1914 |
"On ne peut pas comprendre totalement « le Capital » de Marx et en particulier son chapitre I sans avoir beaucoup étudié et sans avoir compris toute la Logique de Hegel." |
Résumé de la Science de la logique de Hegel
IIe partie. Logique subjective ou la théorie du concept
DU CONCEPT EN GÉNÉRAL
Pour les deux premières parties de la Logique, dit Hegel, Je n'avais pas de Vorarbeiten1, mais ici, au contraire, il y a un « verknöchertes Material », qu'il faut « in Flüssigkeit bringen »2... (3)3.
« L'être et l'essence sont des moments de son (= des Begriffs4) devenir » (5).
Retourner : les concepts sont les produits les plus élevés du cerveau, produit le plus élevé de la matière.
« La logique objective, qui considère l'être et l'essence, constitue par suite, à proprement parler, l'exposition génétique du concept » (6).
9—10 : Grande importance de la philosophie de Spinoza en tant que philosophie de la substance (ce point de vue est très élevé mais incomplet, pas le plus élevé : en général, réfuter un système philosophique ne veut pas dire le rejeter, mais le développer ; non le remplacer par un autre opposé unilatéral, mais l'inclure dans quelque chose de plus élevé). Dans le système de Spinoza, il n'y a pas de sujet libre, indépendant, conscient (il y manque « la liberté et l'indépendance du sujet conscient de soi », mais chez Spinoza aussi la pensée est un attribut de la substance (10 i. f.).
13. i. f. : En passant — il fut un temps, dit Hegel, où il était de bon ton en philosophie « das Schlimme nachzusagen » der Einbildungskraft und dem Gedächtnisse5 ; maintenant c'est de rabaisser l'importance du « concept » ( = « das höchste des Denkens »6) et de porter aux nues « das Unbegreifliche »7 [allusion à Kant ?].
Passant à la critique du kantisme, Hegel considère comme un grand mérite de celui-ci (15) d'avoir mis en avant l'idée de « l'unité transcendantale de l'aperception » (l'unité de la conscience dans laquelle se crée le Begriff), mais il reproche à Kant son unilatéralité et son subjectivisme :
de l'intuition à la connaissance de la réalité objective... |
« De la manière qu'il (der Gegenstand8) est dans le penser, il est seulement en soi et pour soi..., de la manière qu'il est dans l'intuition ou la représentation, il est phénomène »... (16). (Hegel élève l'idéalisme kantien de subjectif à objectif et absolu)... |
Kant reconnaît l'objectivité des concepts (la Wahrheit9 est leur objet), mais pourtant les laisse subjectifs. Il prépose à l'entendement (Verstand) Gefühl und Anschauung10), Hegel dit à ce sujet :
« En ce qui concerne ce rapport de l'entendement ou du concept aux degrés qui leur sont posés comme préalables, tout dépend de la science qu'on a en vue pour déterminer les formes de ces degrés. Dans notre science, comme science de la logique pure, ces degrés sont l'être et l'essence, Dans la psychologie ce sont le sentiment et l'intuition et ensuite la représentation en général qui sont préposés à l'entendement. Dans la phénoménologie de l'esprit, comme science de la conscience, on accède à l'entendement à travers les degrés de la conscience sensible, et ensuite du percevoir » (17). Chez Kant, l'exposition est ici très « incomplète ».
Ensuite : — L'ESSENTIEL —
« Le concept n'est pas,., à considérer ici comme acte de l'entendement conscient de soi, de l'entendement subjectif, mais bien comme le concept en soi et pour soi, qui constitue TOUT AUTANT UN DEGRÉ DE LA |
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NATURE QUE DE L'ESPRIT. LA VIE, OU LA NATURE |
« A la veille » de la transformation de l'idéalisme |
ORGANIQUE, EST CE DEGRÉ DE LA NATURE OU LE CONCEPT SE MET EN ÉVIDENCE » (18). |
objectif en matérialisme |
Suit un passage très intéressant (pp. 19—27) où Hegel réfute Kant précisément de façon gnoséologique (c'est probablement ce passage qu'Engels avait en vue dans « Ludwig Feuerbach » quand il écrivait que l'essentiel contre Kant avait déjà été dit par Hegel pour autant que c'est possible d'un point de vue idéaliste), — démasquant l'inconséquence de Kant, ses oscillations pour ainsi dire, entre l'empirisme ( = matérialisme) et l'idéalisme ; Hegel conduit cette argumentation entièrement et exclusivement du point de vue d'un idéalisme plus conséquent.
[Le Begriff n'est pas encore la notion la plus haute ; encore plus haut est l'Idée = unité du Begriff et du réel.]
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« Ce n'est qu'un concept », a-t-on coutume de dire pour opposer au concept non pas seulement l'Idée mais bien l'être-là sensible, spatial, temporel, manipulable, comme quelque chose qui l'emporterait sur lui en éminence. On considère alors l'abstrait comme de moins de poids que le concret, parce qu'en lui cette matière a été laissée de côté. L'abstrait a dans cette opinion la signification que tel ou tel caractère a été ainsi prélevé sur le concept seulement pour notre usage subjectif en sorte que, par la mise de côté de beaucoup d'autres qualités et propriétés de l'objet, rien ne lui soit enlevé de sa valeur et de sa dignité ; elles demeurent au contraire comme le réel, et continuent de valoir complètement, sauf qu'elles |
Kant rabaisse la force de la raison |
sont dans l'au-delà de l'autre côté et ce serait ainsi seulement l'impuissance de l'entendement que de ne pas recueillir pareille richesse et de devoir nécessairement se contenter de |
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l'abstraction. Que si la matière donnée de l'intuition et le divers de la représentation sont pris pour le réel, par opposition au pensé et au concept, c'est là une manière de voir dont |
l'idéaliste plus conséquent s'accroche à Dieu ! |
l'abandon préalable est non seulement condition du philosopher mais qui est déjà présupposé par la religion ; comment une exigence religieuse et le sens de la religion seraient-ils possibles si l'on tenait encore pour vrai le phénomène fugitif et superficiel du sensible et du |
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singulier ?... Par suite le penser qui abstrait n'est pas à considérer comme simple mise de côté de la matière sensible qui, par là, ne subirait pas de préjudice dans sa réalité, mais il est bien plutôt l'abrogation de cette matière sensible, et sa réduction comme simple phénomène à l'essentiel, qui se manifeste seulement dans le concept » (19—21). |
Sur le fond, Hegel a entièrement raison contre Kant. La pensée, en s'élevant du concret à l'abstrait, ne s'éloigne pas — si elle est correcte (NB) (et Kant, comme tous les philosophes, parle de la pensée correcte) — de la vérité, mais s'approche d'elle. L'abstraction de la matière, celle de la loi naturelle, l'abstraction de la valeur, etc., en un mot toutes les abstractions scientifiques (justes, sérieuses, non creuses) reflètent la nature plus profondément, plus fidèlement, plus complètement. De l'intuition vivante à la pensée abstraite, et d'elle à la pratique — tel est le chemin dialectique de la connaissance de la vérité, de la connaissance de la réalité objective. Kant rabaisse le savoir pour faire place nette à la foi : Hegel place haut le savoir, assurant que la connaissance11, c'est la connaissance de Dieu. Le matérialiste place haut la connaissance de la matière, de la nature, renvoyant Dieu et la canaille philosophique qui le défend dans la fosse aux ordures.
« Le principal malentendu qui sévit ici consiste à considérer le principe naturel, c'est-à-dire le commencement dont on part dans le développement naturel, c'est-à-dire dans l'histoire de l'individu qui se forme, comme s'il était vrai et le premier dans le concept » (21). (— Il est exact que les hommes commencent par cela, mais la vérité n'est pas dans le commencement, mais dans la fin, plus exactement dans la suite. La vérité n'est pas l'impression première)... « Mais la philosophie n'a pas à être un récit de ce qui se produit mais bien une connaissance de ce qui y est vrai » (21).
Chez Kant, c'est « l'idéalisme psychologique » : chez Kant les catégories « sont seulement des déterminations qui sont issues de la conscience de soi » (22). En s'élevant de l'entendement (Verstand) à la raison (Vernunft), Kant rabaisse l'importance de la pensée, lui déniant la faculté « d'atteindre à la vérité achevée ».
« Il est tenu (chez Kant) pour un mauvais usage de la logique, qui doit être un canon du jugement, qu'elle soit regardée comme un organon pour la production de vues objectives. Les concepts de la raison, dans lesquels il y avait
lieu d'attendre une force plus haute (phrase idéaliste !) et un contenu plus profond (juste !!) n'ont plus rien de Konstitutives [il faudrait : objektives], ce qui était encore le cas des catégories ; ce sont de simples idées ; on dit qu'il est tout à fait permis de les utiliser, mais avec ces essences intelligibles dans lesquelles toute vérité devrait se conclure,
rien d'autre ne doit être pensé que des hypothèses ; conférer à celles-ci une vérité en soi et pour soi serait un arbitraire total et une témérité, puisqu'elles ne peuvent pas se trouver dans une expérience. Aurait-on pu penser que la philosophie aille refuser la vérité aux essences intelligibles parce qu'elles sont dépourvues de la matière spatiale et temporelle de la sensibilité ? » (23).
Ici aussi Hegel a raison sur le fond : la valeur est une catégorie entbehrt des Stoffes der Sinnlichkeit12, mais elle est plus vraie que la loi de l'offre et de la demande.
Seulement Hegel est un idéaliste ; de là les sottises sur le « Konstitutives », etc.
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D'un côté, Kant reconnaît tout à fait clairement « l'objectivité » (24) du penser (« des Denkens ») (« identité du concept et de la chose » (24)) ; mais d'un autre côté : |
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Hegel pour la connaissabilité des choses en soi |
« Or, d'un autre côté, on affirme à nouveau tout autant que nous ne pouvons pas, pourtant, connaître les choses telles qu'elles sont en soi et pour soi et que la vérité est inaccessible à la raison connaissante ; que cette vérité qui consiste dans l'unité de l'objet et |
NB |
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du concept ne serait pourtant que phénomène, et cela encore pour cette raison que le contenu est seulement le multiple de l'intuition. On a déjà rappelé plus haut que c'est justement dans le concept qu'est abrogée cette multiplicité pour autant qu'elle ressortit à |
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le phénomène est manifestation de l'essence |
l'intuition, par opposition au concept, et que l'objet est ramené, par le concept, à son essentialité non contingente ; c'est celle-ci qui entre dans le phénomène, et c'est pourquoi le phénomène n'est pas vide d'essence, mais manifestation de l'essence » (24—25). |
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« La philosophie kantienne méritera toujours de soulever notre étonnement en ceci qu'elle a très bien considéré le rapport du penser et de l'être-là sensible auprès duquel elle se maintient comme un rapport seulement relatif du simple phénomène et qu'elle a tout aussi bien reconnu et affirmé une plus haute unité des deux dans l'Idée en général et, par exemple, dans l'idée d'un entendement intuitif ; et pourtant elle en est restée à ce rapport |
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NB |
relatif et à l'affirmation que le concept est et demeure purement et simplement séparé de la réalité. Elle affirmait ainsi comme la vérité ce qu'elle déclarait elle-même connaissance finie |
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NB < |
et elle interprétait comme transcendant, illicite et comme un être de pensée ce qu'elle |
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connaissait comme vérité et dont elle produisait le concept déterminé. » |
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!! Ha-ha ! |
Dans la logique, l'Idée « devient la créatrice de la nature » (26). |
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La logique est la « science formelle » (27) par opposition avec les sciences concrètes (de la nature et de l'esprit), mais son objet est la « vérité pure »... (27).
Kant lui-même, en se demandant ce qu'est la vérité (« Critique de la Raison pure », p. 83) et en donnant la réponse triviale (« accord de la connaissance avec son objet ») se contredit lui-même car « l'affirmation fondamentale de l'idéalisme transcendantal » est
que « la connaissance rationnelle est incapable d'appréhender les choses en soi » (27)
et il est clair qu'il n'y a là que des « représentations fausses » (28).
Argumentant contre une conception purement formelle de la logique (qui pour lui existe aussi chez Kant) et disant que du point de vue ordinaire (la vérité est l'accord [« Übereinstimmung »] de la connaissance avec l'objet) « pour être d'accord il est essentiel d'être deux » (29), Hegel dit que le formel dans la logique est la « vérité pure » et que « ce formel doit donc nécessairement être en soi beaucoup plus riche en déterminations et en contenu et d'une infiniment plus grande efficacité sur le concret qu'on ne le considère ordinairement »... (29).
?
? |
...« Même si l'on ne voit dans les formes logiques rien de plus que les fonctions formelles du penser, ces formes seraient déjà par là dignes que l'on recherche la mesure dans laquelle elles correspondent pour soi à la vérité. Une logique qui n'apporte pas cela peut revendiquer tout au plus la valeur d'une description au plan de l'histoire naturelle des phénomènes du penser tels qu'ils se rencontrent » (30—31). (C'est là précisément, dit Hegel, le mérite immortel d'Aristote), mais « il est nécessaire d'aller plus loin »... (31). |
Dans une telle conception la logique coïncide, avec la théorie de la connaissance. C'est une question d'une très grande importance générale. |
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Ainsi, non seulement la description des formes de la pensée et non seulement la description au plan de l'histoire naturelle des phénomènes de la pensée (en quoi cela se distingue-t-il de la description des formes ? ?), mais aussi la concordance avec la vérité, c'est-à-dire ? ? la quintessence ou, plus simplement, les résultats et le bilan de l'histoire de la pensée ? ? Chez Hegel, ici, obscurité idéaliste et quelque chose qui n'est pas exprimé jusqu'au bout. De la mystique. [Pas la psychologie, pas la phénoménologie de l'esprit, mais la logique = le problème de la vérité.] |
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Lois générales du mouvement de l'univers et de la pensée |
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Cf. Encyclopédie, tome VI, p. 31913 : « Mais en fait elles (die logischen Formen14) constituent au contraire, en tant que formes du concept, l'esprit vivant du réel » |
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NB |
Begriff, se développant en « adäquater Begriff »15 devient idée (33). « Le concept dans son objectivité est la chose étant en soi et pour soi elle-même » (33) |
NB |
= objectivisme + mystique et trahison du développement.
PREMIÈRE SECTION : LA SUBJECTIVITÉ
Mouvement dialectique du « concept » — du concept purement « formel » au début — au jugement (Urteil), puis au syllogisme (Schluß) et enfin au passage de la subjectivité du concept en son objectivité (34—35)16.
Premier trait distinctif du concept : l'universalité (Allge-meinheit). NB : le concept provient de l'essence qui provient de l'être.
En lisant17… These parts of the work should be called : a best means for getting a headache !18 |
Ce qui suit, le développement de l'universel, du particulier (Besonderes) et du singulier (Einzelnes) est au plus haut degré abstrait et « abstrus ».19 |
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Kuno Fischer expose très mal ces raisonnements « abstrus » ; il ne prend que ce qui est le plus facile —exemples de l'Encyclopédie — et y ajoute des trivialités (contre la Révolution française. Kuno Fischer, tome VIII, 1901, page 530), etc., mais sans expliquer au lecteur comment chercher la clef des transitions difficiles, des nuances, du flux et du reflux des concepts abstraits hégéliens. |
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Visiblement ici aussi, la chose principale pour Hegel c'est de marquer les passages. D'un certain point de vue, dans certaines conditions, l'universel est le singulier et le singulier est l'universel. Non seulement (1) la liaison, et la liaison indissoluble, de tous les concepts et jugements, mais (2) les passages de l'un en l'autre, et non seulement les passages, mais (3) l'identité des contraires — voilà ce qui est pour Hegel le principal. Mais cela ne fait que « transparaître » à travers le brouillard d'un exposé archi-« abstrus ». Une histoire de la pensée du point de vue du développement et de l'application des concepts et catégories généraux de la logique — voilà ce qu'il faut20 ! |
Ou bien ceci est-il tout de même un tribut à la vieille logique formelle ? Oui, et de plus ce tribut est un tribut au mysticisme = idéalisme Voilà21 l'abondance des « déterminations » et des Begriffsbestimmungen22 de cette partie de la « Logique » !
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Citant page 125 le « fameux » syllogisme — « tous les hommes sont mortels, Caius est un homme, donc il est mortel », Hegel ajoute avec esprit : « On est aussitôt pris par l'ennui lorsqu'on entend en appeler à un pareil syllogisme» — cela provient de la « forme oiseuse » — et il fait cette profonde remarque : |
juste ! |
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NB |
« Toutes les choses sont le syllogisme, un universel qui est réunifié avec l'individualité par la particularité, mais à dire vrai elles ne sont pas un tout qui se compose de trois propositions » (126). |
« Toutes les choses sont des syllogismes »... NB |
Très bien ! Les « figures » logiques les plus ordinaires (tout cela dans le § sur la « première figure du syllogisme ») sont, scolairement dilués, sit venia verbo23, les rapports les plus ordinaires des choses.
L'analyse des syllogismes chez Hegel (E.— B.— .M Eins ; Besonderes ; Allgemeines24, B.— E.— A., etc.) rappelle le pastiche que Marx fait de Hegel dans le premier chapitre25.
Sur Kant
Entre autres :
« Les antinomies kantiennes de la raison se réduisent à ceci : une des déterminations du concept est mise une première fois au fondement de ce concept, mais la seconde fois c'est l'autre détermination qui, avec la même nécessité, est mise au fondement du concept »... (128—129).
Il faudrait revenir à Hegel pour analyser pas à pas toute logique et théorie de la connaissance courante d'un kantien, etc. |
NB : Umkehren26:Marx a appliqué la dialectique de Hegel dans sa forme rationnelle à l'économie politique |
La formation de concepts (abstraits) et les opérations faites avec eux, impliquent déjà la représentation, la conviction, la conscience de lois de liaison objective de l'univers. Détacher la causalité de cette liaison est absurde. Il est impossible de nier l'objectivité de l'universel dans le singulier et le particulier. Hegel est donc bien plus profond que Kant et les autres, quand il suit le reflet dans le mouvement des concepts du mouvement du monde objectif. De même que la forme simple de la valeur, l'acte isolé de l'échange d'une marchandise donnée contre une autre contient déjà en soi sous une forme non déployée toutes les contradictions principales du capitalisme, de même la plus simple généralisation, la première et la plus simple formation de concepts (jugements, syllogismes, etc.) signifie la prise de connaissance par l'homme de la liaison objective de plus en plus profonde de l'univers. C'est ici qu'il faut chercher le sens véritable, la signification et le rôle de la Logique de Hegel. Ceci NB. |
NB |
Deux aphorismes : |
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1. Plékhanov critique le kantisme (et l'agnosticisme en général) plus du point de vue du matérialisme vulgaire que de celui du matérialisme dialectique, dans la mesure où il ne fait que rejeter a limine leurs raisonnements, mais ne les rectifie pas (comme Hegel rectifiait Kant), en les approfondissant, en les généralisant et les élargissant, en montrant la liaison et les passages de tous les concepts de toutes sortes. |
Au sujet de la critique du kantisme et du machisme contemporains, etc. |
2. Les marxistes ont critiqué au début du XXe siècle les kantiens et les humiens plutôt à la Feuerbach (et à la Büchner) qu'à la Hegel. |
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...« Une expérience qui repose sur une induction est admise comme valable bien qu'on reconnaisse que la perception n'est pas achevée ; mais ce qu'on peut seulement admettre, c'est qu'on ne peut produire aucune instance à l'encontre de cette expérience, dans la mesure où elle est vraie en soi et pour soi » (154). |
NB |
Ce passage est dans le § « Syllogisme de l'induction ». La vérité la plus simple obtenue par la voie la plus simple, celle de l'induction, est toujours incomplète car l'expérience est toujours inachevée. Ergo : lien de l'induction avec l'analogie — avec la supposition (la prévision scientifique), relativité de tout savoir et contenu absolu dans chaque pas en avant de la connaissance.
Aphorisme : On ne peut pas comprendre totalement « le Capital » de Marx et en particulier son chapitre I sans avoir beaucoup étudié et sans avoir compris toute la Logique de Hegel. Donc pas un marxiste n'a compris Marx ½ siècle après lui !
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Le passage du syllogisme par analogie (d'analogie) au syllogisme de nécessité — du syllogisme par induction au syllogisme par analogie — du syllogisme allant de l'universel au particulier au27 syllogisme allant du particulier à l'universel — l'exposition de la liaison et des |
aphorisme |
passages [la liaison aussi est passages] voilà la tâche de Hegel. Hegel a effectivement démontré que les formes et les lois logiques ne sont pas une enveloppe vide, mais le reflet du monde objectif. Plus exactement, il ne l'a pas démontré, mais génialement trouvé. |
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Dans l'Encyclopédie Hegel note que la distinction entre entendement et raison, entre concept de l'une ou l'autre sorte, doit être comprise en ce sens |
concepts abstraits et concrets |
« que c'est notre faire ou bien de s'en tenir simplement à la forme négative et |
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abstraite du concept, ou bien de le saisir conformément à sa vraie nature, comme en même temps le positif et le concret. Ainsi en est-il, par exemple, du simple concept |
liberté et nécessité |
d'entendement de la liberté quand on la considère comme le contraire abstrait de la nécessité, tandis que le vrai concept raisonnable de la liberté renferme en soi la nécessité comme abrogée » (pp. 347—348, tome VI)28. |
Ib, p. 349 : Aristote a décrit les formes logiques si complètement que, « pour l'essentiel », il n'y avait plus rien à ajouter.
Ordinairement on considère les « figures du syllogisme » comme un formalisme vide. « Mais ces figures ont un sens fondamental, qui repose sur la nécessité que chaque moment, en tant que détermination du concept, soit lui-même le tout et le fondement médiatisant » (352, tome VI).
Encyclopédie (t. VI, pp. 353—354) :
« Le sens objectif des figures du syllogisme consiste en général à ceci que tout rationnel s'avère un syllogisme triple et à vrai dire de façon telle que chacun de ses membres occupe aussi bien la place d'un extrême que celle du moyen terme médiatisant. C'est le cas des trois membres de la science philosophique, |
NB |
l'Idée logique, la nature et l'esprit. Ici c'est d'abord la nature qui est le moyen, le membre réunifiant. La nature, cette totalité immédiate, se développe dans les deux extrêmes de l'Idée logique et de l'esprit. » |
NB |
« La nature, cette totalité immédiate, se développe en idée logique et en esprit ». La logique est la doctrine qui s'occupe de la connaissance. Elle est la théorie de la connaissance. La connaissance est le reflet de la nature par l'homme. Mais ce reflet n'est pas simple, pas immédiat, pas total ; c'est un processus fait d'une série d'abstractions, de la mise en forme, de la formation de concepts, de lois, etc., — et ces concepts, lois, etc., (la pensée, la science = « l'idée logique ») embrassent relativement, approximativement les lois universelles de la nature en mouvement et développement perpétuels. Ici il y a réellement, objectivement, trois termes : 1) la nature ; 2) la connaissance humaine = le cerveau de l'homme (comme produit supérieur de cette même nature) et 3) la forme du reflet de la nature dans la connaissance humaine ; cette forme, ce sont les concepts, les lois, les catégories, etc. L'homme ne peut pas embrasser — refléter = représenter toute la nature entièrement dans sa « totalité immédiate », il peut seulement s'approcher perpétuellement de cela en créant des abstractions, des concepts, des lois, un tableau scientifique de l'univers, etc., etc. |
(NB : Hegel divinise « seulement » cette « idée logique », les lois, l'universalité) |
+ « Mais l'esprit n'est l'esprit que médiatisé par la nature »... « C'est l'esprit qui connaît dans la nature l'idée logique et, ainsi, élève la nature à son essence »... « L'idée logique est « la substance absolue tant de l'esprit que de la nature, l'universel, le pénétrant tout » » (353—354). |
NB |
A propos de l'analogie, remarque très juste :
« C'est l'instinct de la raison qui fait pressentir que telle ou telle détermination découverte empiriquement est fondée dans la nature intérieure, c'est-à-dire dans le genre d'un objet donné et qui se fie à ce fondements (357). (T. VI, p. 359.)
Et p. 358 : C'est le jeu vain avec des analogies vides qui suscita le discrédit — mérité dit Hegel — de la philosophie de la nature. |
Contre lui-même !] |
Dans la logique ordinaire la pensée est séparée de façon formaliste de l'objectivité :
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« Le penser ne vaut ici que comme une activité simplement subjective et formelle, et l'objectif, en face du penser, comme quelque chose de consistant et d'existant pour soi. Mais ce dualisme n'est pas le vrai, et c'est une démarche dépourvue de pensée d'accueillir les déterminations de la subjectivité et de l'objectivité sans plus et sans interroger sur leur origine »... (359—360). En fait la subjectivité n'est qu'un degré du développement à partir de l'être et de l'essence,— puis cette subjectivité « en tant qu'elle est dialectique, « brise sa borne » et « s'ouvre à l'objectivité par l'unification du syllogisme » (360).
Très profond et intelligent ! Les lois de la logique sont le reflet de l'objectif dans la conscience subjective de l'homme.
Tome VI, p. 360.
« Le concept réalisé » est l'objet.
Ce passage du sujet, du concept, à l'objet, lui semble « étrange », mais par objet il ne faut pas entendre simplement un étant abstrait, mais un « autonome concret complet en lui-même »... (361).
« L'univers est l'être autre de l'Idée ».
La subjectivité (ou le concept) et l'objet sont la même chose et pas la même chose... (362).
Sottises sur la preuve ontologique et Dieu !
NB |
...« C'est mettre les choses à l'envers que de regarder la subjectivité et l'objectivité comme une opposition consistante et abstraite. Tous deux sont purement dialectiques »... (367). |
DEUXIÈME SECTION : L'OBJECTIVITÉ
(Logique) V, 17829 : Double signification de l'objectivité : ...« ainsi également apparaît pour l'objectivité la double signification de se tenir en face du concept autonome et celle d'être aussi l'étant en soi et pour soi »... (178). |
objectivité |
...« La connaissance de la vérité est posée en ceci : reconnaître l'objet tel qu'il est en tant qu'objet libre de tout ajout de la réflexion subjective»... (178). |
connaissance de l'objet |
Considérations sur le « mécanisme » — ensuite — c'est tout à fait abstrus, presque de l'absurdité totale.
Plus loin idem sur le chimisme, les stades du « jugement », etc.
Le paragraphe intitulé « La loi » (198—199) ne donne pas ce qu'on aurait pu attendre de Hegel sur une question aussi intéressante. Chose étrange : pourquoi « la loi » est-elle rapportée au « mécanisme » ?
Le concept de loi est rapproché ici des concepts d' « ordre » (Ordnung), homogénéité (Gleichförmigkeit) ; nécessité ; « âme » der objektiven Totalität30 ; « principe de l'automouvement ». |
ce rapprochement est très important |
Et tout cela du point de vue selon lequel le mécanisme est l'être-autre de l'esprit, du concept, etc., de l'âme, de l'individualité... Jeu d'analogies vides, visiblement !
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A noter que p. 210 on trouve le concept de « Naturnotwendigkeit »31 — « l'un et l'autre, le mécanisme comme le chimisme, sont subsumés ensemble à la nécessité de |
« la nature = l'immersion du concept dans l'extoriorité » (ha ! ha!) |
nature » ... car ici nous voyons « son immersion (des Begriffs) dans l'extériorité» (ib.).
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liberté et nécessité |
« On a déjà rappelé que l'opposition de la téléologie et du mécanisme est tout d'abord l'opposition, plus générale, de la liberté et de la nécessité. Kant a produit |
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l'opposition dans cette forme avec les antinomies de la raison, et comme le troisième conflit des idées transcendantales » (213). Rappelant brièvement les arguments de Kant sur la thèse et l'antithèse, Hegel note le vide de ces arguments et attire l'attention sur ce à quoi aboutit le raisonnement de Kant : |
Hegel contre Kant (liberté et nécessité) |
« La solution kantienne de cette antinomie est la même que la solution générale des autres antinomies ; elle consiste en effet à dire que la raison ne peut prouver ni l'une ni l'autre proposition, parce que nous ne pouvons a priori avoir aucun principe déterminant de la possibilité des choses selon des lois purement empiriques de la nature. Par suite, de |
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plus, l'une et l'autre doivent nécessairement être considérées non pas comme des |
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propositions objectives, mais bien comme des maximes subjectives. Je dois, d'une part, réfléchir toujours sur les événements de la nature selon le principe du simple |
Bien32 ! |
mécanisme de la nature, ce qui, cependant, ne m'empêche pas, quand l'occasion d'une expérience m'en fournit le motif, d'entreprendre la recherche de certaines formes de la |
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nature selon une autre maxime, à savoir selon le principe des causes finales ; comme si ces deux maximes, qui d'ailleurs sont censées n'être nécessaires que pour la raison humaine, n'étaient pas dans la même opposition que celle dans laquelle se trouvent ces |
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propositions. Comme on l'a remarqué précédemment, on ne recherche pas, avec un tel point de vue, ce qu'exige seulement l'intérêt philosophique, à savoir lequel des deux principes a une vérité en soi et pour soi ; or, pour ce point de vue, il ne fait pas de |
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différence que ces principes doivent être considérés comme objectifs, c'est-à-dire ici comme des déterminations extérieurement existantes de la nature, ou comme de simples maximes d'un connaître subjectif ; c'est bien plutôt un connaître subjectif, c.-à.-d. contingent, qui applique une maxime ou l'autre selon que l'occasion en fournit le motif et selon qu'elle les tient comme convenant à des objets donnés, et quant au reste ne pose pas la question de la vérité de ces déterminations, qu'elles soient deux déterminations des objets ou du connaître » (215— 216). |
Hegel : « La fin s'est ainsi produite comme le troisième terme, avec le mécanisme et le chimisme. Elle est leur vérité. Se tenant encore elle-même à l'intérieur de la sphère de l'objectivité, c'est-à-dire dans l'immédiateté du concept total, elle est encore affectée d'extériorité en tant que telle et a en face de soi un monde objectif auquel elle se rapporte. Selon cet aspect, la causalité mécanique, dans laquelle il faut également, d'une façon générale, recevoir le chimisme, apparaît encore dans cette relation de finalité, qui est la relation de finalité externe, mais elle apparaît comme lui étant subordonnée, comme abrogée en soi et pour soi » (216—217). |
La dialectique matérialiste : Les lois du monde extérieur, de la nature, qui se subdivisent en mécaniques et chimiques (c'est très important), sont les fondements de l'activité humaine se proposant une fin. L'homme dans son activité pratique a devant lui le monde objectif ; il dépend de lui, détermine par lui sa propre activité. Sous cet aspect, sous l'aspect de l'activité pratique (se donnant une fin) de l'homme, la causalité mécanique (et chimique) du monde (de la nature) est comme quelque chose d'extérieur, comme secondaire, comme masqué. |
... « La nature de la subordination des deux formes précédentes du processus objectif s'ensuit de là ; mais l'autre qui réside en elles en progrès à l'infini, est le concept qui est tout d'abord posé comme extérieur pour elles, concept qui est la fin ; leur substance n'est pas seulement le concept, au contraire, l'extériorité est aussi le moment constitutif de leur déterminité, qui leur est essentiel. La technique mécanique ou chimique, par son caractère qui est d'être déterminé extérieurement, s'offre ainsi d'elle-même à la relation de finalité, qui est maintenant à examiner de façon plus précise » (217). |
2 formes du processus objectif : la nature (mécanique et chimique) et l'activité de l'homme qui se donne une fin. Les corrélations de ces formes. Les fins de l'homme semblent d'abord étrangères (« autres ») par rapport à la nature. La conscience de l'homme, la science (« der Begriff »), reflète l'essence, la substance de la nature, mais en même temps cette conscience est extérieure à la nature (ne coïncide pas avec elle du premier coup et simplement). LA TECHNIQUE MÉCANIQUE ET CHIMIQUE sert aux fins de l'homme précisément parce que son caractère (son essence) consiste dans sa détermination par les conditions externes (les lois de la nature). |
((LA TECHNIQUE et le monde OBJECTIF. LA TECHNIQUE et LES FINS))
...« Elle (der Zweck33) a devant soi un monde objectif — mécanique et chimique — auquel son activité se rapporte comme à un monde existant »... (219—220). « Dans cette mesure elle a encore véritablement une existence en dehors du monde, pour autant qu'en effet cette objectivité lui fait face »... (220).
En fait, les fins de l'homme sont engendrées par le monde objectif et le supposent, elles le trouvent comme un donné, comme un existant. Mais il semble à l'homme que ses fins sont prises en dehors du monde, sont indépendantes du monde (« liberté »).
((NB : Tout cela dans le § sur la « fin subjective » NB)) (217-221).
« La fin se réunit par un moyen avec l'objectivité et, en celle-ci, avec soi-même » (221 § : « Le moyen ».)
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« La fin, qui est finie, a en outre un contenu fini ; en cela elle n'est pas un absolu, c'est-à-dire purement et simplement un raisonnable en soi et pour soi. Mais le moyen est le milieu extérieur du syllogisme, qui est l'accomplissement de la fin ; c'est par suite dans le moyen que se manifeste pour la fin le raisonnable en tant que tel qui se conserve dans cet autre extérieur, et justement par cette extériorité. Pour autant, le moyen est quelque chose de plus élevé que les fins finies de la finalité extérieure ; la charrue est plus honorable que ne le sont immédiatement les jouissances qui se préparent par elle et qui sont des fins. L'outil se conserve alors que les jouissances immédiates passent et sont oubliées. |
germes du matérialisme historique chez Hegel |
NB |
DANS SES OUTILS, L'HOMME POSSÈDE LA PUISSANCE SUR LA NATURE EXTÉRIEURE, BIEN QUE DANS SES FINS IL LUI EST BIEN PLUTÔT ASSUJETTI » (226). |
Hegel et le matérialisme historique |
Le Vorbericht, c'est-à-dire la préface du livre, est daté : Nuremberg, 21.VII. 1816.
Ceci dans le § : « La fin réalisée »
LE MATÉRIALISME HISTORIQUE COMME UNE DES APPLICATIONS ET UN DES DÉVELOPPEMENTS DES GÉNIALES IDÉES-SEMENCES QUI EXISTENT EN GERME CHEZ HEGEL.
« Le processus téléologique est la traduction dans l'objectivité du concept (sic !) existant de manière distincte en tant que concept »... (227).
LES CATÉGORIES DE LA LOGIQUE ET LA PRATIQUE HUMAINE |
Quand Hegel s'efforce — parfois même il s'évertue et s'escrime —,de faire entrer l'activité humaine se proposant une fin dans les catégories de la logique, en disant que cette activité est un « syllogisme" (SchluB), que le sujet (l'homme) joue le rôle d'un « terme " de la « figure " logique du « syllogisme", etc.— |
NB |
CE N'EST PAS SEULEMENT FORCE, PAS SEULEMENT UN JEU. IL Y A ICI UN CONTENU TRÉS PROFOND, PUREMENT MATERIALISTE. IL FAUT RENVERSER : IL A FALLU QUE L'ACTIVITÉ PRATIQUE DE L'HOMME AMÈNE LA CONSCIENCE HUMAINE A RÉPÉTER DES MILLIARDS DE FOIS LES DIFFÉRENTES FIGURES LOGIQUES, POUR QUE CES FIGURES PUISSENT PRENDRE LA VALEUR D'AXIOMES. CECI NOTA BENE. |
NB |
« Le mouvement de la fin a maintenant atteint ce résultat ; le moment de l'extériorité n'est pas seulement posé dans le concept, celui-ci n'est pas seulement un devoir-être et une aspiration, mais au contraire, comme totalité concrète, il est identique à l'objectivité immédiate » (235). A la fin du § sur « la fin réalisée », à la fin de la section (du chapitre III : « Téléologie ») — de la section II « Objectivité », passage à la section III : « l'Idée ». |
NB |
NB |
Remarquable : à l' « idée » en tant que coïncidence du concept et de l'objet, à l'idée en tant que vérité, Hegel arrive par l'activité pratique, orientée vers une fin de l'homme. Sur le bord de : c'est par sa pratique que l'homme prouve la justesse objective de ses idées, de ses concepts, de ses connaissances, de sa science. |
DU CONCEPT SUBJECTIF ET DE LA FIN SUBJECTIVE À LA VÉRITÉ OBJECTIVE |
TROISIEME SECTION : L'IDÉE
Commencement de la troisième section : « L'Idée ».
« L'Idée est le concept adéquat » le vrai objectif ou le vrai considéré comme tel » (236).
|
En général, cette introduction à la section III (« l'Idée ») de la IIe partie de la « Logique » (« Logique subjective ») (t. V, pp. 236—243) et les §§ correspondants de l'Encyclopédie (§§ 213—215) — SONT |
NB |
SANS DOUTE LE MEILLEUR EXPOSÉ DE LA DIALECTIQUE. C'est ici qu'est montrée avec un génie remarquable la coïncidence, pour s'exprimer ainsi, de la logique et de la gnoséologie. |
L'expression «idée » est aussi employée dans le sens de la simple représentation. Kant.
Hegel contre Kant |
« Kant a revendiqué à nouveau l'expression Idée pour le concept de la |
contre le transcendant au sens de séparation de la vérité (objective) et de l'empirique |
raison. D'après Kant, en effet, le concept de la raison devrait être le concept de l'inconditionné, mais être transcendant par rapport aux phénomènes, ce qui veut dire qu'on ne peut pas faire de lui un usage empirique qui soit adéquat. Les concepts de la raison servent à la compréhension (Begreifen), les concepts de l'entendement à l'intelligence (Verstehen) des perceptions. Mais en réalité, |
très bien !34 |
si ces derniers sont vraiment des concepts, ils sont des concepts, par quoi l'on comprend »... (236). |
Voir encore plus bas sur Kant.
Il est également faux de considérer l'Idée comme quelque chose d' « irréel » ;— comme on dit ; « ce ne sont que des idées ».
« Si les pensées sont quelque chose de simplement subjectif et de contingent, elles n'ont alors pas davantage de valeur que les réalités temporelles et contingentes, mais elles ne le cèdent pas non plus à ces réalités, qui ne valent pareillement que ce que valent les choses contingentes et les phénomènes. En revanche, si l'Idée est censée n'avoir pas valeur |
très bien !35 |
de vérité parce qu'elle est transcendante à l'égard des phénomènes, parce qu'aucun objet qui lui soit adéquat ne peut lui être donné dans le monde sensible, c'est un étrange malentendu que de refuser à l'Idée une validité objective par la raison qu'il lui manque ce qui constitue le phénomène, l'être non vrai du monde objectif » (237-238). A l'égard des idées pratiques, Kant lui-même estime pöbelhaft36 d'invoquer l'expérience contre les idées ; il présente les idées comme un maximum duquel il faut s'efforcer d'approcher le réel. Et Hegel continue : « Puisqu'il s'est produit comme résultat que l'Idée est l'unité du concept et de l'objectivité, le vrai, elle n'est donc pas seulement à considérer comme un but dont il |
|
faudrait se rapprocher, mais qui reste toujours lui-même une espèce d'au-delà, mais de telle façon que tout réel n'est que pour autant qu'il a l'Idée en soi et l'exprime. L'objet, le monde |
Hegel contre le « Jenseits »37 kantien |
objectif et le monde subjectif ne doivent pas seulement être adéquats en général à l'Idée, mais ils sont eux-mêmes l'adéquation du concept et de la réalité. La réalité qui ne correspond pas au concept est simplement phénomène, le subjectif, le contingent, l'arbitraire qui n'est pas la vérité » (238). |
L'accord des concepts avec les choses n'est pas subjectif. |
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« Elle (die Idée) est, en premier lieu, la vérité simple, l'identité du concept et de l'objectivité, en tant qu'universel... (242). ...« Deuxièmement, elle est le rapport de la subjectivité étant pour soi du concept simple à son objectivité qui s'en est distinguée ; celle-là est essentiellement l'aspiration à abroger la séparation... |
L'Idée (lisez : la connaissance humaine) est la coïncidence (l'accord) du concept et de l'objectivité (« l'universel »). Ceci est le 1°. 2°, l'Idée est le rapport de la subjectivité (= de l'homme) étant pour soi (= soi-disant indépendante) et de l'objectivité distincte (de cette idée)... La subjectivité est l'aspiration à abroger cette distinction (de l'Idée et de l'objet). |
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... « En tant que ce rapport, l'Idée est le processus de sa division en son individualité et en sa nature inorganique, pour à nouveau ramener celle-ci sous la puissance du sujet et faire retour à la première universalité simple. L'identité de l'Idée avec soi-même est une avec ce processus ; il est nécessaire que la pensée qui libère la réalité de l'apparence du changement sans but, et la transfigure ainsi comme Idée, ne représente pas cette vérité de la réalité comme le repos mort, une simple image terne, d'où toute tendance et tout mouvement seraient exclus, comme un génie ou un nombre ou une pensée abstraite ; l'Idée, en raison de la liberté que le concept atteint en elle a aussi en soi |
La connaissance est le processus par lequel on (l'intelligence) se plonge dans la nature inorganique, pour la soumettre au pouvoir du sujet et la généraliser (connaissance de l'universel dans les phénomènes de cette nature)... La coïncidence de la pensée avec l'objet est un processus : la pensée (= l'homme) ne doit pas se représenter la vérité sous forme de repos mort — sous forme de simple tableau (image) pâle (terne) sans aspiration, sans mouvement,— comme un génie, comme un nombre, comme une pensée abstraite. L'Idée a aussi en elle la contradiction la plus violente, le repos (pour la pensée humaine) consiste dans la fermeté et l'assurance avec lesquelles il crée éternellement (cette opposition de la pensée et de l'objet) et la surmonte éternellement. |
|
l'opposition la plus nette, son repos réside dans l'assurance et la certitude avec lesquelles elle l'engendre éternellement et éternellement la surmonte et passe en elle pour coïncider avec soi-même»... |
|
La connaissance, c'est l'approche éternelle, indéfinie de l'objet par la pensée. Il faut comprendre le reflet de la nature dans la pensée humaine non pas d'une façon « morte », « abstraite », non pas sans mouvement, non pas sans contradictions, mais dans un processus éternel de mouvement, de naissance de contradictions et de leur résolution. |
NB |
« L'Idée est... l'Idée du Vrai et du Bien, en tant que connaître et vouloir... Le processus de ce connaître et de cet (NB) agir (NB) finis fait de l'universalité d'abord abstraite la totalité, par quoi elle devient objectivité achevée » (243). |
L'idée est le connaître et l'aspiration (le vouloir) de [l'homme]... Le processus de la connaissance (transitoire, finie, limitée) et de l'action transforme les concepts abstraits en objectivité achevée. |
LA MEME CHOSE DANS L'ENCYCLOPEDIE (TOME VI).
Encyclopédie § 213 (p. 385)38 :
...« L'Idée est la vérité ; car la vérité réside en ceci que l'objectivité correspond au concept... Mais aussi tout le réel en tant qu'il est quelque chose de vrai est Idée... L'être singulier est un aspect de l'Idée ; par suite, pour celle-ci sont requises encore d'autres réalités qui se manifestent également comme subsistant pour soi dans le particulier ; c'est seulement prises ensemble et dans leur relation que le concept est réalisé. Le singulier pour soi ne correspond pas à son concept ; ce caractère borné de son être-là fait sa finitude et sa perte »... |
L'être singulier (l'objet, le phénomène, etc.) (n')est (qu')un aspect de l'Idée (de la vérité). Pour la vérité il faut encore d'autres aspects de la réalité qui eux aussi ne font que sembler indépendants et isolés (besonders für sich bestehende39). C'est seulement dans leur ensemble (zusammen) et dans leur relation (Beauraing) que la vérité se réalise. |
Hegel a génialement deviné la dialectique des choses (des phénomènes, de l'univers, de la nature) dans la dialectique des concepts # |
(L'ensemble de tous les aspects du phénomène, de la réalité et leurs rapports (réciproques) — voilà de quoi se compose la vérité. Les rapports (= passages = contradictions) des concepts = contenu principal de la logique et en même temps ces concepts (et leurs rapports, passages, contradictions) sont montrés comme reflets du monde objectif. La dialectique des choses crée la dialectique des idées et non l'inverse.)) |
# Il faudrait exprimer cet aphorisme d'une manière plus populaire, sans le mot dialectique : à peu près ainsi : dans le remplacement les uns par les autres, dans l'interdépendance de tous les concepts, dans l'identité de leurs contraires, dans les passages d'un concept à l'autre, dans les remplacements successifs, le mouvement éternel des concepts, Hegel a génialement deviné JUSTEMENT UN RAPPORT SEMBLABLE DES CHOSES, DE LA NATURE. |
Précisément deviné, pas plus |
en quoi consiste la dialectique ? |
=---------------
interdépendance des concepts interdépendance de tous les concepts sans exception passage des concepts les uns dans les autres passage de tous les concepts sans exception. |
-------------- = NB Chaque concept est dans un certain rapport, dans une certaine liaison avec tous les autres |
|
Relativité de l'opposition entre les concepts... identité des oppositions entre les concepts. |
☓ |
« Par vérité on comprend d'abord : que je sais comment est quelque chose. Ce n'est là pourtant que la vérité en relation avec la conscience ou la vérité formelle, la simple rectitude (§ 213, p. 386). En revanche la vérité dans un sens plus profond consiste en ceci que l'objectivité est identique avec le concept...
« Un homme mauvais est un homme non vrai, c'est-à-dire un homme qui ne se comporte pas conformément à son concept, ou à sa détermination. Cependant rien ne peut exister tout à fait sans identité du concept et du réel. Le mauvais et le non vrai aussi ne sont que pour autant que leur réalité se comporte encore en quelque façon conformément au concept,..
...« Tout ce qui mérite le nom de philosophie a toujours mis à son fondement la conscience d'une unité absolue de ce qui pour l'entendement ne vaut que dans sa séparation »...
Les différences entre l'être et l'essence, entre le concept et l'objectivité sont relatives. |
« Les degrés considérés jusqu'ici de l'être et de l'essence et de même ceux du concept et de l'objectivité ne sont pas dans cette différence qui leur appartient quelque chose d'assis et reposant sur soi-même, mais ces mêmes degrés se sont montrés comme dialectiques et leur vérité est seulement celle d'être des moments de l'idée » (387—388). |
Tome VI, 388
[Des moments de la connaissance (= de « l'Idée ») de la nature par l'homme, voilà ce que sont les catégories logiques.]
|
Tome VI, p. 388 (§ 214) :
« L'Idée peut être comprise comme la raison (c'est là, à proprement parler, la signification philosophique de la raison), puis comme sujet-objet, comme unité de l'idéel et du réel, du fini et de l'infini, de l'âme et du corps ; comme la possibilité qui contient en elle-même |
(l'idée) la vérité est faite de tous les aspects |
sa réalité effective ; comme ce dont la nature ne peut être conçue que comme existante, etc.— parce qu'en elle sont contenus tous les rapports de l'entendement, mais dans leur identité et leur retour en soi. |
C'est un travail facile pour l'entendement de mettre en évidence comme contradictoire en soi tout ce qui est dit de l'Idée. Mais cela peut tout aussi bien lui être retourné, ou plutôt lui est déjà retourné dans l'Idée — travail qui est celui de la raison et qui à vrai dire n'est pas aussi facile que pour l'entendement — le sien. Si l'entendement montre que l'Idée se contredit soi-même, parce que, par exemple, le subjectif est seulement subjectif et que l'objectif lui est bien plutôt opposé, que l'être est autre chose que le concept et que par suite on ne peut pas l'en extraire ; et de même que le fini
est seulement fini et tout juste le contraire de l'infini, donc ne peut pas lui être identique, et ainsi de suite avec toutes les déterminations, — la logique montre tout au contraire la chose opposée : que le subjectif qui n'est censé être que
subjectif, le fini qui n'est censé être que fini, l'infini qui n'est censé être qu'infini, etc., n'a pas de vérité, se contredit et passe en son contraire ; ce en quoi ce passage et l'unité dans laquelle les extrêmes sont comme abrogés, comme un paraître ou comme des moments, se manifestent comme leur vérité (388).
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« L'entendement qui s'attaque à l'Idée est double malentendu : d'abord, il ne prend pas les extrêmes de l'Idée — de quelque façon qu'ils soient exprimés — pour autant qu'ils sont dans leur unité, et il ne les |
NB : Les abstractions et « l'unité concrète » des contraires. |
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prend pas non plus dans le sens et la détermination pour autant qu'ils ne sont pas dans son unité concrète, mais bien sont encore des abstractions à l'extérieur de l'Idée. Il (der Verstand40) ne méconnaît pas moins la |
Très bel exemple : le plus simple et le plus clair, la dialectique des concepts et ses racines matérialistes. |
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NB le singulier = l'universel |
relation quand bien même serait-elle déjà explicitement posée ; c'est ainsi par exemple qu'il n'aperçoit pas la nature de la copule dans le jugement qui énonce de l'individuel, du sujet, que l'individuel est |
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tout autant non individuel, qu'il est au contraire universel. Pour une autre part, l'entendement tient sa réflexion, selon laquelle l'Idée identique avec soi renferme le négatif de soi-même, la contradiction, pour une réflexion extérieure qui n'entrerait pas dans l'Idée elle-même. Or en réalité ce n'est pas là une sagesse propre à l'entendement, au contraire |
La dialectique n'est pas dans l'entendement humain, mais dans l' « Idée », c'est-à-dire, la réalité objective |
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la « vie éternelle » = la dialectique |
l'Idée est elle-même la dialectique, qui éternellement sépare et distingue l'identique à soi du différent, le subjectif de l'objectif, le fini de l'infini, l'âme du corps — n'est éternelle création, éternelle vie, éternel esprit que dans cette mesure »... (389). |
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l'idée est processus |
VI, § 215, p. 390 : « L'Idée est essentiellement procès parce que son identité n'est que pour autant qu'elle est l'identité absolue et libre du concept, pour autant qu'elle est la négativité absolue, et par suite dialectique. » |
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ceci NB |
C'est pourquoi, dit Hegel, l'expression « unité » de la pensée et de l'être, du fini et de l'infini, etc., est falsch41, car elle exprime « une identité qui persévère dans le repos ». Il n'est pas vrai que le fini neutralise (« neutralisiert ») simplement l'infini et vice versa. En fait, il y a processus. |
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Si l'on compte... chaque seconde il meurt sur terre plus de dix hommes et il en naît encore davantage. « Le mouvement » et le « moment » : saisis-le. A chaque moment donné. Saisis ce moment. Idem dans le simple mouvement mécanique (contra Tchernov42).
« L'Idée considérée comme procès parcourt dans son développement trois degrés. La première forme de l'Idée est la vie... La seconde... est... l'Idée en tant que connaître qui apparaît dans la double figure de l'Idée théorique et de l'Idée pratique. Le procès du connaître a pour son résultat la restauration de l'unité enrichie par la différence, ce qui donne la troisième forme, celle de l'Idée absolue »... (391).
L'idée est la « vérité » (p. 385, § 213). L'idée, c'est-à-dire la vérité en tant que processus — car la vérité est processus — parcourt dans son développement (Entwicklung) trois degrés : 1) la vie ; 2) le processus de la connaissance qui inclut la pratique de l'homme et la technique (voir plus haut),— 3) le degré de l'idée absolue (c'est-à-dire de la vérité totale). La vie donne naissance au cerveau. Dans le cerveau de l'homme la nature est reflétée. En vérifiant et en appliquant à sa pratique et dans la technique l'exactitude de ces reflets, l'homme parvient à la vérité objective. |
La vérité est processus. De l'idée subjective l'homme va à la vérité objective par la « pratique » (et la technique). |
LOGIQUE. TOME V.
IIIe Section. L'Idée. Chapitre I. La Vie.
« Selon la représentation habituelle de la logique » (Bd. V, p. 24443) le problème de la vie n'y est pas à sa place. Mais si l'objet de la logique est la vérité — et si la « vérité comme telle wesentlich im Erkennen ist »44, alors il faut traiter de la connaissance et c'est en liaison avec la connaissance (p. 245) qu'il faut parler de la vie.
Quelquefois, après ce qu'on appelle « logique pure » on met encore la logique «appliquée » (angewandte) mais alors...
...« chaque science serait à faire entrer dans la logique, car chacune est une logique appliquée pour autant qu'elle consiste à saisir son objet dans des formes du penser et du concept » (244). |
toute science est logique appliquée |
L'idée d'inclure la vie dans la logique est compréhensible... et géniale —- du point de vue du processus du reflet du monde objectif dans la conscience (d'abord individuelle de l'homme et de la vérification de cette conscience (de ce reflet) par la pratique, voir :
vie = le sujet individuel se sépare de l'objectif |
...« Le premier jugement de la vie consiste donc en ce qu'elle se sépare — comme sujet individuel — de l'objectif »... (248). |
Encyclopédie § 216 : les membres singuliers du corps ne sont ce qu'ils sont que par leur unité. Un bras séparé du corps n'est un bras que par le nom (Aristote). |
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Si l'on considère le rapport du sujet à l'objet dans la logique, il faut prendre aussi en considération les prémisses universelles de l'être du sujet concret (= vie de l'homme) dans la situation objective.
Subdivisions45 : .
la vie en tant « qu'individu vivant» (§ A) ;
« le processus de la vie » ;
« le processus du genre » (Gattung), de la reproduction de l'homme et le passage à la connaissance.
« totalité subjective » et « objectivité » « indifférente »
unité du sujet et de l'objet
... « Cette objectivité du vivant est organisme ; elle est le moyen et l'instrument de la fin »... (251). |
Encyclopédie § 219 : ...« La nature inorganique que se soumet le vivant le tolère parce qu'elle est en soi le même que ce que la vie est pour soi ». Renverser = matérialisme pur. Excellent, profond, juste ! Et encore NB : cela prouve la justesse et l'exactitude extrêmes des termes « an sich » et « für sich »46 ! ! ! |
Plus loin, la « subsumption » à des catégories logiques de la « sensibilité » (Sensibilität), de l' « irritabilité » (Irritabilität) — ce serait le particulier par |
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opposition à l'universel !! — et de la « reproduction » est un jeu vide. Oubliés la ligne nodale, le passage sur un autre plan des phénomènes naturels. Etc. « La douleur est une « existence réelle » de la contradiction » dans l'individu vivant. |
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Hegel et le jeu avec les « concepts organiques » !!! |
Le ridicule chez Hegel |
Ou encore : la reproduction de l'homme est « leur identité réalisée (des deux individus de sexe différent), c'est l'unité négative du genre se réfléchissant en soi-même à partir de sa scission »... (261). |
Hegel et le jeu avec l' « organisme » |
LOGIQUE. TOME V
IIIe section. L'Idée.
Chapitre II. L'Idée du connaître
(pp. 262—327).
la conscience subjective et son enfoncement dans l'objectivité |
...« Sa réalité (des Begriffs47) en général est la forme de son être-là ; ce dont il s'agit, c'est de la détermination de cette forme ; sur elle repose la différence entre ce que le concept est en soi, c'est-à-dire en tant que subjectif, et ce qu'il est, enfoncé dans l'objectivité, et ensuite dans l'idée de la vie » (263). |
mystique ! |
...« L'esprit n'est pas seulement infiniment plus riche que la nature, mais l'unité absolue des opposés dans le concept constitue son essence »... (264). |
? mystique ! |
? |
Hegel contre Kant : c.-à-d. que chez Kant « le Moi » est une forme vide (« une représentation pour soi ») sans analyse concrète du processus de la connaissance |
Chez Kant le « Moi » est un « sujet transcendantal des pensées » (264) ; « le Moi a en cela, selon la propre expression de Kant, l'incommodité que nous devons toujours nécessairement nous servir de lui pour porter sur lui quelque jugement que ce soit »... |
(p. 265). |
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« Dans sa critique (celle de Kant) de ces déterminations » (à savoir : abstrakte einseitige Bestimmungen « der vormaligen — prékantienne — |
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NB |
Metaphysik »48 de l' « âme ») « il (Kant) suivit tout simplement la manière sceptique de Hume ; il s'en tient en effet à la façon dont le Moi apparaît à la conscience de soi d'où tout élément empirique doit cependant être écarté |
NB : Kant et Hume sont des sceptiques |
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puisque c'est son essence, la chose en soi qu'il y a à connaître ; il ne reste alors que ce phénomène : je pense, qui accompagne toutes les représentations et dont on n'aurait pas la moindre notion » (266). # # # |
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Hegel ici voit apparemment le scepticisme en ceci que Hume et Kant ne voient pas dans les « phénomènes » la chose en soi qui apparaît, qu'ils coupent les phénomènes de la vérité objective, qu'ils doutent de l'objectivité de la connaissance, qu'ils ôtent, weglassen alles Empirische de la Ding an sich49... et Hegel poursuit : |
En quoi Hegel voit-il le scepticisme de Kant et de Hume ? |
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# # # ...« Assurément, il faut accorder que ni du Moi, ni de quelque chose que ce soit, ni non plus du concept même, on n'a le moins du monde le concept tant qu'on ne comprend pas et qu'on reste à la représentation simple, fixe, et au nom » (266). |
On ne peut concevoir en dehors du processus de la compréhension (de la connaissance, de l'étude concrète, etc...) |
Pour avoir un concept, il faut commencer empiriquement à comprendre, à étudier, s'élever de l'empirique au général. Pour apprendre à nager, il faut se jeter à l'eau.
La vieille métaphysique, dit Hegel, en s'efforçant de connaître la vérité divisait les objets, selon qu'ils étaient vrais ou non, en substances et phénomènes (269). La critique kantienne s'est refusée à l'étude du vrai... « Mais c'est renoncer au concept et à la philosophie que de s'en tenir aux phénomènes et à ce qui se présente dans la conscience quotidienne comme simple représentation. » |
Kant se limite aux « phénomènes » |
§ A :
« L'idée du vrai. L'idée subjective est avant tout pulsion... La pulsion... a par suite la déterminité d'abroger sa propre subjectivité, de rendre concrète sa réalité d'abord abstraite et de la remplir du contenu du monde présupposé par sa subjectivité... Comme le connaître est l'Idée en tant que but, c'est-à-dire en tant que subjective, la négation du monde présupposé comme étant en soi est la première »... (274-275).
c'est-à-dire que le premier degré, moment, commencement, la. première approche de la connaissance est sa finitude (Endlichkeit) et sa subjectivité, la négation du monde en soi,— la fin de la connaissance est d'abord subjective...
Hegel contre Kant |
« D'une manière étrange cet aspect de la finitude a été maintenu à l'époque moderne (manifestement par Kant) et a été admis comme le rapport absolu du connaître — comme si le fini en tant que tel devait être l'absolu ! De ce point de vue, on ajoute aux objets une choséité en soi |
Kant a érigé un aspect en absolu |
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inconnue en arrière du connaître et on l'a considérée, et avec elle la vérité, comme un au-delà absolu pour le connaître. Les déterminations du penser en général, les catégories, les déterminations de la réflexion, de |
chez Kant la chose en soi est un « Jenseits"* absolu |
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même que le concept formel et ses moments reçoivent en cela la position d'être non des déterminations finies en soi et pour soi, mais d'être des déterminations finies en ce sens qu'ils sont un subjectif à l'égard de cette |
Le subjectivisme de Kant |
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choséité en soi vide. Admettre ce rapport de la non-vérité du connaître comme le vrai rapport est l'erreur qui est devenue l'opinion générale de notre temps » (276). |
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Le caractère fini, transitoire, relatif conditionnel de la connaissance humaine (de ses catégories, de la causalité, etc.) a été pris par Kant comme subjectivisme et non comme dialectique de l'idée (= de la nature elle-même) quand il a détaché la connaissance de l'objet.
...« Mais le connaître a à résoudre par son propre cours sa finitude et par conséquent sa contradiction » (277). |
Mais le cours de la connaissance la conduit à la vérité objective |
...« Autant il est unilatéral de se représenter l'analyse comme s'il n'y avait rien dans l'objet qui n'y ait été mis, autant il est unilatéral d'estimer que les déterminations qui se produisent sont seulement prélevées en lui. La première représentation correspond, comme on sait, à l'idéalisme subjectif qui dans l'analyse prend l'activité du |
Hegel contre l'idéalisme subjectif et le « réalisme » |
connaître seulement pour un poser unilatéral au-delà duquel la chose en soi demeure cachée ; l'autre représentation ressortit à ce qu'on est convenu d'appeler le réalisme, qui saisit le concept objectif comme une identité vide, identité qui recevrait en soi du dehors les déterminations du penser » (280). |
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...« Mais ces deux moments ne sont pas à séparer ; sans doute le logique dans sa forme abstraite, dans laquelle l'analyse le fait ressortir, est présent seulement dans le connaître, de même qu'inversement il n'est pas seulement un posé, mais aussi un étant en soi »... |
Objectivité de la logique |
Les concepts logiques sont subjectifs tant qu'ils restent « abstraits », dans leur forme abstraite, mais en même temps ils expriment les choses en soi. La nature est concrète et abstraite, et phénomène et essence, et instant et rapport. Les concepts humains sont subjectifs dans leur abstraction, dans leur isolement, mais objectifs dans la totalité, dans le processus, dans la somme, dans la tendance, dans la source.
Très bon, le § 225 de l'Encyclopédie où la « connaissance » (« théorique ») et la « volonté », l' « activité pratique », sont représentées comme deux aspects, deux méthodes, deux moyens de la suppression de l' « unilatéralité » tant de l'objectivité que de la subjectivité.
NB |
Et plus loin (281—282), très important sur le passage des catégories l'une dans l'autre (et contre Kant, p. 282). |
Logique, tome V, p. 282 (fin).50
...« Kant... reprend... la liaison déterminée, les concepts de relation et les principes synthétiques eux-mêmes de la logique formelle comme des donnés ; leur déduction aurait dû être l'exposition du passage de cette unité simple de la conscience de soi dans ces déterminations et ces distinctions qui sont les siennes ; mais Kant s'est épargné de nous montrer cette progression vraiment synthétique du concept qui se produit lui-même » (282).
[Kant n'a pas montré le passage des catégories de l'une dans l'autre.]
286—287 — Revenant encore une fois aux mathématiques supérieures (manifestant, entre autres, sa connaissance de la façon dont Gauss a résolu l'équation Xm-1=0)51, Hegel touche encore une fois la question du calcul différentiel et intégral, et dit que :
« les mathématiques n'ont... pas été en état jusqu'à ce jour de légitimer par soi-même, c'est-à-dire de légitimer de façon mathématique, les opérations qui reposent sur ce passage (le passage de certaines grandeurs à certaines autres) parce que ce passage n'est pas de nature mathématique ». Leibniz, auquel on attribue l'honneur d'avoir découvert le calcul différentiel, a effectué ce passage « d'une façon qui est la plus insatisfaisante, et qui est aussi complètement vide de concept qu'elle est non mathématique »... (287).
« Le connaître analytique est la première prémisse de tout le syllogisme — la relation immédiate — du concept à l'objet ; l'identité est, par suite, la détermination qu'il connaît comme la sienne, et il n'est que l'appréhension de ce qui est. Le connaître synthétique va au comprendre de ce qui est, c.-à-d. à saisir la multiplicité des déterminations dans son unité. Il est par suite la deuxième prémisse du syllogisme dans laquelle le différent en tant que tel est rapporté. Son but est pour cette raison la nécessité en général » (288).
Au sujet du procédé employé dans certaines sciences (par exemple la physique) : prendre comme « explication » diverses « forces », etc., et solliciter (forcer), adapter les faits, etc., Hegel fait cette intelligente remarque:
« Ce qu'on est convenu d'appeler l'explication et la preuve du concret rapporté dans les théorèmes se montre partie comme tautologie, partie comme embrouillement du vrai rapport ; et d'autre part encore cet embrouillement sert à dissimuler la tromperie du connaître, qui a admis de |
remarquablement juste et profond |
façon unilatérale des expériences par quoi il pouvait simplement parvenir à ses définitions et à ses principes simples : il écarte les objections à partir |
(Cf. économie politique de la bourgeoisie) |
de l'expérience en ce qu'il prend l'expérience et lui prête valeur non pas dans sa totalité concrète, mais bien comme exemple, et à vrai dire selon l'aspect favorable pour les hypothèses et les théories. Dans cette subordination de l'expérience concrète aux déterminations présupposées, la base de la théorie s'obscurcit et elle n'est montrée que selon l'aspect qui est conforme à la théorie » (315—316). |
contre le subjectivisme et l'unitéralité |
Kant et Jacobi ont jeté bas, dit Hegel, la vieille métaphysique (celle de Wolf par exemple [exemple : faire ridiculement l'important avec des banalités, etc.]). Kant a montré que les « démonstrations rigoureuses » conduisent a des antinomies. « mais sur la nature même de ce démontrer qui est lié à un contenu fini, il (Kant) n'a pas réfléchi : l'un doit nécessairement tomber avec l'autre » (317). |
c.-à-d. Kant n'a pas compris la loi universelle de la dialectique du « fini » ? |
La connaissance synthétique n'est pas encore complète, car « le concept n'est pas unité de soi avec soi-même dans
son objet ou dans sa réalité... C'est pourquoi dans ce connaître, l'Idée n'atteint pas encore la vérité en raison de la non-conformité de l'objet au concept subjectif. Or, la sphère de la nécessité est le sommet le plus élevé de l'être et de la
réflexion ; elle passe en soi et pour soi même dans la liberté du concept ; l'identité interne passe dans sa manifestation qui est le concept en tant que concept »...
...« L'Idée, pour autant que le concept est maintenant pour soi le concept déterminé en soi et pour soi, est l'idée pratique, l'agir » (319). Et le § suivant est intitulé « B : l'idée du Bien ».
La connaissance théorique doit donner l'objet dans sa nécessité, dans tous ses rapports multiples, dans son mouvement contradictoire an und für sich52. Mais le concept humain ne saisit « définitivement » cette vérité objective de la connaissance, ne la perçoit et ne l'assimile que lorsque le concept devient « être pour soi » au sens de la pratique. C.-à-d. que la pratique de l'homme et de l'humanité est la vérification, le critère de l'objectivité de la connaissance. Est-ce bien cela la pensée de Hegel ? Il faut y revenir. |
Hegel à propos de la pratique et de l'objectivité de la connaissance |
Pourquoi, à partir de la pratique, de l'action, passage seulement au « bien », das Gute? c'est étroit, unilatéral ! Et l'utile ?
Sans aucun doute l'utile aussi entre ici. Ou bien, pour Hegel, c'est aussi das Gute ?
Tout cela est dans le chapitre « L'Idée du connaître » (chapitre II) — dans le passage à l' « Idée absolue » (chapitre III) — c.-à-d. que, sans aucun doute, pour Hegel, la pratique se situe, comme chaînon, dans l'analyse du processus de la connaissance, et précisément comme passage à la vérité objective (« absolue », selon Hegel). Marx rejoint donc directement Hegel en introduisant le critère de la pratique dans la théorie de la connaissance : cf. les thèses sur Feuerbach53.
La pratique dans la théorie de la connaissance : |
Alias54 : |
(320) « Il (le concept) a à nouveau, en tant que subjectif, la présupposition d'en être-autre étant en soi ; il est la pulsion de se réaliser, le but qui veut se donner par. soi-même une objectivité et se réaliser dans le monde objectif. Dans l'Idée théorique, le concept subjectif, en tant que l'universel, que sans déterminations en soi et pour soi, fait face au monde objectif, auquel il emprunte le contenu déterminé et le remplissement. Mais dans l'Idée pratique il fait face au réel effectif en tant que réel effectif ; or la certitude de soi-même que le sujet possède dans son être déterminé en soi et pour soi, est une certitude de sa réalité effective et de la non-réalité effective du monde... » |
Le concept ( = l'homme), en tant que subjectif, présuppose de nouveau un être-autre étant en soi ( = la nature, indépendante de l'homme). Ce concept ( = l'homme) est l'aspiration à se réaliser, à se donner par soi-même une objectivité dans le monde objectif et à se réaliser (s'accomplir). Dans l'idée théorique (dans le domaine de la théorie) le concept subjectif (la connaissance ?) en tant qu'universel et dépourvu de détermination par soi-même fait face au monde objectif dans lequel il puise un contenu et un remplissement déterminés. Dans l'idée pratique (dans le domaine de la pratique), ce concept en tant que réel (effectuant ?) fait face à la réalité. La certitude de soi que le sujet [ici soudain au lieu de « concept »] a dans son être en soi et pour soi, en tant que sujet déterminé, est la certitude de sa propre réalité et de l'irréalité du monde. [c.-à-d, que le monde ne satisfait pas l'homme et que l'homme décide de le changer par son action.] |
...« Cette déterminité contenue dans le concept, égale à lui et qui inclut en elle l'exigence de la réalité extérieure, individuelle, est le bien, il se présente avec la dignité d'être absolu, parce qu'il est la totalité du concept en soi, l'objectif en même temps de l'unité libre et de la |
Le fond : Le « bien » est « une exigence de la réalité extérieure », c.-à-d. qu'on entend par « bien » la pratique humaine=exigence (1) de la réalité extérieure aussi (2). |
subjectivité. Cette Idée est plus haute que celle du connaître qui vient d'être considéré car elle a non seulement la dignité de l'universel mais encore celle du |
La pratique est au-dessus de la connaissance (théorique), car elle a la dignité non seulement de l'universel mais aussi du réel immédiat. |
purement et simplement réel effectif »... (320-321) |
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...« Par suite l'activité du but n'est pas dirigée contre soi pour recevoir en soi et s'approprier une détermination donnée, mais pour poser la détermination propre et pour se donner la réalité dans la forme d'une réalité effective extérieure, par la médiation de l'abroger des |
« L'activité du but n'est pas dirigée contre elle-même... mais par l'intermédiaire de l'abolition de certains (aspects, traits, phénomènes) déterminés du monde extérieur elle cherche à se donner la réalité sous forme de réalité effective extérieure ! »... |
déterminations du monde extérieur »... (321)... |
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...« Le Bien accompli est Bien parce qu'il est déjà dans le but subjectif, dans son Idée ; l'accomplissement lui donne un être-là extérieur »... (322).
« Du côté du monde objectif qui lui est présupposé — dans la présupposition duquel consiste la subjectivité et la finitude du bien et qui va son propre chemin comme un autre monde — l'accomplissement du bien est exposé à des obstacles, voire à l'impossibilité »... + (322—323).
Le « monde objectif « va son propre chemin » et la pratique humaine, ayant devant elle ce monde objectif, rencontre « des difficultés dans l'accomplissement » de la fin et même se heurte à l' « impossibilité »... |
NB NB |
+ « Le Bien demeure aussi un devoir-être ; il est en soi et pour soi, mais l'être, en tant que l'immédiateté dernière et abstraite, demeure aussi déterminé comme un non-être à rencontre de ce même Bien »...+ +
Le bien, le bon, les bonnes intentions restent un DEVOIR-ÊTRE SUBJECTIF...
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+ + ...« L'Idée du Bien achevé est sans doute un postulat absolu, mais pas plus qu'un postulat, |
Deux mondes : le subjectif et l'objectif |
c'est-à-dire l'Absolu, entaché de la déterminité de la subjectivité. Il y a encore deux mondes qui s'opposent : un royaume de la subjectivité, dans les espaces purs de la pensée transparente, l'autre un royaume de l'objectivité dans l'élément d'une réalité effective extérieure et multiple et qui est un royaume de ténèbres non dissipées. Nous avons considéré avec précision dans notre « Phénoménologie de l'Esprit », p. 453 et suiv., le développement complet de l'insoluble |
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contradiction, ce but absolu à quoi fait face et s'oppose la borne insurmontable formée par cette réalité »... (323). |
NB |
Il plaisante les « espaces purs de la pensée transparente » dans le royaume de la subjectivité auquel s'opposent les « ténèbres » de la réalité « objective », « multiple ». |
...« Dans cette dernière ( = der theoretischen Idee par opposition à der praktischen Idee55) ...le connaître se sait seulement en tant que saisir, en tant que l'identité pour soi-même indéterminée du concept avec soi-même. Le remplissement, c'est-à-dire l'objectivité déterminée en soi et pour soi est pour lui un donné et l'étant véritable est la
réalité effective présente indépendamment du poser subjectif. Pour l'Idée pratique en revanche, cette réalité
effective qui s'oppose à elle en même temps comme une borne indépassable vaut comme un frappé de néant en soi et pour soi qui est censé recevoir d'abord sa véritable détermination et son unique valeur par les buts du Bien. Ainsi la volonté ne s'empêche-t-elle elle-même d'atteindre son but que pour ce qu'elle se sépare du connaître et que la
réalité extérieure ne reçoit pas pour elle la forme de l'étant véritable. Aussi l'Idée du Bien ne peut-elle par suite trouver son achèvement que dans l'Idée du vrai » (323—324).
La connaissance... trouve devant elle l'étant véritable comme réalité présente indépendamment des opinions (Setzen56) subjectives. (C'est du matérialisme pur !) Le vouloir de l'homme — sa pratique — fait lui-même obstacle à la réalisation de son propre but... par ce fait qu'il se sépare de la connaissance et ne reconnaît pas la réalité extérieure comme un étant véritable (vérité objective). Il faut de la réunion, de la pratique et de la connaissance. |
Nota bene |
Et aussitôt après cela :
...« Or elle opère ce passage par elle-même (le passage de l'Idée du vrai à l'idée du Bien, de la théorie à la pratique et vice versa). « Dans le syllogisme de l'agir une des prémisses est la relation immédiate de la bonne fin à la
réalité « dont la fin se saisit et qu'elle tourne, dans la deuxième prémisse, en tant que moyen extérieur, contre la réalité extérieure » (324).
« Le syllogisme de l'agir »... Pour Hegel, l'action, la pratique est un « syllogisme » logique, une figure logique. Et c'est vrai ! Bien entendu, pas en ce sens que la figure logique a pour être-autre la pratique humaine ( = idéalisme absolu), mais vice versa : la pratique humaine, en se répétant des milliards de fois, se fixe dans la conscience humaine en figures logiques. C'est précisément (et seulement) en vertu de ces milliards de répétitions que ces figures ont la solidité du préjugé et possèdent le caractère d'axiomes. Majeure : une fin bonne (fin subjective) versus la réalité (« réalité extérieure ») Mineure : le moyen extérieur (instrument), (objectif) 3e terme, c'est-à-dire conclusion : coïncidence du subjectif et de l'objectif, vérification des idées subjectives, critère de la vérité objective. |
NB
NB |
...« L'accomplissement du Bien contre une autre réalité qui s'oppose à lui est la médiation qui essentiellement est nécessaire pour la relation immédiate et l'être-réalisé du Bien »...
...« Si maintenant le but du Bien devait par là (par cette activité) n'être pas réalisé, c'est là une retombée du concept dans le point de vue qui est celui du concept avant son activité, le point de vue de la réalité effective déterminée en tant que frappée du néant, et pourtant présupposée en tant que réelle ; cette retombée devient progrès dans la
mauvaise infinité et elle a son fondement seulement en cela que dans l'abolition de cette réalité abstraite-là cette abolition est tout autant oubliée immédiatement, c'est-à-dire qu'on oublie que cette réalité est, bien plutôt, déjà présupposée en tant que frappée de néant en soi et pour soi et non réalité objective » (325).
NB |
Le non-accomplissement des fins (de l'activité humaine) a pour cause (Grund) le fait que le réel est pris comme non-existant (nichtig), qu'on ne reconnaît pas son (du réel) effectivité objective. |
Du fait que l'activité du concept objectif modifie la réalité effective extérieure et que sa détermination est par là abolie, par là lui est enlevée la réalité simplement apparente, ainsi que la déterminabilité extérieure et son caractère d'être frappée de néant et elle est ainsi posée comme étant en soi et pour soi »... (326) +
NB |
L'activité de l'homme qui s'est fait un tableau objectif du monde change la réalité extérieure, abolit sa détermination ( = change tel ou tel de ses aspects, de ses qualités) et ainsi lui enlève les traits d'apparence, d'extériorité et de nullité, la rend existante en soi et pour soi ( = objectivement vraie). |
NB |
+ ...« En ceci est abolie la présupposition en général, c'est-à-dire la détermination du Bien comme but simplement subjectif et limité selon son contenu, de même que la nécessité de le réaliser d'abord par activité
subjective, et cette activité même. En résultat la médiation elle-même s'abolit ; c'est une immédiateté qui est non pas la restauration de la présupposition, mais bien plutôt l'être aboli de celle-ci. L'Idée du concept déterminé en soi et pour
soi est ainsi posée, non plus seulement dans le sujet agissant, mais bien tout autant en tant qu'une réalité immédiate, et inversement celle-ci est posée telle qu'elle est dans le connaître, en tant qu'objectivité véritablement étante » (326).
Le résultat de l'action est la vérification de la connaissance subjective et le critère de L'OBJECTIVITÉ VÉRITABLEMENT ETANTE. |
...« Dans ce résultat le connaître est par là restauré et uni à l'Idée pratique ; la réalité effective prétrouvée est en même temps déterminée comme la fin absolue accomplie, mais non plus comme dans le connaître qui cherche
simplement en tant que monde objectif, sans la subjectivité du concept, mais au contraire en tant que monde objectif dont le fondement intérieur et le subsister effectivement réel est le concept. C'est cela l'Idée absolue » (327). ((Fin du chapitre II. Passage au chapitre III : « L'Idée absolue ».))
Chapitre III : « L'Idée absolue ».
...« L'Idée absolue, comme elle s'est donnée, est l'identité de l'Idée pratique et de l'Idée théorique, dont chacune pour soi est encore unilatérale »... (327).
Unité de l'idée théorique (connaissance) et de la pratique — ceci NB — et cette unité précisément dans la théorie de la connaissance, car comme résultat on obtient « l'Idée absolue » (et l'idée = « das objektive Wahre »57) [tome V, 236].
Il reste maintenant à considérer non plus l'Inhalt58 mais... « l'universalité de sa forme — c.-à-d. la méthode » (329).
« Dans le connaître qui cherche, la place de la méthode est également celle de l'instrument en tant qu'il est un moyen qui se trouve du côté subjectif et par quoi ce côté se rapporte à l'objet... Dans le vrai connaître en revanche, la méthode n'est pas seulement une foule de déterminations certaines, mais l'être déterminé en soi et pour soi du concept, qui n'est le moyen (le moyen terme dans la figure logique du syllogisme) que parce qu'il a tout autant la signification de l'objectif »... (331).
...« La méthode absolue en revanche (c'est-à-dire la méthode de connaissance de la vérité objective) ne se comporte pas comme réflexion extérieure, mais elle prend au contraire le déterminé dans son objet puisqu'elle est elle-
même son principe immanent et son âme. C'est là ce que Platon exigeait du connaître, considérer les choses en et pour soi, partie dans leur universalité, mais partie pour ne pas dévier d'elles et ne pas les saisir par des circonstances, des exemples, des comparaisons ; mais au contraire pour les avoir seulement devant soi et pour porter à la conscience ce qui est immanent en elles »... (335—336).
Cette méthode de « la connaissance absolue » est analytique... « mais elle est tout autant synthétique »... (336).
Une des définitions de la dialectique |
« Dieses, so sehr synthetische als analytische Moment des Urteils, wodurch das anfängliche Allgemeine aus ihm selbst als das Andere seiner sich bestimmt, ist das dialektische zu nennen »... (336) (+ voir p. suivante)59. |
« Ce moment du jugement tout autant synthétique qu'analytique par quoi l'universel initial [le concept général] se détermine à partir de soi-même comme l'autre de soi-même, est à appeler le moment dialectique. »
Cette définition n'est pas des plus claires ! !
Définition du concept à partir de lui-même [la chose elle-même doit être considérée dans ses relations et dans son développement] ;
contradiction dans la chose elle-même (das Andere seiner60), forces et tendances contradictoires dans chaque phénomène ;
union de l'analyse et de la synthèse.
Tels sont les éléments de la dialectique, apparemment.
Peut-être est-il possible de présenter ces éléments ainsi, de façon plus détaillée : |
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1) objectivité de l'examen (pas des exemples, pas des digressions, mais la chose en elle-même). X |
Les éléments de la dialectique |
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2) tout l'ensemble des rapports multiples et divers de cette chose aux autres. |
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3) le développement de cette chose (respective61 phénomène), son mouvement propre, sa vie propre. |
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4) les tendances (et # aspects) intérieurement contradictoires dans cette chose. |
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5) la chose (le phénomène, etc.) comme somme # et unité des contraires. |
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6) la lutte respective62 le déploiement de ces contraires, aspirations contradictoires, etc. |
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7) union de l'analyse et de la synthèse, séparation des différentes parties et réunion, totalisation de ces parties ensemble. |
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X |
8) les rapports de chaque chose (phénomène, etc.) non seulement sont multiples et divers, mais universels. Chaque chose (phénomène, processus, etc.) est liée à c h a g u e autre. |
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9) non seulement l'unité des contraires, mais aussi les passages de chaque détermination, qualité, trait, aspect, propriété en chaque autre [en son contraire?] |
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10) processus infini de mise à jour de nouveaux aspects, rapports, etc. |
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11) processus infini d'approfondissement de la connaissance par l'homme des choses, phénomènes, processus, etc., allant des phénomènes à l'essence et d'une essence moins profonde à une essence plus profonde. |
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12) de la coexistence à la causalité et d'une forme de liaison et d'interdépendance à une autre, plus profonde, plus générale. |
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13) répétition à un stade supérieur de certains traits, propriétés, etc., du stade inférieur et |
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14) retour apparent à l'ancien (négation de la négation) |
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15) lutte du contenu avec la forme et inversement. Rejet de la forme, remaniement du contenu. |
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16) passage de la quantité en qualité et vice versa, ((15 et 16 sont des exemples du 9)) |
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On peut définir brièvement la dialectique comme la théorie de l'unité des contraires. Par là on saisira le noyau de la dialectique, mais cela exige des explications et un développement.
+ (suite. Voir p. précédente) *
... « La dialectique est une de ces vieilles sciences qui ont été le plus méconnues dans la métaphysique [ici évidemment = théorie de la connaissance et logique] des modernes, et en outre par la philosophie populaire en général, aussi bien celle des anciens que celle des modernes»... Diogène Laërce, écrit Hegel, a |
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dit de Platon que celui-ci fut l'initiateur de la dialectique, 3e science philosophique (comme Thalès celui de la philosophie de la nature et Socrate celui de la philosophie morale)63, mais que ceux-là réfléchissent fort peu à ce mérite de Platon qui l'ont le plus à la bouche... |
Platon et la dialectique |
...« On a souvent considéré la dialectique comme un art, comme si elle reposait sur un talent subjectif, et comme si elle n'appartenait pas à l'objectivité du concept »... (336—337). Ce fut un mérite important de Kant de réintroduire la |
L'objectivité de la dialectique |
dialectique, de la reconnaître comme (qualité) « nécessaire » de la « raison » (337) ; mais le résultat (de l'emploi de la dialectique) doit être « inverse » (de celui de Kant), voir plus bas Puis vient une esquisse de la dialectique très intéressante, claire, importante : |
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...« Outre que la dialectique apparaît habituellement comme quelque chose de contingent, elle a d'ordinaire cette forme plus proche qui consiste à montrer de n'importe quel objet, par exemple monde, mouvement, point, etc., qu'il lui revient une détermination quelconque, par exemple en suivant l'ordre des objets nommés, la finitude dans l'espace ou dans le temps, être en ce lieu, négation absolue de l'espace ; mais lui revient de plus tout autant la détermination opposée, par exemple : infinité dans l'espace et dans le temps, ne pas être en ce |
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lieu, rapport à l'espace, donc spatialité. La vieille école éléate a surtout appliqué sa dialectique contre le mouvement, Platon fréquemment contre les représentations et les concepts de son temps ; en particulier ceux des sophistes, |
de l'histoire de la dialectique |
mais, aussi contre les catégories pures et les déterminations de la réflexion ; plus tard, le scepticisme ne l'a pas étendue seulement à ce qu'on appelle données immédiates de la conscience et maximes de la vie ordinaire, mais aussi à tous les |
rôle du scepticisme dans l'histoire de la dialectique |
concepts scientifiques. Or, la conclusion qu'on tire d'une telle dialectique est en général la contradiction et l'annulation de toutes les affirmations produites. Or cela peut avoir lieu en un double sens, soit dans le sens objectif que l'objet qui de la sorte se contredit en soi-même, s'abrogerait et serait frappé de néant, ce qui était par exemple la conclusion des Eléates, selon laquelle, par exemple, la vérité était refusée au mouvement, au monde, au point, etc. ; soit dans le sens subjectif, selon lequel le connaître serait déficient. Ou bien sous cette dernière conclusion |
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on entend que ce serait seulement cette dialectique qui monte l'artifice d'une apparence fausse. C'est la vue habituelle de ce qu'on appelle le bon sens humain qui s'en tient à l'évidence sensible et aux représentations et énonciations courantes »... (337—338). |
la dialectique est comprise comme un artifice |
Par exemple, Diogène le Cynique64 démontre le mouvement en marchant, « réfutation vulgaire », dit Hegel. |
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...« Ou bien cependant le résultat de l'annulation subjective ne concerne pas la dialectique elle-même, mais bien plutôt le connaître contre quoi elle est dirigée, et dans le sens du scepticisme, ainsi que de la philosophie kantienne, contre le connaître en général. » |
kantisme = (aussi) scepticisme |
...« Le préjugé fondamental réside en ceci que la dialectique aurait seulement un résultat négatif »... (338). |
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Entre autres, pour Hegel, Kant a eu le mérite d'attirer l'attention sur la dialectique et sur l'étude des « catégories de la pensée en soi et pour soi » (339). |
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« L'objet, comme il est sans le penser et sans le concept, est une représentation ou encore un nom. Les déterminations du penser et du concept sont ce dans quoi il est, sont ce qu'il est »... |
C'est juste ! La représentation et la pensée, le développement des deux, nil aliud65. |
... « Il est par suite nécessaire qu'on ne prenne pas pour la faute d'un objet ou du connaître le fait de se montrer dialectiques par la disposition et par une liaison extérieure »... |
L'objet se montre dialectique |
...« Ainsi, toutes les oppositions admises comme solides, comme par exemple le fini et l'infini, l'individuel et l'universel sont en contradiction, non pas par le fait d'une liaison extérieure, mais elles sont au contraire en soi et pour soi, ainsi que l'a montré la considération de leur nature, bien plutôt en eux-mêmes et pour eux-mêmes le passage »... (339). |
Les concepts ne sont pas immobiles, mais — par eux-mêmes, par leur nature = passages |
...« Or, ceci même est le point de vue caractérisé précédemment, selon lequel un # premier universel considéré en et pour soi se montre comme l'autre de soi-même»... |
# Le premier concept universel (et = le premier venu, n'importe quel concept universel) |
...« mais cet autre est de manière essentielle non pas le négatif vide, le rien qui est pris pour le résultat habituel de la dialectique, mais il est l'autre du premier, le négatif de l'immédiat ; il est par conséquent déterminé comme le |
Ceci est très important pour comprendre la dialectique |
médiatisé, et il renferme en principe en soi la détermination du premier. Le premier est par suite de manière essentielle reçu et conservé dans l'autre, |
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Maintenir le positif dans son négatif, le contenu de la présupposition, le résultat, cela est le plus important dans le connaître raisonnable ; en même temps pour se convaincre de la vérité et de la nécessité absolues de cette exigence, il faut seulement la plus simple réflexion et pour ce qui est des exemples pour le prouver, la logique tout entière consiste en cela » (340). |
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Ce n'est pas la négation pure et simple, pas la négation gratuite, pas la négation sceptique, l'hésitation, le doute qui sont caractéristiques et essentiels dans la dialectique,— qui contient indubitablement en elle l'élément de la négation, et même comme son élément le plus important,— non, mais la négation en tant que moment de la liaison, en tant que moment du développement, avec conservation du positif, c.-à-d. sans aucune hésitation, sans aucun éclectisme.
La dialectique en général consiste en la négation d'une première thèse, en son remplacement par une seconde (en le passage de la première dans la seconde, en l'indication de la liaison de la première et de la seconde, etc.). On peut faire de la seconde le prédicat de la première — « par exemple le fini est infini, un est beaucoup, l'individuel est l'universel »... (341).
...« Parce que le premier ou immédiat est le concept en soi et par suite aussi le négatif seulement en soi, le moment dialectique consiste chez lui en ceci que la différence qu'il renferme en soi est posée en lui. Le deuxième, en revanche, est lui-même le déterminé, la différence ou le rapport ; par suite le moment dialectique réside chez lui en ceci : poser l'unité qui est renfermée en lui »... (341-342). |
« en soi » = en puissance, pas encore développé, pas encore déployé |
(Par rapport aux affirmations, thèses, etc., positives, simples et initiales, « premières », le « moment dialectique », c.-à-d. l'examen scientifique, exige l'indication d'une différence, d'une liaison, d'un passage. Sans cela, la simple affirmation positive est incomplète, inerte, sans vie. Par rapport à la « seconde » thèse, la thèse négative, le (« moment dialectique » exige l'indication de « l'unité », c'est-à-dire de la liaison entre le négatif et le positif, de la présence de ce positif dans le négatif. De l'affirmation à la négation,— de la négation à l' « unité » avec l'affirmé,— sans cela la dialectique devient pure négation, jeu ou scepticisme).
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...— « Pour cette raison, si le négatif, le déterminé, le rapport, le jugement et toutes les déterminations qui tombent sous ce deuxième moment n'apparaissent pas pour eux-mêmes déjà en tant que la contradiction et en tant que dialectiques, c'est un simple manque du penser, qui ne porte pas ses pensées à l'unité. Car le matériel, les déterminations antagonistes dans une relation une, sont déjà posées et présentes par le penser. Mais le penser formel fait de l'identité |
NB |
la loi, laisse retomber le contenu contradictoire qu'il a par devers soi dans la sphère de la représentation, dans l'espace et le temps, où ce qui se contredit est maintenu en dehors de soi dans l'ordre de la coexistence et de la succession et émerge à la conscience sans que les termes qui le constituent entrent réciproquement en contact » (342). |
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« Emerge à la conscience sans contact réciproque » (l'objet), voilà le fond de l'antidialectique. Ici pourtant, Hegel semble bien avoir laissé pointer l'oreille d'âne de l'idéalisme, en rapportant le temps et l'espace (en liaison avec la représentation) à quelque chose d'inférieur à la pensée. D'ailleurs, dans un certain sens, la représentation est certainement inférieure. Le fond de la chose, c'est que la pensée doit embrasser toute la « représentation » dans son mouvement, et pour cela la pensée doit être dialectique. La représentation est-elle plus proche de la réalité que la pensée ? Oui et non. La représentation ne peut saisir le mouvement dans sa totalité, par exemple, elle ne saisit pas un mouvement d'une vitesse de 300 000 km par seconde, alors que la pensée le saisit et doit le saisir. La pensée, prise dans la représentation, reflète elle aussi la réalité ; le temps est une forme de l'être de la réalité objective. Ici, dans le concept de temps (et non dans le rapport de la représentation et de la pensée) réside l'idéalisme de Hegel. |
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...« Elle66 se fait à ce sujet le principe déterminé que la contradiction n'est pas pensable ; or, en réalité c'est la pensée de la contradiction qui est le moment essentiel du concept. De fait, le penser formel la pense aussi, sauf qu'il s'en détourne aussitôt et ne fait que procéder à partir d'elle dans ce dire-là » (que le contradictoire ne saurait être pensé), « au seul passage à la négation abstraite » (342).
« Or la négativité considérée constitue le point de retour du mouvement du |
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concept. Elle est le point simple de la relation négative à soi, la source la plus intérieure de toute activité, de tout automouvement de la vie et de l'esprit, l'âme dialectique, qui a tout vrai en soi-même et par quoi seulement ce vrai est un vrai ; |
le sel de la dialectique |
car sur cette subjectivité seule repose l'abroger de l'opposition entre concept et réalité, et l'unité qui est la vérité.— Le négatif second, le négatif du négatif à quoi nous sommes parvenus, est cet abroger-là de la contradiction, mais il est tout |
le critère de la vérité (unité du concept et de la réalité) |
aussi peu que la contradiction un faire d'une réflexion extérieure, étant au contraire le moment le plus intérieur, le plus objectif de la vie et de l'esprit, ce par quoi il y a un sujet, une personne, le libre » (342—343). |
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Important ici : 1) la caractérisation de la dialectique : automouvement, source de l'activité, mouvement de la vie et de l'esprit ; coïncidence des concepts du sujet (de l'homme) avec la réalité ; 2) objectivisme au plus haut degré (« das objektivste Moment »67).
Cette négation de la négation est le troisième terme, dit Hegel (343) « si en général on veut compter » — mais on peut aussi le considérer comme le quatrième (Quadruplicität) (344) en comptant deux négations, négation « simple » (ou « formelle ") et « absolue » (343 i. f.).
La distinction est obscure pour moi, l'absolue n'équivaut-elle pas à une plus concrète ?
NB : la « triplicité » de la dialectique est son aspect extérieur, superficiel |
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« Qu'il soit cette unité et, de même que la forme totale de la méthode soit une triplicité, n'est au total que l'aspect superficiel, extérieur de la manière du connaître » (344) |
— mais, dit-il, c'est déjà un « mérite infini de la philosophie kantienne » que de l'avoir au moins indiqué (fût-ce ohne Begriff68).
Hegel fustige sévèrement le formalisme, l'ennui, le vide du jeu à la dialectique |
« Le formalisme s'est à la vérité emparé aussi de la triplicité et s'en est tenu à son schéma vide ; la platitude scandaleuse et l'indigence de ce qu'on appelle le constructivisme philosophique moderne — qui ne consiste en rien si ce n'est à accrocher partout ce schéma formel sans concept ni détermination immanente et à l'utiliser pour une mise en ordre extérieure, a rendu cette forme ennuyeuse et mal famée. Mais elle ne peut rien perdre de sa valeur intérieure par la platitude de cet emploi et il y a toujours lieu d'apprécier hautement qu'ait été découverte la figure du raisonnable, encore que tout d'abord seulement dans une forme non conceptuelle » (344—345). |
Le résultat de la négation de la négation, ce troisième terme, n'est pas... « un troisième au repos, mais il est justement en tant que cette unité » (des contraires) qui est « mouvement et activité qui se médiatisent avec eux-mêmes » (345).
Le résultat de cette transformation dialectique en « troisième » terme, en synthèse, est une nouvelle prémisse, une nouvelle affirmation, etc., qui à son tour devient source d'une analyse ultérieure. Mais dans ce « troisième » degré entre déjà le « contenu » de la connaissance (« le contenu du connaître en tant que tel fait son entrée dans le cercle de la considération ») — et la méthode s'élargit en système (346).
Le commencement de tous les raisonnements, de toute l'analyse, cette majeure semble maintenant indéterminée, « imparfaite » ; un besoin apparaît de la démontrer, de la « déduire » (ableiten) (347), il arrive « ce qui peut paraître comme l'exigence du procès de la régression infinie dans la démonstration et la déduction » (347) — mais d'un autre coté la nouvelle prémisse pousse en avant...
...« Ainsi, le connaître avance de contenu en contenu. En premier lieu, ce développement se caractérise par le fait de commencer par des déterminités simples, les suivantes devenant toujours plus riches et plus concrètes. Car le résultat renferme son commencement, et le cours pris par celui-ci l'a enrichi d'une nouvelle déterminité. L'universel constitue la base ; c'est pourquoi le développement n'est pas à prendre comme un couler d'un autre dans un autre. Dans la méthode absolue, le concept se conserve dans son être-autre, l'universel dans sa particularisation, dans le jugement et la réalité. A chaque degré de détermination plus avant, il élève la masse tout entière de son contenu antérieur, par son développement dialectique, non seulement il ne perd rien ni ne laisse quelque chose derrière soi, mais au contraire il porte avec soi tout ce qui est acquis et s'enrichit et se condense en soi-même »... (349).
(Ce fragment fait, pas mal du tout, une sorte de bilan de ce qu'est la dialectique.)
Mais l'extension exige aussi l'approfondissement (« In-sich-gehen »69) et |
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« la plus grande extension est tout autant plus haute intensité » (349). |
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« Le plus riche est par suite le plus concret et le plus subjectif, et ce qui se retire dans la profondeur la plus simple est le plus puissant et le plus empiétant » (349). |
Ceci NB : Le plus riche est le plus concret et le plus subjectif |
« C'est de cette manière que chaque pas de la progression dans le déterminer, pour autant qu'il s'éloigne du commencement indéterminé, est aussi approche rétrograde de ce dernier et que, par conséquent, le fondement du commencement qui va vers l'arrière et sa détermination qui se continue, qui va vers l'avant, entrent en coïncidence et sont la même chose » (350).
Il ne faut pas deprezieren70 ce commencement indéterminé :
NB : |
...« et il n'est pas besoin de le déprécier pour le » (le commencement) « laisser valoir de manière seulement provisoire et hypothétique. Ce qu'on pourrait avancer contre lui — par exemple en fait de bornes de la connaissance humaine, de l'exigence d'entreprendre une recherche critique concernant l'instrument du connaître avant que d'aller à la chose — tout cela est présuppositions qui, en tant |
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que déterminations concrètes, introduisent avec elles l'exigence de leur médiation et de leur fondation. Puisque par là elles ne disposent formellement de nul préalable devant le commencement par la chose, contre quoi elles protestent, et que bien |
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plutôt elles sont redevables d'une déduction en raison de leur contenu plus concret — elles ne sont à prendre que comme des prétentions vaines au sens où il faudrait en faire cas plutôt que de quelque autre chose. Elles ont un contenu non vrai pour autant qu'elles font un imprescriptible et absolu du connu comme fini et non vrai, à savoir un connaître limité, déterminé en face de son contenu comme |
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forme et instrument ; ce connaître non vrai est lui-même aussi la forme, le fonder |
contre Kant (juste) |
qui procède de manière régressive. La méthode de la vérité aussi sait le commencement comme un imparfait, parce qu'il est commencement, mais elle sait en même temps cet imparfait en principe comme un nécessaire, parce que la vérité est seulement le venir à soi-même par la négativité de l'immédiateté »... (350—351). |
La science est un cercle de cercles |
...« En vertu de la nature indiquée de la méthode, la science se laisse représenter comme un cercle fermé sur lui-même, au commencement duquel — le fondement simple — la médiation reconduit la fin ; mais ce cercle est, en outre, un cercle de cercles... Les fragments de cette chaîne sont les sciences particulières »... (351). |
NB : |
« La méthode est le concept pur, qui ne se rapporte qu'à soi-même ; elle est par suite la relation simple à soi qui est l'être. Mais c'est désormais aussi l'être rempli, le concept se comprenant, l'être en tant que la totalité concrète et tout autant purement et simplement intensive »... (352). |
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« ...«En deuxième lieu, cette Idée ((die Idee des absoluten Erkennens72)) est encore logique, elle est investie dans la pensée pure, elle n'est que la science du concept divin. Son accomplissement systématique est sans doute lui-même une réalisation, mais maintenu à l'intérieur de cette même sphère. Puisque l'Idée pure du connaître est dans cette mesure investie dans la subjectivité, elle est pulsion d'abroger celle-ci et la vérité pure devient comme résultat dernier le commencement |
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d'une autre sphère et d'une autre science. Ce passage n'a encore besoin ici que d'être indiqué. |
Passage de l'idée à la nature |
« Pour autant en effet que l'Idée se pose comme unité absolue du concept pur et de sa réalité, et par là s'insère dans l'immédiateté de l'être, elle est, en tant que totalité dans cette forme, la nature » (352—353). |
NB : |
Cette phrase de la page 353 et dernière de la Logique est archiremarquable. Passage de l'idée logique à la nature. Le matérialisme est à portée de la main. Eng'els avait raison76 : le système de Hegel est un matérialisme renversé. Ce n'est pas la dernière phrase de la Logique, mais ce qui suit jusqu'à la fin de la page n'est pas important. —————————— Fin de la « Logique », 17 décembre 1914. |
NB |
Il est remarquable que tout le chapitre sur l'« Idée absolue » ne dit presque pas un mot de Dieu (c'est à peine si une fois le « concept divin » fait une apparition) ; et en outre — ceci NB — ce chapitre ne contient presque aucun idéalisme spécifique, mais il a comme sujet essentiel la méthode dialectique. Le total et le résumé, le dernier mot et l'essence de la Logique de Hegel c'est la méthode dialectique — ceci est tout à fait remarquable. Et encore ceci : dans cette œuvre de Hegel, la plus idéaliste, il y a le moins d'Idéalisme, le plus de matérialisme. « C'est contradictoire », mais c'est un fait ! |
——————————
Tome VI, p. 399 :
Encyclopédie, § 227 — excellentes choses sur la méthode analytique (« décomposer » le « donné concret » —« donner la |
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forme de l'abstraction » à ses aspects particuliers et « herausheben »77 « de genre ou la force et la loi »), p. 398 — et sur son application : |
NB : |
Ce n'est pas du tout « la chose de notre bon plaisir » (398) que d'appliquer la méthode analytique ou la méthode synthétique (comme man pflegt zu sprechen78) — cela dépend de « la forme même des objets à connaître » (399). |
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Locke et les empiristes se tiennent au point de vue de l'analyse. Et on dit souvent que « le connaître en général ne pourrait rien faire de plus » (399). |
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« Cependant il devient clair tout aussitôt que c'est là une inversion des choses et que le connaître qui veut prendre les choses comme elles sont entre par là en contradiction avec soi-même. » Par exemple, un chimiste « martert »79 un morceau de viande et découvre de l'azote, du carbone, etc. « Mais alors ces matières abstraites ne sont plus de la viande. » |
Très juste ! cf. remarque de Marx dans le « Capital » 1,5.2.80 |
Il peut y avoir beaucoup de définitions, car il y a beaucoup d'aspects dans les objets : « Plus l'objet est riche à définir, c'est-à-dire plus il offre d'aspects différents à la considération, plus il donne lieu aussi habituellement à la production de définitions différentes » (400 § 229)— par exemple, la définition de la vie, de l'Etat, etc. |
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Spinoza et Schelling donnent dans leurs définitions une masse de « spéculatif » (apparemment Hegel emploie ici ce mot dans un bon sens), mais « sous forme de simple affirmation ». Or la philosophie doit tout prouver et déduire et non se limiter aux définitions.
La division (Einteilung) doit être « naturelle, et non purement artificielle, c'est-à-dire arbitraire » (401).
P. 403-404 — mordant contre les « constructions », le « jeu » de constructions, alors qu'il s'agit du « concept », de « l'Idée », de « l'unité du concept et de l'objectivité »... (403).
Dans la petite Encyclopédie § 233, la section b est intitulée das Wollen81 (ce qui dans la Grande Logique est « Die Idée des Guten »82).
L'activité est « contradiction » — la fin est réelle et irréelle, possible et non, etc.
« Formellement le disparaître de cette contradiction est en ceci que l'activité abroge la subjectivité du but et par là aussi l'objectivité, l'opposition par laquelle les deux sont finies, et non pas seulement l'unilatéralité de cette subjectivité mais celle-ci dans l'universel » (406).
Le point de vue de Kant et de Fichte (particulièrement dans la philosophie morale) est le point de vue de la fin, du devoir-être subjectif (407) (en dehors de la liaison avec l'objectif)...
Parlant de l'Idée absolue, Hegel se moque (§ 237, tome VI, p. 409) des « déclamations » à son sujet, selon lesquelles tout se découvrirait en elle et note que
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« l'Idée absolue est l'universel ; mais non pas simplement l'universel en tant que forme abstraite à laquelle (sic !) tout contenu particulier fait face et s'oppose comme un autre ; mais au contraire l'universel en tant que la forme absolue à |
très bien !83 |
laquelle toutes les déterminations, la plénitude du contenu par ces mêmes déterminations, ont fait retour. A cet égard l'Idée absolue est à comparer à un vieillard qui prononce les mêmes phrases religieuses que l'enfant, mais pour qui elles ont la signification du tout de sa vie. Même si l'enfant comprend le contenu religieux il est encore pour lui seulement une chose en dehors de laquelle réside encore le tout de la vie et le tout du monde » (409). |
à ravir ! |
...« L'intérêt réside dans le tout du mouvement » (§ 237, p. 409). |
« Le contenu est le développement vivant de l'Idée »... « Chacun des degrés considérés jusqu'ici est une image de l'absolu, mais d'abord dans une manière bornée »... (410).
§ 238, supplément :
« La méthode philosophique est aussi bien analytique qu'elle est synthétique ; non pas pourtant au sens d'une simple coexistence ou d'une simple alternance de ces deux méthodes du connaître fini, mais plutôt au sens qu'elle les contient comme abrogées et que c'est par conséquent |
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dans chacun de ses mouvements qu'elle se comporte en même temps comme analytique et comme synthétique. Le penser philosophique se comporte analytiquement en ce sens qu'il ne fait que recevoir son objet, |
très bien !84
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l'Idée, qu'il ne la contrarie pas et qu'il se contente pour ainsi dire d'assister à son mouvement et son développement. Sous ce rapport le philosopher |
Très bon ! (et imagé) |
est entièrement passif. Mais le penser philosophique est tout autant alors synthétique et il se manifeste comme l'activité du concept même. Mais cela exige l'effort pour maintenir éloignées de soi les trouvailles personnelles et les opinions particulières qui veulent toujours se faire jour »... (411). |
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(§ 243, p.413) ... « La méthode ainsi n'est pas forme extérieure, mais bien l'âme et le concept du contenu »...
(Fin de l'Encyclopédie ; voir plus haut en marge la citation tirée de la fin de la Logique.)85
Notes
1 Travaux préliminaires.
2 Des matériaux ossifiés qu'il faut rendre fluides.
3 Hegel, Werke, Bd. V, Berlin, 1834.
4 Du concept.
5 « De dire le plus grand mal » de l'imagination et de la mémoire.
6 Le sommet du penser.
7 L'inconcevable.
8 L'objet.
9 Vérité.
10 Sentiment et intuition.
11 Dans ce passage, le même mot russe, знание a dû être traduit successivement par « savoir » et par « connaissance ». Il s'agit en effet de la connaissance-résultat, non de la connaissance-processus, qui se dit en russe познания. (Note du traducteur)
12 Dépourvue de la matière de la sensibilité.
13 Hege, Werke, Bd. VI, Berlin, 1840.
14 Les formes logiques.
15 Concept adéquat.
16 Hegel, Werke, Bd. V, Berlin, 1834.
17 En français dans le texte.
18 Ces parties de l'œuvre devraient s'appeler : le meilleur moyen d'attraper mal à la tête !
19 En allemand dans le texte.
20 En français dans le texte.
21 En français dans le texte.
22 Déterminations conceptuelles.
23 Que l'on pardonne l'expression.
24 L'un, le particulier, l'universel.
25 Marx écrit sur son « imitation de Hegel », dans la post-face de la deuxième édition du premier livre du Capital qu'en réponse à la manière dont on traitait Hegel dans « l'Allemagne cultivée » de l'époque, il se déclarait « ouvertement disciple de ce grand penseur, et, dans le chapitre sur la théorie de la valeur », il allait même jusqu'à se trouver « parfois en coquetterie avec sa manière particulière de s'exprimer » (Marx, le Capital, livre 1er, tome 1, Paris, 1959, p. 29). Lénine souligne l'importance de la Logique de Hegel pour comprendre le Capital de Marx.
26 Renverser.
27 Le mot « au » manque dans le manuscrit.
28 Hegel. Werke, Bd. VI, Berlin, 1840.
29 Hegel, Werke, Bd. V. Berlin, 1834.
30 De la totalité objective.
31 Nécessité de nature.
32 En français dans le texte.
33 La fin.
34 En français dans le texte.
35 En français dans le texte.
36 Vulgaire.
37 Au-delà.
38 Hegel, Werke, Bd. VI, Berlin, 1840.
39 Existant singulièrement pour soi.
40 L'entendement.
41 Fausse.
42 Lénine oppose la conception dialectique du mouvement aux vues métaphysiques de Tchernov, qu'il critique dans Matérialisme et empiriocriticisme (voir Œuvres, t. 14). Il s'agit ici des considérations de Tchernov sur la nature du mouvement mécanique dans son ouvrage le Marxisme et la philosophie transcendantale, où il fait des objections à Engels à ce propos. (Voir V. Tchernov, Etudes philosophiques et sociologiques, Moscou, 1907, pp. 65-66, éd. russe). Lénine montre l'inconsistance de ces objections dans son Résumé des « Leçons d'histoire de la philosophie » de Hegel (voir le présent tome, p. 190).
43 Hegel, Werke, Bd. V. Berlin, 1834.
44 Est essentiellement dans le connaître.
45 Hegel, Werke, Bd. V. Berlin, 1834, pp. 248-262.
46 « En soi » et « pour soi ».
47 Du concept.
48 Des déterminations abstraites, unilatérales de la métaphysique antérieure.
49 Qu'ils ôtent tout l'empirique de la chose en soi.
50 A partir de cet endroit, on passe à un nouveau cahier de Lénine : « Hegel. Logique III (pp. 86—115) ».
51 K. Gauss donne la solution de cette équation dans son ouvrage Disquisitiones arithmeticae (Recherches d'arithmétique).
52 En soi et pour soi.
53 Dans ses Thèses sur Feuerbdch, Marx, signalant le caractère contemplatif du matérialisme passé, écrit : « Le côté actif fut développé par l'idéalisme en opposition au matérialisme, mais seulement abstraitement, car l'idéalisme ne connaît naturellement pas l'activité réelle, concrète comme telle. »
54 Autrement dit.
55 L'idée théorique par opposition à l'idée pratique.
56 Le poser.
57 Le vrai objectif.
58 Le contenu.
59 Dans le manuscrit, une flèche part de cette parenthèse pour aller au paragraphe commençant par « La dialectique est... » à la page suivante.
60 L'autre de soi-même.
61 Ou encore.
62 Ou encore.
63 Diogène Laërce traite de l'élaboration de la dialectique par Platon au livre III De vitis, dogmatibus et apophthegmatibus clarorum philosophorum (Vies et doctrines des philosophes illustres). Cet ouvrage en dix livres est une source importante pour l'étude des conceptions des philosophes grecs antiques.
64 Il s'agit de Diogène de Sinope, représentant de l'école cynique, surnommé le « chien » à cause de sa vie de miséreux et de son mépris de la morale sociale.
65 Rien d'autre.
66 La pensée formelle.
67 Le moment le plus objectif.
68 Sans concept.
69 Entrer en soi.
70 Déprécier.
71 L'être rempli.
72 L'idée du connaître absolu.
73 Supplément.
74 Hegel, Werke, Bd. VI, Berlin, 1840.
75 Mais cette idée étante est la nature.
77 Dégager.
78 Comme on a l'habitude de dire.
79 Torture.
80 Voir Marx, le Capital, Ed. Sociales, t. 1, chapitre 7, pp. 181-182. En note, Marx cite un passage de l'Encyclopédie de Hegel : « La raison est aussi rusée que puissante. La ruse consiste dans l'activité de médiation, qui, en obligeant les objets à agir conformément à leur nature l'un sur l'autre et à se soumettre, à un façonnement mutuel, ne s'immisce pas immédiatement dans ce processus mais tout de même réalise uniquement sa fin. » (Hegel, Encyclopédie. Erster Theil. « Die Logik ». Berlin, 1840, S. 382
81 Le vouloir.
82 L'idée du bien.
83 En français dans le texte.
84 En français dans le texte.
85 Les pages suivantes du cahier sont vides ; à la fin du cahier figure l'annotation : « Comptes rendus d'ouvrages récents sur Hegel » et la note sur le compte rendu du livre de Perrin (voir Œuvres tome 38, pp. 227, 312).