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Œuvres – novembre 1929
Lettre à G. Rosenthal
le 12 novembre 1929
Cher camarade Gérard
J'ai reçu hier votre lettre du 5/11 avec les statistiques électorales. Je vous remercie très chaleureusement. Maintenant je suis armé.
Je vous ai envoyé hier une lettre officielle qui nécessite des commentaires. Je ne crois pas que Rieder entrera dans mes vues et consentira à accepter mes conditions pour le rajustement du traité, ses profits, surtout des droits européens, doivent être bien importants, en tout cas bien supérieurs aux honoraires d'autour que je suis prêt à lui sacrifier. Mais si vous trouvez cela possible, vous pourrez peut-être tout simplement montrer à Rieder la lettre que je vous ai écrite hier afin qu'il comprenne un peu comment j'envisage la situation et comment je serais heureux de me libérer de ses étreintes.
Le dernier numéro de la Lutte de Classes est très intéressant. Le leader, la déclaration sur le conflit sino-russe sont des articles bons et solides. La polémique contre Louzon est excellente. Dans l'article sur le mouvement anglais il y a un malentendu théorique. L'auteur dit : "Les capitalistes qui vendent aux salariés leurs produits regagnent de la main gauche ce qu'ils ont offert de la main droite. Dans ces conditions le profit est impossible et le capital pour apaiser..." Il découle de cela que le profit n'est pas créé dans la production, mais dans le commerce. Même si la société n'était composée que de capitalistes et d'ouvriers, sans commerce extérieur, le profit existerait.
La réponse à l'enquête est beaucoup moins satisfaisante. On cherche trop de possibilités de trouver des points d'accord avec des confusionnistes absolus.
Je ne pourrais signer non plus l'affirmation d'A. A. "que le mouvement des nouvelles minorités syndicales de la G.G.T.U. procède d'une réaction spontanée très saine contre les erreurs du parti communiste... " Cette réaction dans son ensemble n'est ni plus ni moins saine que la réaction brandlerienne, qui est dirigée d'ailleurs contre les mêmes erreurs.
Les défauts de la Lutte des classes sont les mêmes que ceux de la Vérité : en dehors du mouvement ouvrier, sans même d'informations intérieures sur ce lui se passe dans le parti et dans la C.G.T.U.
Il est absolument nécessaire d'établir une division du travail régulière entre la Vérité et la Lutte, en assurant à cette dernière, la parution régulière et un caractère théorique.
Avec mes salutations communistes