1978 |
"Le titre du livre synthétise ma |
La dictature révolutionnaire du prolétariat
IV. Qui prend le pouvoir et pourquoi faire ?
7. L'avenir des soviets et des partis.
Pour les camarades de la majorité du SU, il n'y a pas
le moindre doute qu'aussitôt après la prise du pouvoir par les travailleurs,
il se produira trois phénomènes étroitement
C'est-à-dire que pour la majorité du SU il y aura un processus d'ensemble
qui inclura le dépérissement de l'état prolétarien, le développement
spectaculaire des soviets populaires et des partis politiques. Même si elle
semble extravagante, cette conception a une certaine similitude avec la
conception stalinienne critiquée par Trotsky, et ce n'est pas par hasard.
C'est Staline qui disait que le régime soviétique et le socialisme se
développaient dans le même sens, et Trotsky qui insistait sur le fait que si
le système soviétique se développait, le socialisme ne pouvait pas se
développer, et inversement. Et il donnait une explication
La Troisième Internationale vota une résolution qui va
explicitement contre l'opinion actuelle du SU sur le renforcement des partis
politiques et des soviets, et dans laquelle il est expliqué comment, à mesure
que disparaissent les classes et l'état, disparaissent non seulement les
partis politiques, mais toutes les organisations
C'est pourquoi affirmer "avec assurance" que "les partis politiques
prendront un contenu beaucoup plus riche et plus large", sous une "dictature
du prolétariat (qui) commence à dépérir", est d'un point de vue marxiste,
absurde. A mesure que l'état disparaîtra
La disparition de la politique, qui sera la conséquence de la disparition de l'exploitation, de la misère, de la faim, des guerres, etc., enrichira la vie et les discussions au sein de la société. Il y aura des polémiques, avec une participation massive, jamais vue auparavant, des citoyens socialistes, sur des questions pédagogiques, scientifiques, sportives, artistiques, sociales, c'est-à-dire "idéologique", comme disent les camarades du SU, mais pas politiques. Les hommes se regrouperont pour défendre mieux leurs idées, et comme ils seront beaucoup plus lucides que les auteurs de la résolution ils diront grâce au fait qu'il n'y ait plus de partis politiques, nous pouvons nous organiser librement pour discuter tout cela. Si les partis politiques et l'état existaient, nous serions sous la contrainte de ce monstre de la société de classe, la politique, à savoir l'administration des hommes au moyen de la violence.
Il se produit quelque chose de semblable avec les rapports entre démocratie directe et démocratie indirecte. Pour les camarades de la majorité du SU, la gigantesque expansion des partis politiques n'est pas contradictoire avec le développement de la démocratie directe. Il n'y a rien de plus éloigné de la réalité. L'expansion des partis politiques est un phénomène contraire à la démocratie directe, bien que pendant la dictature révolutionnaire du prolétariat ces deux pôles antagoniques et contradictoires puissent se développer de concert jusqu'à un certain point, critique, à partir duquel le développement de l'un doit commencer à mettre en cause celui de l'autre. Et cela parce que les partis politiques constituent la plus haute expression de la démocratie indirecte. L'existence des partis implique qu'ils médiatisent l'initiative des masses, qu'ils aient une discipline propre, qu'ils freinent, canalisent et dévient l'activité immédiate et autodéterminée du mouvement ouvrier et de masse. La démocratie directe implique de réaliser au moment-même ce qui a été résolu par tous, sans déléguer ces tâches à aucun organisme, et encore moins à des partis. L'apparition de l'état constitue la négation la plus absolue de cette démocratie directe, dans la mesure où tout le monde reste contraint d'agir par et à travers l'état, y compris la classe dominante elle-même, qui doit utiliser comme intermédiaire la bureaucratie étatique pour parvenir à ses fins. L'existence des partis n'est que la conséquence de l'existence de l'état, et c'est pourquoi les partis sont centralistes.
La démocratie directe pourra devenir dominante à mesure que disparaîtra
l'état, ou alors, se développera conjointement à la consolidation de la
dictature du prolétariat et des partis ouvriers, mais comme un pôle
antagonique, contradictoire. Ce seront deux pôles, qui se développeront,
établiront des liens, mais à des moments déterminés entreront en
contradiction. Pendant l'étape de transition du capitalisme au socialisme, le
développement de la démocratie directe ne peut que commencer, mais combiné au
développement et à l'épanouissement de la démocratie indirecte, le régime
soviétique, les syndicats et les partis. La démocratie directe deviendra
dominante à mesure que les classes, l'impérialisme, l'état et les partis
commenceront à disparaître, et que les producteurs et consommateurs
socialistes pourront y compris réaliser des expériences antagoniques,
contradictoires, sans devoir se soumettre à aucune discipline, pas même à
celle du vote
Il faut dire que les camarades du SU ont raison en un
Mais ce qui nous intéresse, ce sont les rapports des soviets et de la dictature révolutionnaire du prolétariat avec les partis ouvriers d'aujourd'hui, staliniens, social-démocrates, trotskystes, c'est-à dire les rapports entre les partis opportunistes agents de l'impérialisme, avec le seul parti révolutionnaire conséquent, la IV° Internationale et ses partis trotskystes.
Et nous devons dire clairement que nous ne voyons pas la possibilité que ces partis ouvriers opportunistes, ceux qui existent aujourd'hui, fassent un saut spectaculaire au point de devenir révolutionnaires.
Ils continuent malheureusement à être opportunistes et contre-révolutionnaires, et en tant que tels ennemis mortels des partis trotskystes des soviets et de la dictature révolutionnaire du prolétariat.
Notes
[1] "Démocratie socialiste et dictature du prolétariat", p. 3.
[2]
[3] Les leçons d'Octobre, p. 47.
[4] "Démocratie socialiste et dictature du prolétariat", p. 3.
[5] Les leçons d'Octobre, p. 12.
[6] "A los camaradas búlgaros", Escritos, Tomo II, vol. 1, p. 63.
[7] "The ILP and the fourth international", Writings (1935-36), p. 147.
[8] "L'Internationale Communiste après Lénine, p. 182-183.
[9] "Problemas del desarrollo de la URSS", Escritos, Tomo II, Vol. 2, p. 309.
[10] "A los camaradas búlgaros", Escritos, Tomo II, vol. I, p. 64.
[11] "Problemas del desarrollo de la URSS", Escritos, Tomo II, Vol. 2, p. 309.
[12] "Beaucoup de bruit autour de Kronstadt", La lutte contre le stalinisme, p. 192.
[13] "On the policy of the KPD", The Five First Years of the IC, vol. 2, p. 308.
[14] "Carta abierta al Partido Communista de la URSS", Escritos, Tomo I, Vol. 3, p. 787.
[15] Les leçons d'Octobre, p. 48-49.
[16] "Report on the Fourth World Congress", The Five First Years of the IC, vol. 2, p. 308.
[17] "Démocratie socialiste et dictature du prolétariat", p. 6.
[18] "Résolution sur le rôle du Parti Communiste dans la révolution prolétarienne", Manifestes, thèses et Résolutions des Quatre Premiers Congrès Mondiaux de l'Internationale Communiste, p. 51.
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