1931 |
Une étude écrite par Rakovsky alors en déportation et principal dirigeant de l'Opposition de gauche demeuré en U.R.S.S. |
Problèmes de l’économie de l’U.R.S.S.
Dans le pays.
Cependant, les événements dans le pays suivent leur cours. Si le congrès a considéré qu'on pouvait passer à côté de la vie, la vie a d'autant plus de raison de passer à côté des résolutions officielles du congrès. Plus on s'éloignera du congrès, plus les choses qui ont été soigneusement cachées et votées par les centristes et dont n'osaient pas parler les droitiers, resurgiront dans toute leur nudité hideuse. Puisque le congrès n'a pas pu faire le bilan de toute la politique du centrisme pendant les deux ans et demi écoulés, et en même temps de toute la politique précédente du bloc centre‑droite, ce bilan sera tiré par la vie, par les classes, et (sans qu'on puisse dire encore dans quelle mesure) par le parti. Le total général du bilan consiste en ce que la révolution est placée directement devant un immense échec historique qui se rapproche et qui sera la rançon de sept années de politique opportuniste. Cet échec se transformera‑t‑il définitivement en une transmission du pouvoir entre les mains d'autres classes ? Ce n'est pas le destin, mais la politique qui en décidera. Cela signifie non pas des paroles générales ni des schémas généraux inventés et tirés par les cheveux, si gauches soient‑ils, mais la définition concrète d'un programme d'action clair sur la base duquel on puisse atténuer au maximum les conséquences de cet échec historique et sauver à n'importe quel prix la dictature. Mais la construction d'un tel programme est impossible sans qu'on tienne compte pleinement et consciemment de la situation concrète qui s'est créée dans le pays. Avant de décider ce qu'il faut faire, il faut connaître avec certitude ce qui est. Et avant d'élaborer programme concret, il faut avoir une notion concrète des positions de départ sur lesquelles ce programme sera construit.