1940 |
En mai 1940, Trotsky rédige le manifeste de la IV° Internationale sur la guerre. Ce texte basé sur les principes de l'internationalisme prolétarien servira de base à l'activité trotskyste durant toute cette période et sera l'un des derniers de Trotsky avant son assasinat. |
Manifeste d'alarme de la IV° Internationale
L'Avenir de l’Amérique latine
La monstrueuse croissance des armements aux Etats‑Unis prépare à une solution violente des contradictions complexes dans l'hémisphère occidental et devrait bientôt poser brutalement la question de la destinée des pays latino‑américains. L'intermède de la politique de « bon voisinage » touche à son terme. Roosevelt ou son successeur sortira bientôt le poing de fer du gant de velours. Les thèses de la IV° Internationale déclarent :
« L'Amérique centrale et l'Amérique du Sud ne pourront s'arracher à l'arriération et à l'esclavage qu'en unissant leurs Etats dans une fédération puissante. Mais ce n'est pas la tardive bourgeoisie sud-américaine, agence vénale de l'impérialisme étranger, qui sera appelée à résoudre cette tâche, mais le jeune prolétariat sud‑américain, dirigeant choisi par les masses opprimées. Le mot d'ordre, dans la lutte contre la violence et les intrigues de l'impérialisme mondial et contre la sanglante besogne des cliques indigènes compradores est donc : Etats‑Unis soviétiques de l'Amérique centrale et du Sud [48]. »
Ecrites il y a six ans, ces lignes ont maintenant revêtu une actualité particulièrement brûlante.
C'est seulement sous sa propre direction révolutionnaire que le prolétariat des colonies et des semi‑colonies pourra réaliser une collaboration invincible avec le prolétariat des Métropoles et la classe ouvrière dans son ensemble. C'est seulement cette collaboration qui peut conduire les peuples opprimés à leur émancipation complète et définitive, par le renversement de l'impérialisme dans le monde entier. Une victoire du prolétariat international délivrera les pays coloniaux de la longue et pénible étape de développement capitaliste en leur ouvrant la possibilité d'arriver au socialisme la main dans la main avec le prolétariat des pays avancés.
La perspective de la révolution permanente ne signifie en aucun cas que les pays arriérés doivent attendre le signal des pays avancés, ou que les peuples coloniaux doivent attendre patiemment que le prolétariat des métropoles les libère. L'aide arrive à celui qui s'aide lui-même. Les ouvriers doivent développer la lutte révolutionnaire dans tous les pays, coloniaux ou impérialistes, où il existe des conditions favorables et ainsi faire un exemple pour les travailleurs des autres pays. Seules l'initiative et l'activité, la résolution et le courage peuvent réellement matérialiser le mot d'ordre « Prolétaires de tous les pays, unissez‑vous ! »
Notes
[1] Œuvres, 4, pp. 56‑57.