1965 |
"(...) de toute l'histoire antérieure du mouvement ouvrier, des enseignements de toute cette première période des guerres et des révolutions, de 1914 à 1938, analysés scientifiquement, est né le programme de transition sur lequel fut fondée la IV° Internationale. (...) Il est impossible de reconstruire une Internationale révolutionnaire et ses sections sans adopter le programme de fondation de la IV° Internationale comme base programmatique, au sens que lui conférait Trotsky dans la critique du programme de l'I.C. : définissant la stratégie et la tactique de la révolution prolétarienne." |
Défense du trotskysme (1)
Le pablisme et le « mouvement réel des masses »
Il y a apparemment un abîme entre les vues développées par Pablo dans l'éditorial du numéro de janvier 1951 de « Quatrième Internationale » (voir plus haut, p. 31) et cette appréciation de P. Frank : « L'argument principal de ceux qui prononcent l'oraison funèbre de la classe ouvrière européenne réside à la fois dans L'ABSENCE DE GRANDES LUTTES REVOLUTIONNAIRES DE SA PART DEPUIS UNE QUINZAINE D'ANNÉES (donc depuis 1947) et dans une prétendue corruption par l'automobile, les frigidaires, les vacances... etc. » (Article cité, p. 40). Ce qui est souligné l'est par nous). En fait, il y a continuité entre les deux positions. Pablo couvrait sous un déluge verbal sa capitulation devant les appareils. D'un trait de plume, Frank raye quinze années de lutte des classes, au cours desquelles en France, en Belgique, en Italie en Espagne, pour ne citer que les pays où les luttes eurent le plus d'ampleur, la classe ouvrière posa dans l'action la question du pouvoir. En procédant ainsi, Frank veut couvrir la politique de capitulation devant les appareils du centre international pabliste. Le théorème est simple : Il n'y a pas de luttes révolutionnaires, l'action politique s'est concentrée au sein des appareils, donc nous ne pouvions que participer à cette vie politique-là. Tout autre type d'intervention n'était qu'aventure.
L'affirmation de P. Frank est tout simplement mensongère. Ce n'est pas une question d'appréciation politique : il s'agit de faits.
Pour
ne prendre que deux pays où
Germain-Frank-Mandel ont sévi, la France
et la Belgique :
- En France : grève généralisée en
novembre-décembre 1947 ; grève des
mineurs en octobre-novembre 1948 ; grève
générale d'août 1953 ; grèves de
l'été 1955 ; grève des mineurs de mars 1963.
- En Belgique : grève générale sur la «
question royale » en 1950 ; grève générale
contre le service de deux ans en 1952 ; grève générale
de décembre 1960-janvier 1961.
La falsification pure et simple des faits est devenue une nécessité politique pour les pablistes, s'ils veulent faire oublier qu'ils se sont rangés du côté des appareils contre les masses dans la lutte des classes. Du même coup, ils tentent de rejeter sur le dos du prolétariat la responsabilité de la stabilisation momentanée du capitalisme en Europe occidentale, alors que c'est seulement la trahison des appareils qui a abouti à cette stabilisation.
Août 1953 en France, et la grève générale belge de décembre 1960-janvier 1961 nous fournissent des exemples types de la politique pabliste.