1936 |
T 3912, Unser Wort, mai 1936, sous le titre « Lettre ouverte à un ami anglais ». Traduit de l'allemand. Ce texte circulait en GrandeBretagne sous forme d'exemplaires multigraphiés. Nous ignorons s'il s'agissait d'une véritable lettre ou d'un artifice littéraire. Le texte s'intègre en tout cas aussi bien dans la discussion qui se menait à l'intérieur du Marxist Group que dans la préparation de la conférence annuelle de l'I.L.P. |
Œuvres – avril 1936
L. Trotsky
[Bureau de Londres ou IV° Internationale]
3 avril 1936
Cher Camarade,
L'article contre moi dans le New Leader du 20 mars dernier est vif, mais faux [1]. La vivacité est une bonne chose. Il faut toujours se féliciter qu'un révolutionnaire défende ses idées avec vivacité et précision. Malheureusement, je ne puis que constater qu'en dépit de sa vivacité, il manque à cet article la précision nécessaire.
Cet article polémique a pour objet de prendre contre moi la défense du « Bureau international pour l'unité socialiste révolutionnaire ». Ma critique des partis qui y sont affiliés est, paraît‑il, entièrement fausse. Il paraît que ces partis ne sont pas du tout en train de se volatiliser, mais qu'ils sont au contraire toujours plus unis dans l'action internationale.
Essayons de vérifier rapidement ces affirmations. En ce qui me concerne, je ne connais qu'une seule action internationale commune du bureau de Londres. C'est la création du « comité mondial pour la Paix ». J'ai, en son temps, critiqué en détail le programme de ce comité, proposé par le S.A.P. sur la base de ses propres textes [2] et je l'ai correctement, je crois, qualifié d'expression hypocrite du pacifisme petit‑bourgeois le plus plat. Personne ‑ même pas les dirigeants du S.A.P. ‑ n'a donné de réponse pertinente à cette critique. Mon appréciation, en conséquence, demeure valide. Les partis qui, dans la question de la guerre, se situent sur le terrain du pacifisme, ne peuvent être considérés par les marxistes comme des partis prolétariens révolutionnaires. Maxton [3], par exemple, est un pacifiste, pas un marxiste. La politique dans la question de la guerre pourra peut‑être contribuer beaucoup au salut de son âme, mais pas à la libération de la classe ouvrière.
Le comité en question était formé de trois personnes : l'Allemand Schwab, le Français Doriot (!) et l'Espagnol Gorkin [4]. Depuis, Doriot, qui avait reçu chez lui la dernière conférence des partis socialistes révolutionnaires, est passé avec sa clique du côté de la réaction [5]. Gorkin a été candidat en Espagne sur un misérable programme démocratique pacifiste de Front populaire [6]. Quant au troisième membre, Schwab, il n'a pas encore expliqué que le comité pour la Paix était une entreprise antirévolutionnaire et que le programme proposé par lui, Schwab, de « lutte pour la paix », constitue dans chacun de ses mots une dérision de l'enseignement de Marx et de Lénine. (Soit dit en passant, il existe encore des gens, de l'espèce des agneaux, qui s'imaginent pouvoir convaincre la minorité du S.A.P. par une discussion interminable et parfaitement abstraite. Nous sommes évidemment certains que Schwab et quelques autres dirigeants du S.A.P. sont dans la minorité ‑ mais que cette minorité puisse être gagnée par de bonnes paroles, non, nous ne sommes vraiment pas assez naïfs pour le croire [7]).
C'est ainsi que se présente actuellement la capacité croissante du bureau de Londres à une « action internationale unie ».
Je n'ai jamais déprécié les petites organisations pour la seule raison qu'elles sont petites. Même là‑dessus, le New Leader déforme le critère marxiste. Les organisations de masse ont de la valeur précisément parce qu'elles sont des organisations de masse. Même quand elles sont sous une direction social-patriote, on ne peut pas ne pas en tenir compte. Il faut gagner les masses qui sont dans leurs griffes : du dedans ou du dehors, cela dépend des circonstances.
De petites organisations qui se considèrent comme le résultat d'une sélection, comme des pionniers, ne peuvent avoir de valeur que par la force de leur programme, de la formation et de la trempe de leurs cadres. Une petite organisation qui n'a ni programme cohérent ni volonté véritablement révolutionnaire, est moins que rien, quantité négative. C'est en ce sens que j'ai parlé avec mépris des petits groupes de Bulgarie, de Roumanie, de Pologne [8]. Leur confusion est vraiment excessive pour leur format. Elles ne peuvent que nuire au mouvement révolutionnaire. En revanche, même les plus petits de nos groupes ont de la valeur, parce qu'ils savent ce qu'ils veulent et parce qu'ils ont derrière eux la grande tradition du bolchevisme àlaquelle ils sont liés sur le plan international. Tôt ou tard, chacun de ces groupes démontrera sa valeur.
Le « Front rouge » autrichien, qui avait rassemblé dans ses rangs des éléments ouvriers réellement militants, est censé avoir fusionné avec le parti socialiste révolutionnaire d'Autriche, c'est‑à‑dire avec le vieux parti austro‑marxiste [9]. Le bulletin de Fenner Brockway [10] affirme : « Le parti unifié, bien qu'affilié à la II° Internationale, soutient la politique contre la guerre du Bureau international pour l'unité socialiste révolutionnaire. » Une telle façon de présenter l'austro‑marxisme est profondément erronée et ne peut qu'induire en confusion. Quiconque a lu les thèses de MM. Otto Bauer, Dan et Zyromski [11], sait que l'austro‑marxisme, aujourd'hui encore, ne représente qu'une falsification lâche et ignoble du marxisme, autrement dit qu'il est resté tout à fait fidèle à sa tradition. Le « Front rouge » ne pourrait réaliser un travail vraiment révolutionnaire à l'intérieur du parti austro‑marxiste qu'à deux conditions, étroitement liées l'une à l'autre : d'abord avoir des principes clairs, ensuite comprendre parfaitement la décomposition de l'austromarxisme. Toutes les deux manquent (et, soit dit en passant, on peut noter que Neue Front, l'organe du S.A.P., fait de la propagande pour Der Kampf, l'organe austro‑marxiste). La vérité est que le « Front rouge » est en train de se dissoudre dans le marais austro‑marxiste.
Le groupe norvégien Mot Dag approuve la position des puissances de Locarno [12] et se prépare maintenant à se dissoudre au sein du parti ouvrier (D.N.A.) [13]. Lui non plus, depuis des années, n'a jamais été que confusion et arrogance.
Il ne vaut vraiment pas la peine de dire plus de la section italienne (maximalistes). Il suffit de dire que cette organisation « révolutionnaire » a signé avec le parti socialiste italien (II° Internationale) et le parti communiste italien (III° Internationale) un appel commun à la Société des nations pour qu'elle élargisse les sanctions, et essaie de faire admettre au peuple italien que les sanctions constituent un « moyen pour la paix ». Peut‑être Fenner Brockway ignore‑t‑il cet appel ? Dans ce cas, qu'il en prenne connaissance ! Et s'il le connaît, pourquoi traite‑t‑il ces gens comme des amis révolutionnaires et pas comme les traîtres à l'internationalisme prolétariens qu'ils sont ?
L'article politique du New Leader affirme que le parti socialiste suédois se sent plus lié que je ne l'ai dit au bureau de Londres [14]. Il est bien possible que ce lien se soit renforcé ces derniers temps. Mais que le parti socialiste suédois ait une attitude internationale ‑ c'est une légende, acceptée par naïveté, ou un mensonge délibéré. Bien entendu, il est contre la guerre et se dit contre la Société des nations. Mais il mène sa « lutte » contre la guerre la main dans la main avec les sociétés pacifistes, sous forme de pétitions. On pourrait avec un égal succès célébrer des messes pour la paix. Mais cette méthode d'action, qui révèle une contradiction aussi criante entre l'objectif et les moyens, suffit à nous faire comprendre que les dirigeants du parti socialiste suédois, avec toute leur phraséologie ‑ laquelle change d'ailleurs très facilement ‑ ne sont que des philistins pacifistes et certainement pas des révolutionnaires prolétariens. La politique de paix de Kilbom [15], comme celle de Schwab, est, en dernière analyse, une réédition au petit pied de celle de Lord Cecil [16]. Chaque événement important en Suède le confirmera.
L'I.L.P. ne peut ni ne veut admettre que le parti suédois soit une organisation antimarxiste, parce que sa propre direction manifeste qu'il est lui‑même un parti foncièrement centriste‑pacifiste. Nous nous sommes sincèrement félicités d'une série d'articles authentiquement révolutionnaires du New Leader sur les sanctions [17], sans aucune de ces arrière‑pensées dont notre critique nous accuse. Mais une hirondelle ne fait pas le printemps. Et ces articles n'ont pas apporté à l'I.L.P. un halo marxiste. Maxton et les autres restent ce qu'ils étaient : des petits‑bourgeois pacifistes, et ce sont eux qui décident du cours du parti, aujourd'hui comme hier [18].
Puis‑je me permettre de souligner qu'il y a plus de deux ans, j'ai mis publiquement l'I.L.P. en garde contre son alliance stérile avec le parti communiste de Grande‑Bretagne, parce que cette alliance ne faisait que démultiplier les défauts des deux partis et détournait l'attention de l'I.L.P. des organisations ouvrières de masse ? Ces avertissements étaient‑ils justes, oui ou non ? Le parti communiste de Grande‑Bretagne est en train de mourir dans les marais de l'opportunisme. Mais l'I.L.P. est aujourd'hui plus faible que jamais, et ses propres idées sont aussi mal définies et aussi vagues qu'il y a deux ans.
Pour finir, encore quelques mots sur ce que le New Leader dit des organisations de la IV' Internationale. Il les appelle « de simples cliques ». Dans cette caractérisation, l'ignorance le dispute à la malhonnêteté. Nous utilisons, nous, les marxistes, le mot « clique » pour désigner un groupe d'individus qui n'ont ni programme ni objectif élevé, mais qui se groupent autour d'un chef afin de satisfaire des préoccupations personnelles et en tout cas peu honorables. (« Secte » désigne par ailleurs un groupe avec des idées et des méthodes précises). « Clique » implique aussi le manque d'honneur. Le New Leader croit‑il que notre parti, nos organisations et groupes n'ont ni principes ni programme ni conscience révolutionnaire ? Il ne manquerait pas d'intérêt de l'entendre dire de la bouche d'un Maxton ou d'un Fenner Brockway. Pour notre part, nous disons que nous sommes l'unique organisation internationale qui ait élaboré, à travers bien des années de combat, un programme tout à fait précis que les plus grands événements confirment et renforcent tous les jours. La passion avec laquelle toutes nos organisations se lancent dans la discussion pour éclairer toutes les questions du mouvement ouvrier, l'indépendance avec laquelle elles développent leur opinion, prouvent à quel point elles prennent le marxisme au sérieux, et quelle distance les sépare d'un esprit de clique sans principes.
Si l'on en croit également les chiffres, elles ne le cèdent en rien aux organisations qui entourent le bureau de Londres. J'ai récemment prouvé à partir de la presse soviétique officielle qu'au cours des derniers mois de 1935, environ vingt mille bolcheviks‑léninistes ont été exclus du parti communiste officiel [19]. Je pense que nous avons plus de partisans dans la seule Union Soviétique que le bureau de Londres dans le monde entier. Du point de vue numérique, notre parti hollandais est à peine inférieur à l'I.L.P. Nous avons une section courageuse et militante en France, ce point focal de la politique européenne. Bien que les partisans français de la IV° Internationale n'aient aucun représentant au Parlement, ils jouent aujourd'hui un rôle beaucoup plus important dans la vie politique française. La presse fasciste et capitaliste de France en fournit la preuve irréfutable. Il n'y a pas lieu de s'en étonner : les bolcheviks-léninistes, dans une situation révolutionnaire, mettent en avant un programme véritablement révolutionnaire. Il est vrai que notre ancienne section espagnole a sombré dans le pire opportunisme. Mais pourquoi ? Parce qu'elle a fusionné avec la section du bureau de Londres [20] afin de continuer à faire de la « grande politique » dans le sillage du señor Azaña [21]. Nos amis belges réussissent à conquérir une influence significative. Même en Amérique du Sud, nous avons des sections importantes, et qui grandissent. Notre section américaine, qui a maintenant rejoint le parti socialiste, est en train d'y conquérir pour ses idées une sympathie considérable. Soit dit en passant, il me semble que le drapeau de la IV° Internationale a même quelques partisans dans les rangs de l'I.L.P. [22]. Et que leur nombre va grandissant.
La différence entre le bureau de Londres et l'association de la IV° Internationale consiste en ce que le premier est composé de différentes organisations hybrides avec un passé très différent, des idées différentes, un avenir différent, et qui, faute d'un toit, se sont associées temporairement au bureau international de Londres. Les sections de la IV' Internationale, au contraire, représentent une sélection qui s'est opérée sur la base d'idées précises et de méthodes élaborées dans la lutte contre la II° et la III° Internationales ainsi que contre le bureau de Londres. C'est la raison pour laquelle nous nous développons systématiquement, en dépit d'immenses difficultés, pour laquelle l'influence de la IV° Internationale ne cesse de grandir, et pour laquelle les deux vieilles Internationales ont conclu entre elles une Sainte-Alliance. C'est la raison pour laquelle, en fin de compte, les sections du Bureau de Londres adhèrent partout à cette Sainte-Alliance [23]. L'article dans le New Leader n'est que l'une des manifestations de cet état de choses.
Avec la même certitude qui était la nôtre lorsqu'il y a quelques années nous avons mis l'I.L.P. en garde contre l'alliance avec le parti communiste de Grande‑Bretagne, nous affirmons aujourd'hui que l'I.L.P., sous sa direction actuelle, et avec sa politique, actuelle, marche tout droit à l'abîme. Mais, en même temps, 1 nous ne sommes pas moins certains que les meilleurs éléments du mouvement ouvrier anglais se rassembleront sous le drapeau de la IV° Internationale, car il est aujourd'hui l'unique drapeau de la révolution prolétarienne.
Notes
[1] Fenner Brockway, secrétaire de l'I.L.P. et leader de son aile gauche, avait publié un article dans The New Leader du 20 mars qui était une vive polémique contre Trotsky et les trotskystes en même temps qu'une apologie, défense et illustration du bureau de Londres.
[2] Cf. « Alchimie centriste ou marxisme », Œuvres, 5, p. 261‑296.
[3] James Maxton (1885‑1946), député de Glasgow et pacifiste, était le dirigeant incontesté de l'I.L.P. et de sa droite.
[4] Jim Schwab était le pseudonyme de Jacob Walcher (1887-1970), un ancien du groupe Spartakus en Allemagne, dirigeant du K.P.D.(S) jusqu'en 1923, puis leader de la droite avec Brandler. Il était passé au S.A.P. en 1932 et s'en était emparé en 1933. Jacques Doriot (1898‑1945) métallo, ancien dirigeant des J.C. puis du P.C. avait été exclu en 1934 avec son rayon de Saint‑Denis. Juliàn Garcīa Gómez dit Gorkin (né en 1902), avait été membre de la direction du P.C. espagnol, puis, après avoir travaillé avec l'Opposition de gauche, avait rejoint Maurín.
[5] Les relations de Doriot avec l'extrême‑droite et des bailleurs de fonds capitalistes étaient désormais du domaine public. En février 1935 encore, Doriot avait reçu à St-Denis les délégués à la conférence de l'I.A.G.
[6] C'était le 15 janvier 1936 qu'avait été signé à Madrid l'accord électoral entre les partis républicains bourgeois, le P.S.O.E., le P.C.E. et le P.O.U.M., né de la fusion récente notamment entre la F.C.I. et la Gauche communiste. Cette alliance électorale, qui ne portait pas le nom de « Front populaire » était néanmoins son acte de naissance en Espagne. Des listes de candidatures des « gauches » avaient été dressées et Gorkin était candidat à Valence.
[7] Le 2 février 1936 s'était tenue à Paris, à l'hôtel Lutetia, une réunion de représentants des partis social‑démocrate et communiste, du S.A.P. et d'un certain nombre de personnalités dont l'objectif était la constitution d'un comité pour la préparation du Front populaire allemand. Presque immédiatement se constituait au sein du S.A.P. une minorité hostile à ce ralliement au Front populaire. Elle était dirigée par Erwin H. Ackernecht, dit Eugen Bauer (né en 1906), ancien dirigeant de l'Opposition allemande et du S.I. opposé à l'entrisme en 1934 et passé au S.A.P. en 1935, et le Dr Walter Fabian, dit Kurt Sachs (né en 1902). Traitée de « trotskyste » par les dirigeants du S.A.P., cette minorité se défendait énergiquement contre cette « accusation ». La parenthèse ci‑dessus n'est pas très claire : elle fut supprimée des traductions françaises antérieures de ce texte.
[8] Trotsky répond toujours à Fenner Brockway.
[9] C'est vraisemblablement en novembre 1935 que cette fusion avait pris place. Le parti social‑démocrate autrichien (que Trotsky appelle « austromarxiste ») avait été reconstitué clandestinement sous le nom d' « organisation des socialistes révolutionnaires » : son comité central était alors dirigé par Josef Buttinger (né en 1906).
[10] Archibald Fermer Brockway (né en 1888) secrétaire général de l'I.L.P. était également le secrétaire du bureau de Londres. Il était l'auteur de l'article contre lequel Trotsky polémiquait.
[11] Otto Bauer (1882‑1938) était l'ancien dirigeant et théoricien du parti social‑démocrate autrichien. Jean Zyromski (18901975) l'ancien animateur de la tendance La Bataille socialiste, était partisan de l'unité organique. Fedor Dan (1871‑1947), médecin, membre du groupe marxiste l'Emancipation du Travail, de Plekhanov, avait été l'un des principaux chefs de file des mencheviks. Il avait émigré en 1922. Les trois hommes venaient de rédiger des thèses sur « Le socialisme et la guerre », qui constituaient un alignement sur la thèse de l'I.C. de la « guerre contre le fascisme ».
[12] Le traité de Locarno avait été signé en 1925 par toutes les puissances européennes principales, à l'exception de l'U.R.S.S.
[13] Le groupe Mot Dag, depuis la grave maladie de son leader Erling Falk, s'était rapidement décomposé : ses membres allaient en effet réintégrer le parti ouvrier norvégien (D.N.A.) avec lequel il avait rompu à gauche à l'origine.
[14] Le parti socialiste suédois était l'ancien parti communiste de Suède qui avait tenu tête à l'I.C. en 1929 et était devenu ensuite le P.C. « indépendant ».
[15] Karl Kilbom (1885‑1961), métallurgiste, ancien animateur de l'aile gauche du parti social‑démocrate suédois pendant la guerre était devenu le dirigeant du P.C., par la suite « P.C. indépendant », devenu « socialiste » en 1935.
[16] Lord Robert Cecil (1864‑1958), ancien député et ministre conservateur, était président de la « League of Nations Union », laquelle venait d'organiser en Grande‑Bretagne un « vote pour la Paix ».
[17] Ces articles, parus au mois d'août 1935, étaient l'œuvre de Fenner Brockway et avaient convaincu un certain nombre de trotskystes britanniques que ce dernier évoluait vers leurs positions.
[18] Trotsky pensait que l'appareil de l'I.L.P. était solidement entre les mains de Maxton et des siens et que les Fenner Brockway, dans leurs incursions à gauche, n'étaient qu'en « liberté surveillée ».
[19] Cf. p. 136.
[20] Allusion à la constitution, en septembre 1935, à Barcelone du P.O.U.M. (Partido Obrero de Unificación Marxista), dont le gros des troupes était constitué par la F.C.I., membre du bureau de Londres, et dans lequel s'était intégrée la lzquierda comunista, section espagnole de la L.C.I.
[21] Manuel Azaña y Diaz (1880‑1940), avait été de 1931 à 1933 le chef du gouvernement républicain espagnol et son nom était resté lié à une sévère répression contre les ouvriers et paysans et à sa totale impotence face aux « comploteurs » de droite. Leader de la « gauche républicaine », il avait pris place dans le Front populaire dont il avait présidé, depuis février, le premier gouvernement, et allait être élu président de la République.
[22] Allusion au Marxist Group.
[23] L'exemple du S.A.P. et du P.O.U.M. montrait l'attraction du Front populaire sur les partis du bureau de Londres.
|