1988 |
" Pendant 43 ans, de ma vie consciente, je suis resté un révolutionnaire; pendant 42 de ces années, j'ai lutté sous la bannière du marxisme. Si j'avais à recommencer tout, j'essaierai certes d'éviter telle ou telle erreur, mais le cours général de ma vie resterait inchangé " - L. Trotsky. |
Après avoir expliqué la portée du tournant qu'il proposait, Trotsky s'est personnellement mis au travail comme le lui permettaient les nouvelles conditions de sa résidence.
Il est nécessaire, à ce point du récit, de l'interrompre au moment de la décision d'expulsion pour tenter de dresser un bilan de ses efforts pour établir les fondations de la IVe Internationale.
Dès son installation en France, profitant de la liberté de manœuvre qui lui est laissée initialement par le secret de son séjour, il s'est tourné vers les organisations socialistes de gauche pour chercher à construire avec elles ou à partir d'elles le cadre nécessaire à la nouvelle Internationale et à de nouveaux partis.
Les organisations socialistes de gauche sont, à cette époque, nombreuses et variées. L'Independent Labour Party (l'I.L.P.)2 est la plus ancienne. Ce parti, fondé en 1898, a été lui-même à l'origine du Labour Party auquel il est resté adhérent jusqu'en 1932, puis « désaffilié » après la crise du Labour qui a suivi le ralliement de son chef Ramsay MacDonald à la politique d'Union nationale. En 1933, l'I.L.P., sous la poussée d'une base ouvrière frustrée d'espérances par la défaite électorale du Labour et l'absence de perspectives, semble hésiter entre un cours révolutionnaire autonome, confusément exprimé par une génération de jeunes comme Fenner Brockway et un rapprochement avec l'Internationale communiste qui lui fait une cour assidue par-dessus la tête du P.C. britannique.
Deux des organisations socialistes de gauche les plus importantes sont aussi les plus récentes. Le S.A.P. allemand3 a compté jusqu'à 30 000 membres avant l'avènement de Hitler, bien qu'il n'ait jamais réussi à avoir d'audience électorale4. Il vient de passer sous la direction d'un groupe de communistes oppositionnels venant de la K.P.O. opposition du P.C. - brandlérienne, animé par Walcher et Frölich, ce dernier interné début 19335. Ses Jeunesses sont animées par le jeune Willy Brandt. Né au début de 1932 d'une scission à gauche du parti social-démocrate néerlandais, l'O.S.P. - parti socialiste indépendant, qui s'aligne sur le S.A.P. et est animé par l'ancien communiste Jacques De Kadt et l'ancien dirigeant social-démocrate P.J. Schmidt6.
Ces partis ont entamé en 1932 un processus de regroupement international auquel Trotsky n'a pas accordé sur le coup une grande attention, mais que le « tournant » place maintenant au centre de ses préoccupations. Avec le D.N.A. - le Parti ouvrier norvégien exclu en 1923 de l'Internationale communiste et resté, depuis, libre de toute affiliation internationale - et le minuscule Parti indépendant polonais, I.L.P., S.A.P., O.S.P., ont constitué une « Communauté de travail internationale » l'I.A.G.7.
Ce nouveau centre international n'est pour le moment qu'une organisation composite, réunissant des organisations bien différentes par leur histoire et le sens de leur développement. De toute évidence le S.A.P. et l'O.S.P. vont à gauche, cependant que le D.N.A. se rapproche de la IIe Internationale en même temps que de la victoire électorale et des portefeuilles ministériels dans le gouvernement royal. Tel qu'il est cependant, il contribue, par sa seule existence, à aggraver la crise qui fait rage dans les organisations de l'opposition brandlérienne internationale, où d'importantes minorités et parfois des sections entières, comme dans le cas du P.C suédois de Karl Kilbøm, exclu en bloc de l'IC en 1929, ne supportent plus la politique de «neutralité » vis-à-vis des questions russes, ni la politique de « redressement ».
Le pas décisif s'est produit en juin 1933, quand la direction clandestine du S.A.P. allemand s'est prononcée en faveur de la constitution d'un « nouveau parti» et d'une « nouvelle Internationale ». A sa suite, la conférence de Bruxelles de l'I.A.G., constatant la «faillite» des deux Internationales existantes et se prononçant en conséquence pour la « recréation du mouvement ouvrier international », a convoqué à Paris pour la fin août une conférence internationale des organisations socialistes et communistes qui se trouvent en dehors des deux grandes Internationales.
Trotsky a très rapidement pris la mesure de l'I.A.G. Ce regroupement hétérogène peut se révéler très vite le principal obstacle à la constitution d'une nouvelle Internationale, en tant que formation « centriste », bloquant l'évolution à gauche de partis comme le S.A.P. et l'O.S.P. en les liant à des partis opportunistes et parlementaristes comme le D.N.A. tout en fournissant à celui-ci une bonne couverture à gauche. Il ne s'agit pas pour autant, selon lui, de dénoncer systématiquement ce regroupement, mais de proposer une solution alternative aux formations de gauche qui l'ont rejoint.
Pour le moment, il n'a pas de mal à convaincre ses propres camarades d'accepter les premières implications du tournant. Le plénum du secrétariat international, réuni à Paris les 19 et 20 août 1933 adopte cette politique et à une large majorité, approuve les négociations qui vont s’ouvrir a Saint-Palais entre Trotsky et des représentants des principales organisations socialistes de gauche.
Celles-ci commencent le 18, avec l'arrivée de Sneevliet et de Walcher. Avec le R.S.P. néerlandais - Parti socialiste révolutionnaire - du premier8, l'Opposition de gauche a collaboré régulièrement dans les années précédentes. L'obstacle à l'unification a disparu depuis le tournant et l'abandon de la politique de « réforme ». Sneevliet se fait fort de rallier son parti et de collaborer à l'entreprise en direction du S.A.P., ce qui signifie pour lui, à court terme, la fusion avec l'O.S.P. Parti socialiste indépendant - de P.J. Schmidt et la formation d'un parti socialiste et révolutionnaire au Pays-Bas.
Le compte rendu de la discussion entre Trotsky et Walcher9, établi par ce dernier, ne relève pas au premier abord de grosses difficultés, puisque le S.A.P. a pris, sur le terrain des principes, une position rigoureusement identique à celle de Trotsky. On prévoit donc une fusion rapide du S.A.P. et des anciens oppositionnels allemands, organisés maintenant dans les I.K.D. Le gros de la discussion entre les deux hommes porte sur la meilleure façon d'organiser ensemble la nouvelle Internationale.
Il est normal que Walcher ait encore les yeux tournés vers les partenaires internationaux de Brandler - la « droite » de l'I.C.10 -, qu'il connaît bien. Trotsky accepte bien volontiers son point de vue sur la nécessité d'essayer de détacher des brandlériens et de gagner à la politique de la nouvelle Internationale le P.C. de Suède, le groupe norvégien de Mot Dag - exclu du P.C - et la K.P.O. de Suisse, tous les trois proches de la L.C.I. - nouveau nom de l'ancienne Opposition de gauche - et du S.A.P., tant sur la question russe que sur celle des nouveaux partis et de la nouvelle Internationale11. Le désaccord subsiste en tout cas sur la question d'une collaboration avec les brandlériens. Walcher souhaite inviter ces derniers à collaborer à la création de la nouvelle Internationale, ce à quoi Trotsky, qui les considère comme une couverture des staliniens, est résolument opposé12.
Il y a également désaccord entre Trotsky et Walcher sur la question du D.N.A. Tous deux portent certes la même appréciation sur la nature et la politique de cette organisation, son orientation à droite et ses perspectives purement électoralistes. Mais Walcher souhaite la ménager, ne pas précipiter « artificiellement » une rupture qui, assure-t-il, ne serait pas comprise des ouvriers norvégiens qui sont tous, pour le moment, derrière ce parti13.
Walcher n'accepte pas non plus l'analyse par Trotsky des tendances historiques de l'Internationale communiste, l'étiquette « de gauche » qu'il se donne à lui-même, celle de « droite » qu'il attribue à Brandler - et autres. Il rappelle que, bien qu'étiqueté comme « droitier », il a bel et bien réussi à gagner au communisme une organisation social-démocrate d'origine14. Il conteste aussi l'interprétation par Trotsky du fiasco d'octobre 1923 en Allemagne et continue à justifier la décision de retraite prise alors par Brandler15. Il justifie enfin, contre Trotsky, la politique qui a inspiré initialement la formation du comité syndical anglo-russe16. Ce sont là sans doute des frictions inévitables entre organisations issues de fractions longtemps hostiles et d'une histoire riche en conflits : plus inquiétante peut-être est la réserve exprimée par Walcher, au nom de son parti, contre ce qu'il appelle « le pouvoir personnel » de Trotsky dans l'Opposition de gauche17 : n'exprime-t-il pas ici, sinon sa propre résistance, du moins les réticences de nombre des camarades de son organisation à l'égard d'un homme qu'ils ont longtemps combattu et qu'ils redoutent ?
Ces divergences n'empêchent pas les deux hommes d'avancer et de se mettre d'accord sur les grandes lignes d'une résolution à présenter à la conférence de Paris sur la nécessité et les principes de la nouvelle Internationale. Impressionné par ce que Walcher lui a dit sur la conquête du S.A.P. par ses partisans, Trotsky suggère l'emploi d'une méthode identique pour accélérer le développement politique de l'I.L.P., et propose de demander au petit groupe de l'opposition britannique, constitué l'année précédente, d'entrer dans l'I.L.P. pour y travailler à la différenciation interne et vertébrer ainsi l'opposition révolutionnaire qui s'y cherche. Il suggère aussi à Walcher d'utiliser l'influence qu'il peut avoir sur le groupe du Mot Dag pour lui proposer une opération semblable d'entrée dans le parti travailliste norvégien, le D.N.A, pour y animer un courant de « gauche ».
Le résultat des entretiens de Saint-Palais avec Walcher et Sneevliet, et, un peu plus tard, avec de Kadt et P.J. Schmidt, ainsi qu'à deux reprises avec plusieurs dirigeants de l'I.L.P., est la rédaction et la signature, par Bauer, Walcher (sous le nom de Schwab), Sneevliet et P.J. Schmidt de la « déclaration » qu'on appellera « des quatre » leurs quatre organisations, Opposition de gauche, S.A.P., R.S.P., O.S.P. - sur « la nécessité et les principes d'une nouvelle Internationale18 ».
Écrite par Trotsky sous forme de projet, amendée par ses différents partenaires, brève et concise, la déclaration commune part de l'affirmation que la crise a mis à l'ordre du jour la lutte révolutionnaire pour le pouvoir et la dictature du prolétariat. Condamnant la théorie du « socialisme dans un seul pays » et l'attitude « attentiste » de partis social-démocrates comme celui d'Autriche19, elle constate l'« effondrement » de l'Internationale communiste et assure que tout exige « de façon impérative le rassemblement de l'avant-garde prolétarienne dans une nouvelle Internationale », sans le moindre esprit de conciliation à l'égard du réformisme et du stalinisme, sans la moindre concession aux principes révolutionnaires, « questions de l'insurrection », « dictature du prolétariat », « forme soviétique de l'Etat », etc.20.
Elle se prononce pour la défense de l'U.R.S.S., « Etat ouvrier », contre l'impérialisme et la contre-révolution intérieure. Elle rappelle l'absolue nécessité de la démocratie dans le parti, « liberté de critique », « élection des responsables du haut en bas », « contrôle sur l'appareil21 » et d'une vie interne reposant sur le centralisme démocratique, et informe de la création d'une commission permanente chargée d'élaborer un programme et des thèses et de centraliser les préparatifs en vue de la nouvelle Internationale.
* * *
L'accord intervenu sur ce texte était aux yeux de Trotsky un événement important, une brèche dans le mur qui isolait jusqu'à présent son organisation. Moins de deux mois après avoir, pour la première fois, signalé l'importance des organisations socialistes de gauche dans la perspective du tournant vers une nouvelle Internationale, il se retrouvait allié avec deux d'entre elles sur cette perspective clairement énoncée. La rapidité avec laquelle se développait ainsi la politique qu'il avait préconisée était sans doute, en même temps qu'un encouragement incontestable, la seule confirmation possible, à ses yeux, de la justesse de sa ligne.
Ce n'était, bien entendu, qu'un premier pas, L'I.L.P. ne suivait pas, et c'était une manœuvre consciente et délibérée de son dirigeant, John Paton, qui avait empêché le texte de devenir une résolution, distribuée en tant que telle à tous les participants, réduisant ainsi sa diffusion et peut-être sa portée immédiate22. Plus grave peut-être, aux yeux de Trotsky, le S.A.P., et l'O.S.P. avaient accepté de voter la résolution de la majorité, avec des formations opportunistes, et de participer au comité créé au terme de la conférence, Trotsky écrivait cependant à ce sujet qu'il ne fallait pas exagérer ce désaccord :
« Il serait complètement faux, à partir de là, de renoncer à la tentative honnête de collaborer avec ces deux alliés, Leur participation à un bloc avec nous est une indication sur l'avenir, leur participation au comité un reflet du passé23. »
Les difficultés commençaient aussitôt tant dans le S.A.P. que dans l'Opposition de gauche et finalement dans l'O.S.P. et le R.S.P.
La correspondance de Walcher montre en effet qu'il se heurte dans les sommets de son organisation à une certaine résistance. C'est lui qui fait ainsi rebondir la question de la collaboration avec les brandlériens - non abordée pour la conférence où ils n'étaient pas - en proposant de les associer au projet de revue théorique qui est déjà en préparation avec le S.A.P. et la Ligue communiste internationaliste comme noyau, Il insiste longuement dans sa correspondance sur la nécessité de ne pas pousser à la rupture avec le D.N.A. par des initiatives « prématurées24 ». De toute évidence, le S.A.P. tient à la cohésion de l'I.A.G., la communauté internationale, et redoute un éclatement de cette dernière qui le laisserait en tête à tête avec Trotsky, Celui-ci rétorque en expliquant que c'est aux révolutionnaires de prendre l'initiative et que la question de l'I.L.P., comme celle du D.N.A., sont des questions de principe et non de tactique. Evoquant son propre conflit avec Lénine au temps du bloc d'août, il accuse les amis de Walcher de lui opposer des arguments dans lesquels il voit les pires relents de l'ancien « trotskysme25 ». Et, sans plus attendre, dans de grands articles explicatifs, il entreprend d'introduire le débat sur et dans l'I.L.P,, en les faisant publier dans l'organe de la section américaine. Les désaccords ne sont pas moins sérieux dans les rangs de l'ancienne Opposition de gauche, devenue au plénum de septembre la Ligue communiste internationaliste (L.C.I.).
Les premiers éclatent précisément avec la minuscule section britannique, qui refuse l'application du tournant, sous la forme préconisée par Trotsky, de l'entrée de ses militants dans l'I.L.P. Vitte, qui a approuvé la décision à Paris, l'a combattue en Grande-Bretagne où il s'est appuyé sur la résistance conservatrice de militants exclus une année auparavant du C.P.G.B. et encore pleins des préjugés d'un militant du P.C. à l'égard d'une formation « centriste » qui a, au temps de Lénine, refusé de rejoindre l'Internationale communiste naissante.
Les résistances se révèlent également très vives dans la Ligue française. Le tournant, âprement critiqué de l'extérieur par Landau et par ceux qui sympathisent avec lui, a été néanmoins bien accepté par les militants, faute d'autre perspective. Mais les oppositions se manifestent dès qu'il se concrétise avec la déclaration des Quatre et la participation à la conférence de Paris. Les opposants parlent de manœuvres sans principe, de combinaisons au sommet, d'orientation en direction de la social-démocratie. Trotsky se défend comme un beau diable, évoque Zimmerwald et Kienthal, le vote de Lénine avec Bourderon, explique qu'il n'a fait aucune concession de principe à ses nouveaux alliés et que chacun conserve le droit de « critique réciproque sur la base d'une égalité complète ». Il résume le débat dans la Ligue française en une formule lapidaire :
« En avant, vers une vaste arène, celle de la IVe Internationale, ou en arrière, vers les petits cercles cuisant dans leur jus26. »
Le mois d'octobre consacre plusieurs ruptures dans les rangs de la L.C.I. : celle du groupe juif qui fonde, comme nous l'avons vu, l'Union communiste ; celle du Grec Vitte qui rentre dans son pays pour essayer d'entraîner avec lui son organisation des archiomarxistes. Déjà se dessine la scission de la petite section anglaise, dont la majorité refuse obstinément l'entrée dans l'I.L.P.
Installé à Barbizon, Trotsky dispose cependant des moyens d'intervenir à nouveau personnellement et directement dans le cours de la politique de regroupement qu'il a préconisée et commencé à appliquer.
Au plénum de la L.C.I. qui se tient à Paris les 18 et 19 novembre27, avec notamment la participation de Sneevliet, il intervient pour défendre sa ligne. Sur la question de la fusion des partis néerlandais, il relève l'hostilité manifeste d'une partie des dirigeants de l'O.S.P., les propos méprisants tenus par des gens comme Sal Tas et de Kadt à l'égard du « marxisme instruit », qui le visent personnellement. A l'accusation d'« ultimatisme » lancée par l'O.S.P., il propose au R.S.P. de répondre par un ultimatum d'avoir à choisir entre le D.N.A. et le R.S.P. et le refus d'aller à la fusion sur une base ambiguë28.
En ce qui concerne l'unification entre l'I.K.D. et le S.A.P., Trotsky estime que l'attitude du S.A.P. n'est pas exempte d'un certain machiavélisme. A la proposition de discussion faite à l'été par l'Opposition de gauche, il n'y a pas eu de la part du S.A.P. d'autre réponse qu'un accord général de principe. Maintenant, cependant, le S.A.P. réclame la discussion sur... l'attitude sectaire des représentants de l'Opposition de gauche à la conférence de Paris et... un organe théorique en commun avec les brandlériens, ce qui, selon Trotsky, équivaut à une rupture. Il s'interroge et répond :
« La IVe Internationale se développera-t-elle selon la ligne de l'organisation des Quatre ou bien à travers la Ligue des communistes internationalistes ? Ceux qui ont des principes viendront à nous parce que nous sommes l'unique détachement qui comprenne clairement la situation et les perspectives. […] L'épisode des Quatre est un épisode important, mais nous sommes une organisation permanente. Si nous faisions des concessions, le bloc des quatre deviendrait un frein. C'est un purgatoire par lequel passeront plusieurs organisations29. »
Pour le moment, sa perspective continue à passer par les Quatre :
« C'est notre tâche de faire un produit fini avec la matière brute du S.A.P. Et cc que nous sommes en train de faire avec le S.A.P. et l'O.S.P. se répétera demain avec l'I.L.P. et Kilbøm. [...] Il faut une conférence internationale. La conférence des Quatre constitue un pas important en ce sens30. »
Dans les semaines qui suivent, Trosky décide, en attendant la conférence, de lancer une offensive dans le secteur des Jeunesses en mobilisant les forces internationales de la L.C.I. en vue de la conférence internationale organisée par l'O.S.P. dont les jeunes ouvriers constituent la base active31... Il accepte finalement le report de la conférence des Quatre réclamé par le S.A.P. qui demande le renvoi de novembre à février, mais insiste et obtient la tenue d'une « conférence préparatoire » à laquelle il va personnellement participer.
C'est le 30 décembre 1933 que celle-ci se tient, à Paris, rue Auguste-Comte dans une pièce prêtée par le docteur et Mme Weil, parents de Simone Weil. Le lieu a été tenu secret jusqu'au dernier moment. Trotsky, une fois de plus, complètement rasé et les cheveux aplatis, est difficilement reconnaissable. Walcher et son lieutenant Boris Goldenberg, Sneevliet et de Kadt se réunissent avec lui et quatre autres délégués de la L.C.I., Bauer, Leonetti (Feroci), Pierre Frank et Pierre Naville, Lev Sedov, sous la présidence de Bauer, avec Rudolf Klement (Steen) comme secrétaire de séance.
Si l'on en croit le compte rendu32, ce sont les représentants de la L.C.I. qui ouvrent le feu. La réunion tout entière se déroule dans une atmosphère de tension, avec des fréquentes interruptions, des formules assassines, des répliques dures de part et d'autre. L'Allemand Bauer, tourné vers les alliés, leur dit sans ambages qu'ils doivent choisir entre l'I.A.G., devenue dans le langage courant « le bureau de Londres » et le D.N.A, d'un côté, le bloc des Quatre de l'autre33.
Trotsky développe le point de vue exposé ainsi, d'entrée, par son jeune camarade, dans son style offensif, avec des expressions qu'il affectionne, « parler à coups de fouet », « opérer au rasoir ». Il explique aussi aux gens du S.A.P. et de l'O.S.P. qu'ils doivent choisir, ce qui signifie pour lui qu'ils doivent rompre avec le bureau de Londres. Critiquant au passage le comportement en Norvège, à l'égard du D.N.A., du jeune Willy Brandt, dirigeant du S.A.P., il reprend en conclusion le thème de la nécessaire explication sur la nouvelle Internationale et accuse le S.A.P. d'avoir saboté le projet de revue théorique34.
Walcher répond avec brutalité. L'Opposition de gauche, dit-il, a changé de politique, mais pas de pratique, comme elle l'a manifesté à Paris où ses délégués se sont distingués par les méthodes « sectaires et stériles bien connues » qui sont les siennes. Il répète qu'il faut inviter, pour la revue, les brandlériens, parce qu'il existe, derrière leurs dirigeants qui refuseront, « des milliers d'excellents camarades ». Il refuse d'accepter que l'on pose « au rasoir » la question « bureau de Londres ou bloc des Quatre ». II considère que tous les arguments employés aujourd’hui par Trotsky contre sa politique auraient pu l'être contre l'entreprise de conquête du S.AP. - qui a pourtant été une réussite35.
A son tour le Néerlandais de Kadt reproche à l'Opposition de gauche de chercher à imposer ses propres principes. Il l'accuse de ne considérer la IVe Internationale que comme un « élargissement de la L.C.I. ». II ne croit pas personnellement que S.AP. et O.S.P. demeureront longtemps dans le bureau de Londres, mais se déclare certain qu'on ne peut « rien faire à coups de fouet ». Pour lui, L.C.I. et R.S.P. constituent une « Internationale distincte au sein de la nouvelle Internationale36 ».
Après Sneevliet, qui souligne les désaccords dans le bloc des Quatre, et aussi entre le S.A.P. et l'O.S.P., et assure que « c'est avec du « sectarisme » qu'on a fait l'histoire du monde37 », Trotsky reprend la parole pour rappeler qu'à la conférence de Paris il a fallu « l'aide de l'O.S.P. » et « la complaisance du S.A.P. » pour empêcher le vote sur la résolution des Quatre, ce qui devrait inciter Walcher à plus de modération dans ses accusations contre les « sectaires »... Concernant la revue et la proposition Walcher d'y associer Brandler, il répond simplement :
« Pourquoi pas Manouilsky, le patron, à la place de son laquais Brandler ? Il y a certainement, derrière lui aussi, bien des braves gens38. »
Il essaie pourtant de calmer les choses et de ramener la discussion à ces questions qu'elle peut régler :
« Il ne s'agit pas aujourd'hui de savoir quand fonder la IVe Internationale, mais de travailler avec deux fois plus de vigueur à sa construction. Ce serait un non-sens que de proclamer quelque chose qui n'est pas mur39... »
Tourné vers de Kadt, il rappelle des notions élémentaires :
« Chacun a le droit et le devoir de chercher à convaincre les autres. Personne ne nous prendrait au sérieux si nous n'essayions pas de faire de nos principes ceux de la nouvelle Internationale. Nous ne voulons forcer ni rien, ni personne et encore moins les faire passer en contrebande40. »
Walcher assure que le bureau de Londres, n'est « qu'une source d’Information », puis il attaque de nouveau l’Opposition de gauche qui, comme le P.C., à force de dénoncer, n'a fait que s'isoler. Il parle à nouveau, en termes voilés, de la « dictature » de Trotsky dans son organisation, assure que la stérilité de l'Opposition de gauche ne provient pas seulement du fait qu’elle est une ancienne fraction du P.C. et souligne « l'écart entre ses bonnes intentions et le caractère dérisoire de ses réalisations organisationnelles41 »...
La résolution finale fixe une date pour la conférence proprement dite : qui, des participants de la pré-conférence internationale, y croit véritablement ? La question est posée...
L'« épisode » du bloc des Quatre est-il terminé ? On pourrait le supposer, mais ce n'est pas l'opinion de Trotsky qui rédige le jour même un communiqué sur la « conférence préparatoire », dans lequel il donne l'essentiel des propositions qu'il y a faites, tout en indiquant qu'elles ont été « acceptées en substance ». Le 5 janvier, il met la dernière main à son troisième article dans The Militant sur la question de l'I.L.P :, qu'il intitule « Pour la IVe Internationale ». On ne peut pas ne pas voir une justification de son attitude au sein du bloc, quand il écrit :
« Des accords pratiques, temporaires, de combat avec des organisations de masse, même dirigées par les pires réformistes, sont pour un parti révolutionnaire inévitables et obligatoires. Mais des alliances politiques durables avec des dirigeants réformistes, sans programme défini, sans tâches concrètes, sans la participation des masses elles-mêmes à des actions militantes, constituent le pire type d'opportunisme42. »
Le 11 janvier, dans un texte qu'il présente comme une réponse à une lettre des militants du S.A.P., il revient sur ces problèmes sur l'histoire de l'Opposition de gauche, sur l'accusation de « sectarisme » lancée contre elle par les dirigeants S.A.P.istes. Tout en affirmant qu'il n'y a pas eu rupture entre le S.A.P. et la L.C.I. et qu'il n'est pas question de mettre un terme au travail commun, il assure :
« Ce serait une prétention inadmissible, pour ne pas parler d'aventurisme, que de proclamer que la nouvelle Internationale a déjà été établie. Bien sûr, nous n'exigeons pas cela. Nous construisons seulement les fondations et préparons la charpente. Mais sur cette charpente, en ce moment même, nous déployons le drapeau de la IVe Internationale afin que tous sachent quel type de construction nous sommes en train de bâtir. Que l'un de ceux qui participent à cette construction arrive demain à la conclusion que ce travail est au-dessus de ses forces ou pas à son goût, nous en serons désolés, mais nous continuerons à dresser les murs. Dans l'intérêt, du travail en commun, nous sommes prêts à faire des concessions raisonnables sur toutes les questions pratiques, mais nous ne faisons pas dépendre le destin de la IVe Internationale de la bonne volonté de tel ou tel de nos alliés.43 »
Le 22 février, dans un article intitulé « Centrisme et IVe Internationale », toujours destiné au Militant, il esquisse une phénoménologie du centrisme, ou plus exactement des « innombrables nuances de centrisme » qui se sont, selon lui, à peu près partout substituées aux formes traditionnelles du « réformisme classique ». Il conclut :
« Il faut traiter avec la plus extrême attention ces groupes qui avancent effectivement vers nous, prêter l'oreille attentivement et patiemment à leurs critiques, leurs doutes et hésitations ; les aider à évoluer vers le marxisme ; ne pas s'effrayer de leurs caprices, de leurs menaces, de leurs ultimatums (les centristes sont toujours capricieux et susceptibles) ; ne leur faire aucune concession sur les principes. Et, encore une fois, ne pas craindre de dire ce qui est44. »
* * *
Dans les derniers mois du séjour de Barbizon, en tout cas, après le report sine die de la conférence internationale, sur la base du silence obstiné du S.A.P., le climat n'est guère à la collaboration entre les quatre.
Trotsky est bien décidé à ne faire aucune concession sur le terrain des principes. Un article de Jacques de Kadt, dans De Fakkel. sur le programme de la nouvelle Internationale, lui suggère un article en forme de lettre dans lequel il présente le point de vue du dirigeant de l'O.S.P. comme un « attentat contre le marxisme », une remise en question de la théorie de classe de la société, un mode de pensée idéaliste et métaphysique45. La réponse du même journal de l'O.S.P. à son article « Le Centrisme et la IVe Internationale » lui permet une discussion plus concrète, notamment sur les transformations de la social-démocratie en « centrisme » et l'appui que donnent au réformisme, à travers le bureau de Londres et le D.N.A, les réformistes d'Amsterdam qui, dit-il, se prennent pour des révolutionnaires46. Il indique clairement qu'il ne croit pas à la possibilité de gagner à la IVe Internationale la majorité des dirigeants de l'O.S.P. mais qu'il est certain de retrouver sur le même chemin la majorité de ses militants ouvriers.
La conférence des jeunes, organisée par l'O.S.P., sur laquelle Trotsky avait placé beaucoup d'espoirs et investi pas mal d'efforts, se déroule très mal à tout point de vue. Pauvrement organisée, sans précautions particulières et dans un secret total, c'est-à-dire sans aucune publicité protectrice, elle est encerclée un petit matin, dans l'auberge de jeunesse de Laren, où elle se tient, par la police hollandaise, qui retient tous les présents sans papiers et livre notamment trois militants du S.A.P. - dont deux trouveront la mort - à la police de Hitler47. Trotsky a des mots durs pour ceux qui traitent une conférence internationale comme « un pique-nique48 » et voit un rapport étroit entre cette négligence sur le plan de l'organisation et ce qu'il appelle « le flou idéologique du centrisme49 ».
Il est également déçu par les résultats politiques de la conférence telle qu'elle s'est terminée, après cette tragédie, dans une salle de l'université libre de Bruxelles, où le jeune Walter Held s'est fait manœuvrer par Willy Brandt en acceptant, pour commencer, qu'aucune référence aux organisations communistes ne soit faite dans son titre. La résolution ne comprend pratiquement pas d'allusion, et en tout cas pas d'analyse, à propos du « centrisme » ni a fortiori, de critique. La partie qui traite de la IVe Internationale parle de la nécessite de « dépasser » la IIe et la IIIe, une « expression menchevique classique », souligne-t-il. Il s'indigne que la résolution ne, mentionne pas « la IVe Internationale », mais la formule bien vague d’« une nouvelle Internationale ». Or il découvre que le document qu'il incrimine a été rédigé par une commission spéciale formée de Brandt et du bolchevik-léniniste Held. Ses remarques sont sèches50. Il écrit au Jeune Allemand :
« En politique, il s'agit en premier lieu d'affirmer son propre point de vue et non de s'empresser de passer sur les positions de l’adversaire51. »
Le seul élément positif qui parvienne à sa connaissance, pendant cette période, lui vient des Etats-Unis, où ses camarades de la C.L.A. - Communist League of America - ont tenté d’appliquer, dans les conditions de leur pays, les perspectives ouvertes par le tournant. Après des négociations avec les éléments réunis autour de Ben Gitlow, qui sont en rupture avec le groupe brandléren de Lovestone, ils se sont rapprochés d'un groupe spécifiquement américain, l'American Workers Party (A.W.P.), animé par l'ancien pasteur A.J. Muste, ancien directeur du fameux collège ouvrier de Brookwood, qui a formé, depuis les années vingt, bien des cadres du mouvement syndical nord-américain. L'A.W.P. regroupe des militants ouvriers expérimentés et des jeunes, occupe des positions syndicales et organise les chômeurs. La fusion que la C.L.A lui propose et dont il accepte le principe ouvre aux anciens oppositionnels la perspective de la fin de leur travail de « propagande » et du début d’un travail de « masse ». Mal informé, trop éloigné pour avoir une opinion personnelle, Trotsky ne peut qu'en prendre acte, et vraisemblablement, se réjouir de la capacité d'initiative de ces disciples, à la fois si lointains sur le plan de la géographie et si proches sur le plan des idées52.
Dans les premiers mois de 1934, sa politique reçoit des confirmations qui paraissent beaucoup plus importantes que la crise du bloc momentané des Quatre. L'initiative des ligues factieuses françaises, le 6 février a déclenché au sein du mouvement ouvrier un réflexe défensif qui revêt bientôt l'envergure d'une vague de fond et commence à dicter ses conditions aux appareils politiques des deux grands partis. Pendant les journées décisives, Trotsky a pu lui-même suivre de près les progrès de ses camarades, leur stature nouvelle, leur autorité « unitaire » toute fraîche, notamment dans les rangs de la fédération socialiste de la Seine autour du social-démocrate de gauche Marceau Pivert et particulièrement au sein des Jeunesses socialistes de l'Entente de la Seine où se développent des courants de gauche tous plus ou moins confusément orientés vers la perspective du combat donc, à terme, selon lui, de la construction de la IVe Internationale. La dissidence, à Saint-Denis, du rayon prolétarien de Jacques Doriot qui se prononce, contre la politique de division ouvrière, pour le front unique avec les socialistes, lui fait entrevoir la possibilité d'un soulèvement, plus précoce qu'il ne l'avait cru, dans les rangs du Parti communiste français.
Même s'il reste sceptique devant le discours révolutionnariste que dispense désormais en Espagne le vieux leader socialiste réformiste Largo Caballero, il n'ignore pas que cette volte-face du vieux dirigeant reflète une profonde radicalisation des masses53. Il est particulièrement attentif à l'évolution des Jeunesses socialistes d'Espagne autour de jeunes dirigeants comme Santiago Carrillo. Elles se déclarent favorables au « bolchevisme ». se prononcent pour la « bolchevisation » du Parti socialiste. Elles se sont prononcées pour la IVe Internationale et le portrait de Trotsky est accroché au mur des bureaux de certains de leurs dirigeants54.
* * *
Conscient que se noue en France une situation qui peut, à brève échéance, entrer dans une phase révolutionnaire, Trotsky espère à ce moment pouvoir jouer, dans le pays décisif qu'elle est désormais, le rôle de catalyseur et de conseiller qu'il n'a pu vraiment jouer en Allemagne, du fait de son éloignement. Il s'efforce d'armer ses camarades en les conseillant, notamment en vue des combats armés et des affrontements qu'annonce l'ensemble de la situation. Il travaille avec eux à la préparation d'un « programme d'action », teste les nouveaux éléments, rencontre ceux qui s'approchent. Bien sûr, la clandestinité reste de rigueur.
Pourtant, nous l'avons vu, cette période se termine avec l'affaire de Barbizon. C'est de nouveau en exilé et dans les pires conditions matérielles pour un travail politique que Trotsky va devoir faire face à ses tâches de dirigeant. L'errance recommence.
Références
1 Le travail essentiel sur cette période est le livre de Willy Buschak, Das Londoner Büro. Europäische Linkssozialismus in den Zwischenkriegzeit. Amsterdam, 1986. Voir également la thèse antérieure non publiée de Michel Dreyfus, Bureau de Londres ou IVe Internationale ? Socialistes de gauche et trotskystes en Europe (1933-1940), Paris X, 1978. Voir aussi un récit de Fritz Sternberg, « Entretiens avec Trotsky », Le Contrat social, juillet/août 1964, VIII, n° 4, pp. 203-210. Voir également, en traduction du néerlandais, Jacques de Kadt, « Chez Trotsky : controverse et déception », Le Contrat social, mars/avril 1967, XI, n° 2, pp. 83-90, et « Chez Simone Weil : rupture avec Trotsky », ibidem, mai/juin J967, XI, n° 3, pp. 139-145.
2 R. Dowse, Left in the Center. The Intdepent Labour Party, 1893-1940, Londres, 1866.
3 Hanno Drechsler, Die Sozialistische Arbeiterpartei Deutschlands, Meisenheim/Glan, 1965.
4 Ibidem, p. 160.
5 Ibidem, pp. 190 sq.
6 Max Perthus, Henk Sneevliet, Nimègue, pp. 348-349.
7 Drechsler, op. cit., p. 319 ; voir également M. Dreyfus et W. Busehak, op. cit
8 Max Perthus, Henk Sneevliet revolutionair-socialist in Europe en Azië, Nimègue, 1976.
9 « Notes sur les conversations entre Trotsky et Walcher », Arbeterrörelsen Arkiv, Stockholm, Œuvres, 2, pp. 93-110.
10 K. H. Tjaden, Struktur und Funktion der« KPD-Opposition » (K.P.O.), Meisenheim/Glan, 1964.
11 « Notes ... » , op. cit., 2, p. 95.
12 Ibidem, pp. 98-100.
13 Ibidem, pp. 96-97.
14 Ibidem, pp. 100-101.
15 Ibidem, pp. 101-103.
16 Ibidem, p. 105.
17 Trotsky à Walcher, 21 août 1933, A.H., D 214. Œuvres, 2, p. 117.
18 «Déclaration des quatre », ibidem, pp. 130-135.
19 Ibidem, p. 132.
20 Ibidem, p. 133.
21 Ibidem, p. 134.
22 Walcher à Trotsky, 24 septembre 1933, A.H., 5784. Voir aussi Paton, Left Turn, pp. 411-412.
23 Trotsky « La Conférence de Paris ... » , 1er septembre 1933, Œuvres, 2, pp. 158-159.
24 Walcher à Trotsky, 23 août 1933.
25 Trotsky à Walcher, 26 août 1933, A.H., D 275. Œuvres, 2, pp. 137-138.
26 Article, signé G. Gourov, 18 septembre 1933, Ibidem, p. 210.
27 Compte rendu du plénum des 18 et 19 novembre 1933, Bibliothèque d'histoire sociale de New York ; Œuvres, 3, pp. 63-67.
28 Ibidem, pp. 63-64.
29 Ibidem, p. 66.
30 Ibidem, p. 67.
31 Trotsky au S.I., 6 octobre 1933 ; Œuvres, 2, pp. 280-282.
32 Compte rendu de la préconférence des Quatre, 30 décembre 1933, Archives Sneevliet. I.I.H.S. Amsterdam ; Œuvres, 3, pp.132-149.
33 Ibidem, p.138.
34 Ibidem, pp. 138-140.
35 Ibidem, pp. 140-141.
36 Ibidem, p. 142.
37 Ibidem, p. 143.
38 Ibidem, p. 144.
39 Ibidem, p. 145.
40 Ibidem.
41 Ibidem, p 146.
42 « Pour la IVe Internationale » A.H., T 3637; Œuvres. pp. 154-155.
43 Trotsky à des militants du S.A.P., 11 janvier 1934, A.H., T 3641, Œuvres. pp 184-185.
44 « Centrisme et IVe Internationale », 22 février 1934, A.H., T 3649; pp. 239-246, ici, 246.
45 ... Un attentat centriste contre le Marxisme., 15 mars 1934; A.H., T 3656, Œuvres. 3, pp. 271-276.
46 ... Encore une fois sur le centrisme., 23 mars 1934, A.H., T 3662, Œuvres, 3, pp. 288-292.
47 Ibidem, p. 292, n. 10.
48 Ibidem, p. 291.
49 Ibidem, p. 292.
50 Trotsky à Held 29 mars 1934, Œuvres, 2, pp. 298-302.
51 Ibidem, p. 300.
52 Trotsky à Swabeck, 29 mars 1934, Bibliothèque d'histoire sociale, New York, 29 mars 1934, pp. 296-297.
53 P. Broué, « Les Léninistes du P.S.O.E. » , Cahiers Léon Trotsky, n° 20, décembre 1984, pp. 42-67
54 P. Broué, « Quand Carrillo était gauchiste : les Jeunesses socialistes d'Espagne de 1934 à 1937. », Cahiers Léon Trotsky, décembre 1983, pp. 17-53.