1978 |
"Le titre du livre synthétise ma |
La dictature révolutionnaire du prolétariat
III. Démocratie bourgeoise ou
démocratie
6. Notre
Nous savons tous que le stalinisme au pouvoir dans les
états ouvriers soutient que les partis d'opposition, et pas seulement les
partis contrerévolutionnaires doivent être persécutés et obliger d'agir dans
la clandestinité. Le SU, tout comme les eurocommunistes, a effectué une
critique juste de cette politique du stalinisme. Mais ils opposent à cette
politique leur programme de "liberté politique illimitée". Nous disons que ne
sont correctes ni la norme stalinienne bureaucratique totalitaire, de
persécution systématique aux opposants, ni celle, démocratiste, de la
"liberté politique illimitée" du SU, dans la mesure où
Dans le cadre de cette position de principe, nous devons signaler que
toutes les libertés ne sont pas identiques. Il n'y a pas entre elles, pendant
la dictature du prolétariat, un rapport d'égalité. La liberté scientifique et
artistique, par exemple, ne peut qu'être bénéfique à la dictature ouvrière,
qui ne peut que progresser sur la base de toute avancée sur ces terrains. La
liberté de presse et d'opinion, en rapport au nombre d'adhérents, est très
utile à la dictature du prolétariat, et tout gouvernement authentiquement
marxiste-révolutionnaire devra tendre à l'imposer de manière tout à fait
pressante. Elle a un rôle très semblable à celui de la monnaie et des
statistiques véridiques dans l'économie de transition, mais au niveau,
beaucoup plus général, de la société dans son ensemble (économique, social,
culturel, et principalement politique). Cette liberté de presse et d'opinion
quasi absolue, vers laquelle doit tendre la dictature du prolétariat, sert à
apprécier la force des différents courants d'option, et à ce que la dictature
s'informe objectivement des problèmes qui existent, mais est conditionnée par
le plus absolu monopole politique du pouvoir de la part du prolétariat
industriel et des masses révolutionnaires. Ce qui veut dire que les libertés
de presse, et surtout artistique et scientifique, n'impliquent pas
automatiquement la liberté d'organisation et d'activité pour tous les partis
contre-révolutionnaires. Pour l'économie de l'état ouvrier, ce n'est pas non
plus la même chose d'avoir une monnaie stable, qui signifie l'application de
la loi de la valeur au service de cette économie de transition,
Ce sont les démocrates bourgeois et les réformistes qui considèrent que
l'on doit sous la dictature du prolétariat accorder toutes les libertés en
même temps. Parce que leur programme, ou sa finalité, n'est pas la défense,
le renforcement et le développement du nouveau régime, mais un système de
libertés totales pour les individus et les secteurs, en tant qu'expression
politique du libre-échange, de l'individualisme petit-bourgeois et bourgeois,
Ce que nous venons de dire ne signifie pas que les libertés doivent être accordées ou supprimées arbitrairement, selon la volonté subjective du parti qui dirige la dictature. Au contraire, elles dépendent de la loi stricte, de caractère objectif et algébrique, qui exprime le rapport entre la révolution et la contre-révolution. La marge de libertés que toute dictature révolutionnaire accorde à ses ennemis, sera directement proportionnelle à la force et l'avancée de la révolution nationale et internationale, et inversement proportionnelle à la force et la dynamique de la contre-révolution.
Pendant toute sa vie, Trotsky a souligné le caractère relatif, "limité" des libertés sous la dictature du prolétariat. Il écrivit une formule qui est pratiquement identique à la notre, mais dont le signe est différent dans la mesure où elle se réfère au degré de coercition et non au degré de liberté : "La contrainte exercée par les masses dans l'état ouvrier est directement proportionnelle aux forces tendant à l'exploitation ou à la restauration capitaliste et inversement proportionnelle à la solidarité sociale et au dévouement commun au nouveau régime". (Trotsky, 1936) [12].
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