1868-94 |
«Dans tous ces écrits, je ne me qualifie jamais de
social-démocrate, mais de communiste. Pour Marx, comme pour
moi, il est absolument impossible d'employer une expression aussi
élastique pour désigner notre conception propre. » Une publication effectuée en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec. |
La social-démocratie allemande
Succès de la social-démocratie allemande
Que l'on me permette aussi de prendre congé du lecteur [1].
Le Sozialdemokrat doit quitter la scène - non seulement parce. qu'on l'a si souvent répété face aux autres partis, mais surtout parce que le Sozialdemokrat, les conditions ayant changées, devrait nécessairement devenir différent, accomplir une mission nouvelle avec d'autres collaborateurs et un cercle élargi de lecteurs. Or, un journal qui a joué un rôle historique aussi spécifiquement déterminé, un journal dont la caractéristique était que, dans ses colonnes et là seulement se sont reflétées les douze années les plus décisives de la vie du parti ouvrier allemand - un tel journal ne peut ni ne doit se modifier. Il devait rester ce qu'il a été, ou bien cesser de paraître. Nous sommes tous d'accord sur ce point.
Nous sommes tout aussi unanimes à penser que ce journal ne peut disparaître sans laisser un vide. Aucun organe paraissant en Allemagne, officiellement ou non, ne saurait le remplacer. Pour le parti, ce n'est qu'un inconvénient relatif : il va connaître d'autres conditions de lutte et il a donc besoin d'autres armes ainsi que d'une stratégie et tactique différentes. Mais c'est une perte absolue pour ses collaborateurs, et notamment pour moi.
Par deux fois dans ma vie, j'ai eu l'honneur et la joie de collaborer à un journal auprès duquel j'ai pleinement joui des deux conditions les plus favorables auxquelles il est possible d'agir efficacement dans la presse : premièrement, une liberté de presse absolue, et deuxièmement l'assurance d'être entendu du public dont précisément on veut être entendu.
La première fois, c'était en 1848-1849 auprès de la Nouvelle Gazette rhénane. C'était l'époque de la révolution, et alors c'est de toute façon une joie que de travailler à la presse quotidienne. On voit sous les yeux l'effet de chaque mot; on voit littéralement les articles éclater comme si c'étaient des grenades, éclater comme des charges d'explosif.
La seconde fois au Sozialdemokrat. Et c'était un peu aussi comme si c'avait été la révolution, depuis que le parti s'était retrouvé au congrès de Wyden [2] et avait repris la lutte à partir de ce moment-là avec « tous les moyens », légaux ou non [3]. Le Sozialdemokrat incarnait donc cette illégalité. Il n'existait pas pour lui de contraintes dues à la constitution impériale, pas de code pénal d'Empire, pas de juridiction nationale de Prusse. Illégalement, en défiant tous les règlements locaux et nationaux et s'en moquant, il passait chaque semaine à travers les frontières du Saint Empire germanique; sbires, espions, agents provocateurs, douaniers, surveillance frontalière doublée et triplée étaient impuissants; presque avec la régularité d'une traite bancaire, il était présenté aux abonnés le jour fixé pour sa parution; aucun valet de police ne pouvait empêcher que la poste allemande ne l'expédiât et ne le distribuât. Et ce avec un total de dix mille abonnés en Allemagne; et tandis que les écrits interdits d'avant 1848 étaient rarement payés par leurs acheteurs bourgeois, les ouvriers payèrent douze ans durant avec la plus grande régularité pour leur Sozialdemokrat. Que de fois mon cur de vieux révolutionnaire s'est-il réjoui en constatant que le mécanisme complexe de transmission entre la rédaction, l'expédition et les abonnés fonctionnait parfaitement, sans bruit, bien graissé, ce travail révolutionnaire étant organisé bon an mal an avec la plus grande régularité, comme s'il s'agissait d'une entreprise ou d'une affaire bien montée.
Et le journal méritait bien toutes ces peines et ces périls que l'on courait pour le diffuser ! C'est absolument le meilleur journal que le parti ait jamais connu. Et pas seulement parce que c'était le seul parmi tous les autres à jouir de la pleine liberté de la presse ! Les principes du parti y furent retenus et exposés avec une clarté et une détermination rares, la tactique de la direction du journal étant presque sans exception juste. Mais il faut ajouter encore quelque chose à tout cela. Alors que notre presse bourgeoise exerce ses activités dans l'ennui le plus mortel, l'humour le plus drôle s'exprimait dans le Sozialdemokrat, cet humour même avec lequel nos ouvriers sont habitués à mener la lutte contre les chicanes policières.
Le Sozialdemokrat était tout, sauf le simple porte-parole de la fraction [4]. Lorsque la majorité de la fraction voulut voter en 1885 la subvention à la navigation à vapeur [5], le journal défendit âprement la conception opposée et prétendit en avoir le droit, alors que la majorité, dans un ordre du jour qui lui serait aujourd'hui incompréhensible, le lui interdit. La lutte dura quatre semaines entières au cours desquelles la rédaction fut puissamment appuyée par les militants du parti en Allemagne et à l'étranger. L'interdiction fut publiée le 2 avril, le 30, le Sozialdemokrat publia une déclaration commune de la fraction et de la rédaction, déclaration dont il ressortait que la fraction avait retiré son ordre.
Par la suite, il fut donné au Sozialdemokrat de mettre à l'épreuve le droit d'asile suisse que l'on vante tant. Il s'avéra alors comme dans tous les cas analogues depuis 1830, que ce droit d'asile connut une défaillance au moment précis où il devait s'appliquer. Depuis la démocratisation obtenue en 1830, les grandes puissances voisines de la petite République permettaient à la Suisse de faire des expériences démocratiques à l'intérieur, à la seule condition cependant que le droit d'asile aux réfugiés ne soit exercé que sous le contrôle de la grande puissance concernée en l'espèce. La Suisse est trop faible pour ne pas céder. Marx avait coutume de dire, à propos notamment de la Hollande, de la Suisse et du Danemark, que la pire situation possible était celle d'un petit pays qui avait eu une grande histoire. Que l'on cesse donc enfin de fanfaronner avec l'immaculé droit d'asile dans la « fryen Schwyz » (libre Suisse) !
Le Sozialdemokrat était l'étendard du parti allemand; après une lutte longue de douze ans, le parti a triomphé. La loi anti-socialiste est abrogée et Bismarck renversé. Le puissant Empire allemand avait mis en uvre tous ses moyens de puissance : le parti s'est joué de lui, jusqu'à ce qu'enfin l'Empire allemand dût baisser pavillon devant nous. Le gouvernement impérial veut, pour l'heure instaurer de nouveau dans ses rapports avec nous le droit légal s'appliquant à tous et, pour l'heure, nous voulons bien, nous aussi, tâter des moyens légaux, que nous avons reconquis grâce à un vigoureux recours aux moyens extralégaux. Il est relativement indifférent en l'occurrence que les moyens « légaux » soient de nouveau accueillis dans le programme. Il faut essayer, pour commencer, de faire notre travail avec des moyens de lutte légaux. C'est ce que nous ne sommes pas les seuls à faire, puisque tous les partis ouvriers de tous les pays dans lesquels les travailleurs disposent dans une certaine mesure d'une liberté légale de mouvement, le font également, et ce, pour la simple raison que les plus grands résultats s'ensuivent pour eux. Mais cela a pour prémisse que le parti adverse agisse aussi légalement. S'il tente, soit par de nouvelles lois d'exception, par des jugements contraires à la loi et par la praxis des juridictions impériales et par l'arbitraire policier, soit par d'autres empiètements illégaux de l'exécutif, de placer une nouvelle fois notre parti hors du droit commun - alors la social-démocratie allemande sera poussée une nouvelle fois dans la voie de l'illégalité, la seule qui lui demeure ouverte. Même dans la nation qui est la plus légalitaire du monde, chez les Anglais, la première condition de la légalité de la part du peuple est que les autres forces au pouvoir demeurent également dans le cadre de la loi; si cela ne se produit pas, alors le premier devoir civique devient la rébellion, d'après les conceptions juridiques anglaises.
Si ce cas doit survenir encore une fois, que se passera-t-il alors ? Le parti se mettra-t-il à édifier des barricades et à en appeler à la force des armes ? Nous ne ferons certainement pas ce plaisir à nos adversaires. Et nous sommes déjà prévenus par la conscience que nous avons du rapport de forces dans lequel nous nous trouvons et que nous révèle chaque élection générale au Reichstag. 20 % des suffrages exprimés est un chiffre très respectable, mais cela signifie aussi que l'union de nos adversaires dispose encore de 80 %. Et si, en plus, notre parti considère que le nombre de ses suffrages a doublé au cours de ces trois dernières années et que l'on peut escompter qu'ils augmenteront dans une proportion encore plus forte lors des prochaines élections, alors il faudrait que nous soyions insensés pour tenter aujourd'hui un putsch dans un rapport de 2 contre 8, plus l'armée, bien sûr, putsch dont l'issue certaine serait la perte de toutes les positions fortes que nous avons conquises depuis vingt-cinq ans.
Le parti a un moyen bien meilleur, et de plus parfaitement éprouvé. Le jour où on nous contestera le droit commun, le Sozialdemokrat paraîtra de nouveau. La vieille machinerie - tenue en réserve pour cette éventualité - se remettra en activité, améliorée, agrandie et déjà bien rodée. Et une chose est certaine : la seconde fois, l'Empire allemand ne tiendra pas douze ans [6] !
Notes
[1] Engels considérait qu'il fallait aussi régler leur compte aux éléments petits bourgeois de la fraction du Reichstag qui avaient suscité l'opposition des « Jeunes », comme il ressort de l'extrait suivant de sa lettre du 18-09-1890 à Kautsky, où il explique qu'il devait cependant tempérer ses attaques dans le numéro « triomphal » du Sozialdemokrat : « Dans le dernier numéro du Sozialdemokrat, je publierai un article qui fera grincer les dents à bien des gens en Allemagne. Mais je ne peux pas taper sur la bande de littérateurs (cest-à-dire les « Jeunes ») sans placer quelques coups aux éléments philistins du parti qui leur ont fourni le prétexte de la chamaillerie. Je ne le ferai qu'indirectement - car le numéro triomphal n'est pas fait pour la polémique. C'est la raison pour laquelle, je suis content que les littérateurs m'aient obligé de leur régler leurs comptes auparavant. » Cf. à ce propos Heinrich Gemkow, Friedrich Engels' Hilfe beim Sieg der deutsche Sozialdemokratie über das Soziakstengesetz, Dietz Verlag Berlin 1957, p. 172-174.
[2]
Le Parti ouvrier socialiste d'Allemagne avait tenu son premier
congrès à Wyden (Suisse) sous le régime de la
loi anti-socialiste. La simple convocation de ce premier congrès
illégal auquel participèrent 56 délégués,
témoigne de ce que les chefs du parti avaient quelque peu
surmonté la confusion et les hésitations dont ils
avaient fait preuve au moment de la promulgation de la loi
anti-socialiste. Les partisans de la ligne
révolutionnaire au sein du parti commencèrent à
prendre le dessus sur les éléments opportunistes.
Les questions suivantes y furent débattues
: la situation à l'intérieur du parti; les positions
adoptées par les parlementaires, le programme, l'organisation
et la presse du parti; la participation aux élections; les
rapports avec les partis ouvriers des autres pays, etc. Le congrès
condamna, les positions adoptées par Hasselman et Most, qui
niaient que l'on doive utiliser les possibilités légales
encore existantes, et tous deux furent exclus. Le congrès
décida de modifier le § II du programme adopté à
Gotha; dans la formule selon laquelle : le parti atteindrait ses
buts « par tous les moyens légaux », il barra
l'adjectif «légaux », reconnaissant par là
la nécessité de lutter aussi bien, par des moyens
légaux qu'illégaux. Enfin, le Sozialdemokrat fut
reconnu comme l'organe officiel du parti.
En ce qui concerne l'action de Marx et
d'Engels en faveur du Sozialdemokrat, cf, Horst Bartel Marx
und Engels im Kampf um ein revolutionäres deutsches
Parteiorgan. 1879-1890. Zu einigen Problemen der Hilfe von
Karl Marx und Friedrich Engels für den Kampf des «
Sozialdemokrat » gegen das Sozialistengesetz, Dietz Verlag
Berlin 1961, 278 p.
[3] Au congrès de Wyden (1880), Schlüter avait, préposé, de rayer le mot légal du § 2 du programme de Gotha qui disait : « Partant de ces principes, le Parti ouvrier socialiste d'Allemagne s'efforce, par tous les moyens légaux, de fonder l'État libre et la société socialiste, de briser la loi d'airain des salaires en éliminant le système du salariat, d'abolir l'exploitation sous toutes ses formes, de supprimer toute inégalité sociale et politique ».
[4] A ce sujet, Lénine écrivait : « Que l'on se souvienne des Allemands. Sous le régime de la loi anti-socialiste, les choses en vinrent au point que la fraction (parlementaire) entreprit une série de démarches opportunistes en opposition criante avec la ligne du parti (vote en faveur de la subvention de la navigation à vapeur, etc.). Le parti créa à l'étranger un organe central paraissant chaque semaine, qui fut régulièrement introduit en contrebande en Allemagne. Malgré de furieuses persécutions policières malgré une situation qui - en vertu des conditions objectives - était bien moins révolutionnaire que l'actuelle en Russie, l'organisation sociale-démocrate allemande était incomparablement plus large et plus puissante que l'actuelle organisation de notre parti. La social-démocratie allemande amorça une lutte longue et complexe contre sa fraction parlementaire, et la conduisit jusqu'à la victoire. Les niais partisans des « Jeunes » qui, au lieu d'uvrer à améliorer la fraction parlementaire, se laissèrent aller à des débordements hystériques, eurent une fin très désagréable. La victoire du parti se manifesta cependant par le fait que la fraction parlementaire fut matée » (A l'occasion de deux lettres, Prolétaire, n° 39 du 13 (26) novembre 1908.)
[5]
La polémique engagée par Bernstein dans le
Sozialdemokrat avec l'appui d'Engels est en quelque sorte le
rebondissement de l'affaire Kayser, député
social-démocrate qui s'était déclaré
favorable au projet de loi de Bismarck, tendant à taxer
fortement les importations de fer, de bois, de céréales
et de bétail. En 1879, Engels avait dénoncé
Kayser qui voulait voter « de l'argent à Bismarck comme
pour le remercier de la loi anti-socialiste ». L'affaire des
subventions maritimes était plus grave encore. Premièrement,
la fraction parlementaire social-démocrate commençait
à s'engager dans une politique de collaboration avec l'État
existant et effectuait ainsi ses premiers pas dans la voie d'une
politique de réformes. Deuxièmement, avec les
subventions à la navigation à vapeur pour des lignes
transocéaniques, la bourgeoisie nationale se lançait
dans la politique impérialiste et jetait les bases d'un
immense Empire colonial. En effet, Bismarck projetait rien moins que
la création de lignes de liaison maritimes avec les
territoires d'outre - mer au moyen de subventions de l'État.
La majorité opportuniste se préparait donc à
soutenir par ce biais l'expansion coloniale de sa bourgeoisie, et la
fraction parlementaire eut le front, à l'occasion de cette
affaire, de vouloir contrôler la politique du parti tout
entier. Les menaces de scission au sein de la social-démocratie
avaient à présent un fondement politique de première
importance.
Lors du premier débat, le député
social-démocrate Blos avait déclaré que son
groupe voterait pour le projet gouvernemental à condition
qu'en soient exclues les lignes avec l'Afrique et Samoa et que pour
toutes les autres (vers l'Asie orientale et l'Australie) les grands
navires soient strictement construits par les chantiers allemands et
des mains... allemandes. Bebel se trouva en minorité dans la
fraction. Le reste du groupe parlementaire, conduit pas Dietz,
Frohme, Grillenberger etc. avait l'intention de voter pour le projet
de subvention parce qu'il développait les relations
internationales (?!?!). Sous leur pression, le groupe adopta une
résolution selon laquelle la question des subventions n'était
pas une question de principe, si bien que chaque membre de la
fraction pouvait voter à sa guise.
Engels dut intervenir pour soutenir Bebel et
la rédaction du Sozialdemokrat. Celui-ci publia
pendant des semaines des lettres et résolutions émanant
de militants de la base contre l'opportunisme des parlementaires
sociaux-démocrates. et leur prétention de sériger
en puissance dominante dans le parti. Finalement. toute la fraction
vota unanimement contre le projet de subvention maritime, et les
protestations de la base aboutirent à faire reconnaître
par tous que le Sozialdemokrat était l' « organe
de tout le parti ». Nous traduisons la déclaration des
députés parlementaires fidèlement, dans le
style qui leur est propre.
[6]
L'une des tâches principales d'Engels pour assurer le passage
de la social-démocratie à la légalité
fut de pourvoir le parti d'un programme plus nettement marxiste que
le malheureux programme de fusion adopté à Gotha en
1875. Non seulement il provoqua la discussion sur la nécessité
d'un nouveau programme, mais soutint encore par tous les moyens ceux
qui le rédigèrent - Kautsky, pour la partie théorique,
Bernstein, pour la partie politique.
Les éléments petits bourgeois
du parti commencèrent, aussitôt après
l'abolition de la loi scélérate, à prôner
pour l'Allemagne demi - absolutiste la voie pacifique au socialisme.
Dans un discours prononcé le 1er juin 1891 à Munich,
le parlementaire social-démocrate Vollmar, l'un des
dirigeants bavarois le plus en vue, se déclara carrément
en faveur d'une politique d'entente avec le gouvernement et lança
la formule de la main tendue à la bonne volonté (sic).
L'effort principal d'Engels dans ces conditions fut de faire prendre
conscience au parti social-démocrate de la nécessité
de la violence - de la dictature du prolétariat - pour
instaurer la société socialiste. Engels défendit
ce point central non seulement dans le programme d'Erfurt, mais
encore dans les textes de vulgarisation destinés à la
grande masse dès ouvriers. Les dirigeants
sociaux-démocrates éprouvèrent le besoin de «
corriger » Engels pour faire croire que sa critique ne les
concernait pas : ainsi remplacèrent - ils, au début de
la citation suivante, le « philistin social-démocrate
» par « philistin allemand » : « Le
philistin social-démocrate a été récemment
saisi d'une terreur salutaire en entendant prononcer le mot de
dictature du prolétariat. - Eh bien, messieurs, voulez - vous
savoir de quoi cette dictature a l'air ? Regardez la Commune de
Paris. C'était la dictature du prolétariat ! »
(Introduction à l'édition allemande de 1891 de la
Guerre civile en France.) Balayant toutes les illusions d'un passage
pacifique au socialisme au moyen de la conquête de l'État,
Engels expliquait aux ouvriers que « l'État n'est rien
d'autre qu'une machine pour l'oppression d'une classe par une autre,
et cela, TOUT AUTANT DANS LA RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE
QUE DANS LA MONARCHIE » (Souligné par nous).
On ne peut qu'admirer la patience et la
ténacité inouïes d'Engels, imposant
littéralement, à travers mille difficultés et
incompréhensions, le programme d'Erfurt, qui, malgré
ses lacunes, fut un bon programme, repris par tous les partis
ouvriers de la II° Internationale.