distinguer de ce qu'il y a concrètement au fond de ces abstractions frauduleuses.
« DESARMEMENT » ? Mais toute la question est de savoir qui désarmera et qui sera désarmé. Le seul désarmement qui puisse prévenir ou arrêter la guerre, c'est le désarmement de la bourgeoisie par les ouvriers. Mais, pour désarmer la bourgeoisie, il faut que les ouvriers eux-mêmes soient armés... » (p. 29)
« La guerre est une gigantesque entreprise commerciale, surtout pour l'industrie de guerre. C'est pourquoi les "200 familles" sont les premiers patriotes et les principaux provocateurs de guerre. Le CONTROLE OUVRIER SUR L'INDUSTRIE DE GUERRE est le premier pas dans la lutte contre les fabricants de guerre.
Au mot d'ordre des réformistes : "impôt sur les bénéfices de guerre", nous opposons le mot d'ordre CONFISCATION DES BENEFICES DE GUERRE et EXPROPRIATION DES ENTREPRISES TRAVAILLANT POUR LA GUERRE. Là où l'industrie de guerre est "nationalisée", comme en France, le mot d'ordre de CONTROLE OUVRIER conserve toute sa valeur : le prolétariat fait aussi peu confiance à l'Etat de la bourgeoisie qu'au bourgeois individuel.il faut arracher, une fois pour toutes, la libre disposition du destin des peuples des mains des cliques impérialistes avides et impitoyables qui agissent derrière le dos des peuples. En accord avec cela, nous revendiquons :
- Pas un homme, pas un sou pour le gouvernement bourgeois !
- Pas de programme d'armements, mais un programme de travaux d'utilité publique !
- Indépendance complète des organisations ouvrières à l'égard du contrôle militaire et policier !
(Programme de transition, nouvelle édition, pp. 31-32)
- Abolition complète de la diplomatie secrète ; tous les traités et accords doivent être accessibles à chaque ouvrier et paysan.
- Instruction militaire et armement des ouvriers et des paysans sous le contrôle immédiat des Comités ouvriers et paysans.
- Création d'écoles militaires pour la formation d'officiers venus des rangs des travailleurs, choisis par les organisations ouvrières.
- Substitution à l'armée permanente, c'est-à-dire de caserne, d'une milice populaire en liaison indissoluble avec les usines, les mines, les fermes, etc... »
Ce programme de lutte contre la guerre se comprend en liaison avec le combat quotidien de la classe ouvrière qui, à chaque pas, l'oppose au pouvoir bourgeois comme à la politique des staliniens et des réformistes.
Enfin, la lutte contre les préparatifs de guerre met au premier plan le problème de la construction de la IV° Internationale en opposition aux staliniens, aux réformistes, aux réformateurs et aux révisionnistes de tout poil.
Ce n'est certes pas ce que fait le « S.I. majoritaire », puisqu'en tournant le dos au programme de transition, il tourne le dos à la construction de la IV° Internationale.