1949

L'émancipation des travailleurs sera l'œuvre des travailleurs eux-mêmes (Marx)
Bulletin du SYNDICAT DEMOCRATIQUE RENAULT – Numéro 41
Adresser fonds et correspondance à Pierre BOIS, 20, Avenue du Général Clavery, 20 – PARIS-16ème


BULLETIN du S.D.R. n° 41

Barta

15 septembre 1949


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FERONS-NOUS L'UNITE ?

Devant la colère des travailleurs que provoque l'aggravation de la misère, les organisations syndicales s'agitent : la C.F.T.C. ressort ses programmes : liberté des salaires, minimum vital, 40 heures, échelle mobile des salaires, etc. F.O. devient subitement combative, tout au moins en paroles. Il n'est, pour s'en rendre compte, que de s'en référer aux déclarations d'un de ses secrétaires, André Lafond, qui rejette sur "un patronat aveugle et un gouvernement sourd la responsabilité d'aventures où se jouera le destin de la nation". Ainsi, les dirigeants de F.O. montrent les dents de crainte que les ouvriers n'aillent un peu trop loin en se mettant eux-mêmes en colère.

Quant à la C.G.T., elle réaffirme des revendications pour lesquelles tout le monde est d'accord et sur lesquelles elle n'a pas toujours eu la même position ("échelle mobile, solution paresseuse et démagogique" disait Arrachard en 1946).

Mais, pour faire aboutir toutes ces revendications, que faut-il faire ? Unité d'action, répond la C.G.T. C'est ce que nous ne cessons de répéter depuis des années. Seulement, la C.G.T. est-elle prête à oeuvrer pour l'Unité ?

En mai 1947, quand tous les ouvriers entraient en grève, la C.G.T. brisait leurs mouvements. A toutes les propositions d'unité d'action que nous avons faites, la C.G.T. n'a jamais répondu. Quand, l'année dernière, les mineurs étaient en grève, les ouvriers de chez Chenard et Walker sont allés réclamer à Frachon la grève générale, celui-ci leur a répondu en les mettant à la porte et en publiant une lettre ouverte dans laquelle il les accusait d'être des agents de la réaction. Même riposte aux ouvriers de la SNECMA, à Suresnes, qui avaient pris la même initiative.

Si la C.G.T. veut l'Unité, pourquoi a-t-elle toujours repoussé les propositions d'unité que lui a faites le S.D.R. ? Parce que le S.D.R. pose comme garantie de l'Unité le respect des règles élémentaires de la démocratie (droit de critique), auquel la C.G.T. a toujours refusé de se plier. Et que la condition primordiale de l'Unité, c'est le respect de la Démocratie, ce qui veut dire pratiquement que les organisations doivent débattre publiquement leurs positions pour que les ouvriers puissent choisir librement.

La C.G.T. a fait dernièrement des propositions d'unité aux organisations syndicales de la Régie. Le S.D.R., qui n'a pas été invité, est pour sa part prêt à participer aux discussions, sous condition de respect de la démocratie et en liaison constante avec tous les ouvriers.

La C.E. du S.D.R.


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