Juillet 1931 : la révolution espagnole s'avance, l'intervention en Allemagne, les crimes de l'appareil stalinien. Le combat de Trotsky au jour le jour.
C'est avec reconnaissance que j'ai reçu le livre de Wolf, ainsi que votre lettre.
J'ai vraiment l'intention de faire dans le second tome, une analogie avec la révolution allemande. Je ne suis pas encore certain d'y parvenir, car il me manque deux facteurs importants: le temps et l'espace. En tous cas, je tenterai de faire tout mon possible en ce sens. Par la même occasion, je vous envoie quatre exemplaires supplémentaires du premier tome de I' "Histoire".
Il est évidemment fort regrettable que le camarade Schürer ne veuille pas participer directement au travail. Je disais seulement, et dans une lettre de caractère privé, qu'il ne serait guère raisonnable de l'exclure et de le fâcher. Même comme universitaire sympathisant et se tenant un peu à l'écart, il nous serait utile. Le mieux serait de régler la question de sa collaboration à l'amiable. Mais ce sont les camarades de Saxe qui sont les mieux placés pour savoir ce qu'il faut faire dans cette affaire.
Il vaudrait peut-être mieux discuter publiquement de la question du double pouvoir. Il nous faut aussi donner l'exemple d'une discussion saine, calme et amicale. Cela peut très bien se faire dans "Permanente Révolution".
J'ai écrit plusieurs fois à divers camarades que la question de la révolution espagnole était maintenant de la plus haute importance pour nous, y compris du point de vue du développement de l'Opposition de Gauche. Il nous faut ici passer à l'offensive, non pas en catimini, mais de façon fondamentale. Nous ne pouvons qu'y gagner, et rendons ainsi un grand service à la révolution, en Espagne comme en Allemagne.