1940 |
Communiqué de presse, Excélsior, 26 juin 1940, traduit du castillan. |
Œuvres - Juin 1940
Pas d’accusation contre Bassols
Dans divers journaux, on m'attribue une « nouvelle accusation » lancée contre M. Narciso Bassols[1]. Cette affirmation est fausse. De fait, mes déclarations devant le Juge, le Licencié Ramon Carranca Trujillo, le 24 juin, ont consisté en une récapitulation des faits du 24 mai devant les enquêteurs, au cours de laquelle j'ai indiqué le nom de M. Bassols comme une des personnes qui, selon moi, auraient pu faire la lumière sur le crime. Dans la même audience, j'ai précisé qu'il s'agit d'une « personne qui a beaucoup de choses à dire »; c'est textuellement ce que j'ai dit.
Pendant le mois dernier, les enquêtes policières n'ont pas abouti et leurs résultats ont consisté en la vérification des pistes et soupçons. Ce travail se poursuit jusqu'à présent et, pour ma part , j'assure que je ne réalise aucune enquête indépendante et ne pourrais le faire. C'est pourquoi je n'ai aucune base pour lancer « de nouvelles accusations » en dehors de celles déjà établies et de celles que va dresser la police mexicaine sous la direction du général Nunez et du colonel Sanchez Salazar. Il ne peut s’agir que d'une mauvaise interprétation de ma déclaration.
Notes
[1] Les amis du G.P.U. semblaient avoir décidé une offensive tous azimuths pour museler Trotsky et la presse qui reproduisait ses déclarations par la menace de plaintes en diffamation, qui allaient se multiplier en quelques jours. Bassols avait envoyé une lettre publiée dans les quotidiens mexicains du 26, un texte à la fois violent et hautain émanant d'un homme qui avait été un hiérarque sous tous les présidents. Il parlait de « calomnie audacieuse et cynique », « sans fondement », d’« affirmation risible », d' « imputation imbécile », de la grande expérience de Trotsky « dans la diffamation systématique ». Le traitant de « calomniateur et de délinquant », il ajoutait « Trotsky ira en prison » avant de dénoncer longuement la campagne de presse des forces réactionnaires contre lui, Bassols… El Popular exultait titrant « Réquisitoire foudroyant de Bassols contre Trotsky et la presse vénale. Trotsky ira en prison. Un coup d'arrêt à sa manie de calomnier les hommes les meilleurs dans ce pays qui lui a donné asile ! ».