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Octobre 1929. Les suites de la déclaration de Rakovsky du 8.8.1929, l'évolution du Leninbund, le conflit sino-soviétique... |
Œuvres - octobre 1929
La tactique en U.R.S.S.
1. La déclaration de Rakovsky et des autres est un épisode qui se montrera plus d'une fois utile à l'avenir. (En parlant aux ouvriers, nous soulignerons à juste titre la bonne volonté manifestée par l'Opposition et la mauvaise volonté de l'appareil). La perspective de la lutte de l'Opposition russe est cependant déterminée non pas par la déclaration mais par des facteurs bien plus profonds.
2. Il y a plus d'un an et demi, le zigzag à gauche de Staline nécessitait quelques modifications dans la tactique de l'Opposition de gauche :
(a)nous avons dit à haute voix ce fait qu'il y avait un tournant à gauche ;
(b)nous avons critiqué ses contradictions ;
(c)nous avons dit que nous étions prêts à soutenir tout pas authentique du centrisme vers la gauche ;
(d)nous avons manifesté ce soutien par une appréciation marxiste claire et complète du danger de droite et notre critique impitoyable du centrisme lui-même, et c'est précisément notre critique qui a obligé et oblige encore les centristes à aller plus à gauche qu'ils n'en avaient primitivement l'intention.
3. La revendication du vote secret reste bien entendu valide. Il vaut beaucoup mieux pour la révolution que les Bessedovsky votent conformément à ce qu'ils pensent que de découvrir leurs "pensées" après qu'ils aient sauté par la fenêtre de derrière.
De même la question de la conduite de grèves, comme elle a été déjà posée et éclaircie par l'Opposition, conserve tout son sens. L'Opposition n'a pas inventé cette question. La résolution du XIème congrès, élaborée par Lénine, et adoptée à l'unanimité, reconnaissait la possibilité et dans certains cas, le caractère inévitable de grèves dirigées par les syndicats soviétiques, puisque leur tâche est de protéger les intérêts des ouvriers contre les déformations bureaucratiques à l'intérieur de leur propre Etat. Le fait que, depuis l'époque du 3ème congrès, les syndicats eux-mêmes se soient bureaucratisés terriblement ne supprime, ni théoriquement ni pratiquement, la question des grèves. L'attitude de l'Opposition vis-à-vis des grèves, nous l'avons formulée autrefois avec une totale précision. Il n'y a aucune raison pour changer cette formulation qui est imprégnée d'un esprit de parti authentique.