La plate-forme des bolcheviks-léninistes (Opposition) pour le XV° Congrès du PC de l'URSS. Un domument élaboré par Trotsky et Zinoviev, repris par 13 membres du CC et de la CCC, puis par près de 10 000 communistes. |
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Plate-forme pour le XV° congrès du PCUS
Opposition bolchévique unifiée
On a transporté entièrement dans les Jeunesses Communistes - même quelquefois en l'aggravant la fausse ligne politique et l'arbitraire. L'éducation internationaliste de la jeunesse ouvrière est mise de plus en plus au second plan. Toute manifestation critique est étouffée et pourchassée. l'es organisations du parti exigent, avant tout, des candidats à la direction des organismes des Jeunesses Communistes qu'ils se « soumettent »complètement aux organisations du parti et qu'ils soient bien prêts à traquer l'Opposition. Un tel régime supprime complètement dans les Jeunesses le rôle des militants ouvriers de base, éléments qui, en général, sont très sains.
La fausse ligne - dictée d'en haut ouvre, dans les Jeunesses - et dans une plus large mesure que dans le parti - la porte aux influences petites-bourgeoises.
Durant les dernières années, les Jeunesses communistes ont augmenté rapidement leurs effectifs, mais aux dépens de leur composition sociale. Depuis le XIII° Congrès du Parti, le niveau prolétarien des Jeunesses est tombé de 41,1 % à 34,4 % tandis que le niveau de la jeunesse ouvrière, travaillant à l'usine, est tombé de 49,8 % à 47 %. L'activité politique des jeunes ouvriers se ralentit.
Dans ces conditions, les fautes les plus grossières - capables de détacher les Jeunesses Communistes de la Jeunesse ouvrière - sont les dernières dispositions aggravant, malgré les décisions du XIV° Congrès du parti, la situation de la jeunesse ouvrière (parmi ces décisions, il faut indiquer la tentative d'instaurer l'apprentissage non rétribué).
Les Jeunesses à la campagne s'appuient de moins en moins sur les ouvriers agricoles et les paysans pauvres. Le travail culturel et économique est dirigé de plus en plus sur une voie fausse.
Le poids spécifique des couches pauvres diminue partout, dans les cellules de villages, chez les militants, parmi les membres du parti appartenant aux Jeunesses. En même temps qu'on enregistre dans les villes une diminution constante d'adhésions de jeunes ouvriers, à la campagne les couches de paysans moyens et aisés forment de plus en plus la majorité des Jeunesses.
A la ville comme à la campagne on assiste à des tentatives de leur part pour accaparer la direction ; un rôle plus important est joué dans les Jeunesses, surtout à la campagne, par les groupes composés d'employés et autres éléments non prolétariens.
36 % des nouveaux adhérents du parti viennent des Jeunesses communistes (Pravda, 14-7-1927). Les membres du parti appartenant aux Jeunesses sont dans la proportion de 1/4 à 1/3 des éléments non prolétariens tandis qu'à la campagne, la composition sociale des membres du parti, appartenant aux Jeunesses, se transforme assez rapidement au profit des paysans moyens et aux dépens des ouvriers agricoles et des paysans pauvres (20 % de paysans moyens en 1925 ; 32,5 % en 1927). De cette façon, les Jeunesses communistes deviennent un des canaux par lesquels les éléments petits-bourgeois pénètrent dans le parti.
Afin que la direction des Jeunesses reste entre les mains des éléments prolétariens, pour éviter leur affaiblissement continuel, leur élimination par les transfuges sortis des milieux intellectuels, des employés et des couches paysannes aisées, ce qui amènerait inévitablement une dégénérescence petite-bourgeoise des Jeunesses, il faut :