1920

Un livre d'A. Rosmer, successivement syndicaliste révolutionnaire, communiste et trotskyste.
Les souvenirs des années de formation du communisme par l'un de ceux qui le firent.


Moscou sous Lénine
1920

Alfred Rosmer

XVI : Les peuples de l’Orient au congrès de Bakou

Après le triple coup porté aux interventionnistes, après la destruction de Koltchak, de Ioudénitch et de Dénikine, la contre-révolution était vaincue ; il ne restait plus que Wrangel qui tentait de rassembler les restes de l’armée de Dénikine ; on pouvait le négliger. Le 2e congrès avait, après des discussions approfondies, précisé les conceptions devant servir de base à la formation des partis communistes ; les tâches et le rôle de l’Internationale avaient été fixés sans ambiguïté ; il avait accordé une grande place à la question nationale, à la condition des peuples coloniaux et semi-coloniaux. La révolution de 1905 avait eu des répercussions profondes parmi ces peuples, en Turquie, en Perse, en Chine surtout. Celle de 1917 leur enseigna plus précisément la tactique qu’ils devaient apprendre et appliquer pour se libérer. Moscou venait de leur montrer comment un peuple relativement peu industrialisé, composé en grande majorité de paysans, pouvait renverser son régime autocratique et résister victorieusement à l’intervention des puissances impérialistes. Le Comité exécutif décida, comme une suite logique, comme un complément nécessaire aux travaux du 2e congrès, de convoquer les représentants de tous les peuples asservis en une vaste conférence. Le lieu choisi pour ce rassemblement était Bakou, à l’intersection de l’Europe et de l’Asie. Zinoviev, Radek et Béla Kun représenteraient l’Internationale communiste et seraient accompagnés des délégués des pays ayant des colonies ; c’étaient Tom Quelch, pour l’Empire britannique, Jansen pour la Hollande, John Reed et moi. Le voyage, nous dit Zinoviev, comporte quelques risques ; le parcours est long puisqu’il s’agit de traverser tout le pays, et bien qu’il n’y ait plus pour l’instant de résistance organisée on peut se heurter en cours de route à quelques bandes. Nous mîmes cinq jours pour atteindre Bakou, nous étant arrêtés une journée à Rostov puis dans plusieurs villes du Caucase : il convenait d’utiliser au maximum ce déplacement exceptionnel.

Le voyage fut plein d’intérêt et sans danger ; il nous permit de saisir sur le vif l’immensité des ruines causées par la guerre civile ; la plupart des gares avaient été détruites ; les voies de garage étaient partout encombrées de carcasses de wagons à demi brûlés ; quand les Blancs étaient battus ils faisaient, en se retirant, le maximum de destructions. Une des gares les plus importantes de l’Ukraine, Lozovaïa, avait été tout récemment encore attaquée par une bande ; nous avions sous les yeux les dommages que causaient de telles attaques, encore fréquentes dans ces régions. On pouvait par là, mesurer l’étendue de la tâche qui incombait au régime soviétique. Par contre, dans ces régions dévastées, le ravitaillement était plus varié ; sur le quai des gares des paysannes nous offraient des œufs, et même de petits poulets rôtis, toutes choses rares ou inconnues à Moscou. Tout le long du Caucase c’étaient d’alléchantes montagnes de fruits : raisins, poires, figues, dattes, toutes les variétés de melons et de pastèques. John Reed était notre voisin ; il venait souvent bavarder avec nous. Dès que le train stoppait, il courait aux éventaires et revenait les bras chargés de fruits. À partir de Pétrovsk, d’où la voie longeait la Caspienne, quand l’arrêt était assez prolongé, il courait plonger dans la mer ; il jouissait du voyage comme un jeune Américain sait le faire. Une fois, dans sa hâte à se rhabiller, il déchira son pantalon : situation tragique car il n’en avait naturellement pas d’autre.

Nous allâmes de la gare au théâtre où un meeting avait été convoqué. Le train avait pris du retard en fin de voyage et le théâtre était bondé depuis plus d’une heure quand nous y arrivâmes. La salle était d’un pittoresque extrême ; tous les costumes de l’Orient rassemblés dessinaient un tableau d’une étonnante et riche couleur. Les discours qu’il fallut traduire en plusieurs langues étaient frénétiquement applaudis ; on les écoutait avec un intérêt passionné. John Reed, qui pouvait émailler son anglais de quelques mots russes, se tailla un vrai succès ; interpellant les auditeurs il s’écria : “ Vous ne savez pas comment Bakou se prononce en américain ? Il se prononce oil ! ” Des rires secouèrent soudain les visages sérieux.

Il faisait terriblement chaud. Une chaleur lourde, humide à laquelle les Moscovites que nous étions devenus n’étaient pas habitués. En marge du congrès il y eut plusieurs démonstrations : la plus impressionnante fut l’inhumation des corps des 26 commissaires du peuple que les Anglais avaient pris et qu’ils avaient emmenés de l’autre côté de la Caspienne pour les fusiller. Les cercueils étaient portés par les militants communistes ; le beau et émouvant “ chant des morts ” sans cesse repris les accompagnait [14].


Les puits de pétrole étaient dans un état lamentable ; la Révolution n’avait pas encore eu le temps ni la possibilité de s’atteler à leur restauration, et ce que le tsarisme avait laissé était loin d’être des installations modèles ; les ouvriers - la plupart Persans - logeaient dans de misérables cabanes. La route qui y conduisait était défoncée, poussiéreuse ; quelques puits seulement étaient en activité ; tout contribuait à faire de cette exceptionnelle source de richesses un tableau pénible. Par contre, la ville, si pittoresque, était pleine d’attrait ; le soleil implacable projetait des éclairages rares parmi les ruelles : du blanc et du noir aussi intenses l’un que l’autre. John Reed avait découvert des magasins où l’on vendait des soies magnifiques. “ Vous devriez en acheter, nous dit-il ; il y a ici des pièces uniques. - Mais nous n’avons pas d’argent. - Demandez des roubles à Zinoviev ; comme membres du Comité exécutif, vous devez en recevoir. ”

Quels furent les résultats de ce congrès, incontestablement le premier de ce genre où on avait réussi à rassembler des représentants de tous les pays, de toutes les races et peuplades de l’Orient ? Dans l’immédiat il ne donna pas ce qu’on aurait pu en attendre ; il n’y eut pas dans les mois qui suivirent, de soulèvements assez importants pour inquiéter et occuper sérieusement les puissances impérialistes. L’ébranlement était profond mais il ne fit sentir ses effets que plus tard ; il fallait du temps pour que les débats et les résolutions portent leurs fruits, pour rassembler assez de forces conscientes de la lutte à mener contre des maîtres jusque-là tout puissants.

Contrairement à ce qu’affirmèrent les journaux antisoviétiques Enver pacha ne participa pas au congrès. Il fut simplement autorisé, sur sa demande, à faire une déclaration dans laquelle il se borna à exprimer sa sympathie pour l’initiative prise par Moscou. Mais son jeu se dévoila bientôt. Une parade fut organisée dans les derniers jours du congrès, un défilé auquel participèrent les délégués et les organisations locales et régionales. Enver songea à en profiter pour se présenter comme le héros de la démonstration. À cheval, grimpé sur une petite éminence à l’angle de la place où tournait le cortège, il suscitait les saluts et même les acclamations. Sa manœuvre devenait claire ; il fut invité à partir. Il se dressa, dès lors, ouvertement contre la République soviétique, et tenta de se tailler un Etat musulman au Turkestan, où il périt en août 1922. La nouvelle de sa mort fut accueillie parfois avec incrédulité, cependant “ un témoin oculaire ” écrivait dans la Pravda du 11 octobre que “ son exactitude ne peut pas être mise en doute ”. Et il donnait les précisions suivantes : “ Le 4 août, les forces supérieures de l’armée rouge cernèrent, à 12 verstes de la ville de Balljouan, un petit contingent de basmatch (insurgés musulmans) dans lequel se trouvaient Enver pacha et son collaborateur, le chef musulman Daviet-Min bey. Après une lutte acharnée, les basmatch furent écrasés. On releva sur le champ de bataille le corps d’un homme vêtu d’un costume anglais, coiffé d’un fez. Dans ses poches on trouva deux cachets personnels d’Enver, sa correspondance avec sa femme, une lettre de son fils datée de Berlin, un paquet de journaux anglais des Indes, des dépêches chiffrées. La population reconnut Enver. Les basmatch prisonniers confirmèrent cette reconnaissance. ” (Correspondance internationale, 30 octobre 1922.)

Sur le chemin du retour, il y eut une alerte. Comme le train longeait le Caucase, nous fûmes, un matin, au petit jour, réveillés brusquement. Il y avait eu un attentat sur la ligne : des rails avaient été arrachés, provoquant le déraillement de la locomotive qui nous précédait. La gare voisine, celle de Naourskaïa, où nous étions arrêtés, avait été aussitôt attaquée. Nous étions bloqués. Mais la bande qui avait organisé l’attentat n’avait pas assez de moyens pour exploiter à fond la situation créée par le déraillement, sinon elle aurait été, pour nous, assez critique. On avait détaché la locomotive de notre train pour aller constater sur place l’importance des dégâts. Quand elle revint, ramenant les hommes qui étaient allés enquêter, on ne fut pas surpris d’apercevoir parmi eux John Reed : c’était pour lui une unique aventure.

Peu avant d’atteindre Rostov, nous eûmes la surprise de rencontrer Bloumkine, le socialiste-révolutionnaire qui avait participé à l’attentat contre l’ambassadeur d’Allemagne à Moscou, le comte Mirbach ; cet attentat avait créé sur le moment de graves difficultés au gouvernement soviétique ; il avait fallu présenter des excuses au gouvernement de Berlin qui menaçait d’aggraver encore les conditions draconiennes imposées par lui à Brest-Litovsk. Par la suite, Bloumkine s’était rallié au bolchévisme, et quand nous nous rencontrâmes, il rentrait d’une mission que le gouvernement lui avait confiée. Il avait vécu quelque temps à Paris, il parlait un peu français. Il me questionna sur le mouvement socialiste en France, sur ses chefs dont il avait connu quelques-uns, notamment Jean Longuet, qu’il voulait absolument envoyer à la guillotine ; à plusieurs reprises, s’interrompant tout à coup et disant : “ Longuette ”, il abattait du geste le couperet de la sinistre machine sur le cou de l’infortuné petit-fils de Karl Marx qui ne méritait certes pas pareil châtiment - et il éclatait aussitôt d’un large rire. Il incarnait assez bien, je crois, le mélange d’héroïsme et de puérilité fréquent chez les socialistes-révolutionnaires. On ne s’arrêta cette fois à Rostov que pour participer à une démonstration qui se termina par un meeting. La foule emplissait une vaste place où des tribunes avaient été dressées. Bloumkine vint avec moi à celle où je devais parler et il voulut absolument traduire mon discours. Je m’étais abstenu de parler de Longuet et il ne l’introduisit pas dans sa traduction mais j’ai toujours pensé qu’il m’avait fait demander quelques têtes.


À Moscou une triste nouvelle nous attendait. Rentré avant nous, John Reed était à l’hôpital, atteint du typhus. Pour le sauver on n’épargna aucun effort : tout fut vain ; quelques jours plus tard il mourait. Son corps fut exposé dans la grande salle de la Maison des syndicats. Au jour de l’enterrement, l’hiver était déjà venu ; la neige commençait de tomber. Nous étions accablés. Le voyage à Bakou nous avait permis de le bien connaître. Avant de le rencontrer j’avais lu et traduit les articles qu’il envoyait de Petrograd, sous Kérensky, à l’excellente revue américaine Masses que dirigeait Max Eastman. C’était pour nous une information exceptionnelle, de premier ordre, à la fois perspicace, clairvoyante et pittoresque. Mais il était déjà venu en Russie, et dans toute l’Europe, pendant la guerre impérialiste, en compagnie du dessinateur Boardman Robinson. Pour un journaliste hors cadre, comme lui, ces randonnées étaient des aventures qui finirent plusieurs fois en prison, notamment en Pologne puis à Petrograd. Il avait donc beaucoup à nous raconter ; il refit pour nous les récits qu’il avait publiés à Londres en 1916 sous le titre : The War in Eastern Europe. Mais il nous parla plus encore des Journées d’Octobre, de ces “ Dix jours qui ébranlèrent le monde ” dont il avait été le témoin enthousiaste et, plus tard, le narrateur fidèle dans le livre qu’il avait écrit à son retour, à New-York, en 1919, ne mettant, me dit un jour son ami Max Eastman, guère plus de dix jours à l’écrire ; il s’était protégé contre toute visite en s’installant dans une chambre de Greenwich Village ; il y avait entassé une importante documentation, et il n’en sortait que pour prendre, en hâte, ses repas. Pendant le voyage nous l’avions vu plein d’entrain, de jeunesse, avec cependant de soudaines tristesses, et c’était lui qui faisait un premier vide dans nos rangs. Ses franches, parfois même brutales interventions au congrès l’avaient rendu sympathique à tous... On lui fit une place au long de la muraille du Kremlin, dans la section réservée aux héros tombés dans la bataille révolutionnaire. Les paroles d’adieu furent dites par Boukharine pour le Comité central du Parti communiste russe, par Kollontaï, par ses camarades du Comité exécutif. Louise Bryant, arrivée seulement pour le voir mourir, était là, anéantie par la douleur. C’était d’une tristesse infinie [15].

Cette rentrée à Moscou était marquée par la mort et l’angoisse. Le congrès était déjà commencé quand arrivèrent trois Français, connus chacun pour son sérieux et sa valeur. Journaliste et écrivain de talent, Raymond Lefebvre était acquis au communisme ; Vergeat, ouvrier mécanicien, était syndicaliste ; Lepetit, du syndicat des terrassiers, était anarchiste : le choix avait été excellent et cette délégation, petite par le nombre, était bien représentative des tendances présentes du mouvement ouvrier français. Raymond Lefebvre était le plus enthousiaste ; il participait avec une ardeur juvénile aux discussions entre délégués, questionnant, s’informant. “ Tout ce que nous avons fait jusqu’ici est à reprendre ”, me dit-il un jour ; c’était la conclusion de ce qu’il avait vu et appris durant son séjour. Vergeat, par tempérament et du fait qu’il restait hors du parti, était plus réservé ; c’était un militant solide qui ne se prononçait pas sans réflexion ; il était de ces syndicalistes qui, entièrement dévoués à la Révolution russe, avaient encore besoin de se concerter, d’examiner entre eux le grave problème que posait l’adhésion à un parti politique. Des trois, Lepetit était naturellement le plus critique ; cependant les lettres qu’il écrivit de Moscou et que publia le Libertaire, montraient que ses critiques, même vives, n’entamaient pas sa sympathie pour le nouveau régime.

Je les avais laissés à Moscou quand je partis pour Bakou, certain de les y retrouver, et d’avoir alors avec eux les bonnes conversations que les travaux du congrès n’avaient pas permises. Mais ils étaient tous trois impatients de rentrer en France pour y reprendre leur activité de militants. À cette époque, le chemin de retour était via Mourmansk, d’où les bateaux se dirigeaient sur les ports de l’Occident. Quand ils arrivèrent à Mourmansk, une tempête sévissait ; la mer était démontée. Cependant un bateau partait, ils s’embarquèrent. Depuis on était sans nouvelles, et ce qui causait les plus vives inquiétudes, c’était que les délégués partis de Mourmansk après eux étaient déjà arrivés à Paris. Nous nous cramponnions à l’espoir de les retrouver ; on fit faire partout des recherches : en vain. Il fallut se résigner à leur disparition. C’était pour le mouvement ouvrier français un lourd tribut payé à la révolution.

Pierre Pascal avait éprouvé pour deux d’entre eux, Vergeat et Lepetit, une sympathie particulière ; il les aida et les guida durant leur séjour en Russie, les faisant profiter de la connaissance qu’il avait des hommes, du régime et du pays. Il écrivit de Moscou : “ Vergeat et Lepetit ont quitté la Russie bien changés. Ils ont appris ici une grande vérité qui leur manquait en France. Ils se figuraient jadis, plus ou moins consciemment, que la société nouvelle de leurs rêves, sans classes ni exploitation, pouvait être instaurée d’un jour à l’autre, et succéder toute faite au régime capitaliste au lendemain de la révolution. Ils ont appris en Russie que cette société doit au contraire se forger dans la peine et dans l’effort de longues années... Et puis, leur éducation avait été complétée par Lénine en personne, oralement et par écrit. Ils eurent avec lui un long et cordial entretien ; ils lurent la traduction française de son ouvrage, L’Etat et la Révolution. Cette lecture fut pour eux une véritable révélation... Leur sentiment du devoir fut cause de leur mort. Ils périrent victimes de leur hâte à rapporter en France la bonne parole du communisme. ” (Bulletin communiste, 17 février 1921.)


Notes

[14] Commentant un ouvrage sur l’exécution des commissaires, Sosnovsky écrivit : “ A. Tchaïkine, ancien membre de la Constituante, ancien membre du comité central du Parti socialiste-révolutionnaire, vient de publier un livre hautement intéressant sur l’Exécution des 26 commissaires de Bakou (1916). C’est une étude approfondie de la politique de l’impérialisme anglais dans la région de la Caspienne au début de la guerre civile... Quand les menchéviks géorgiens accordèrent à l’armée turque le droit de passage sur leur territoire pour investir Bakou, les gouvernants de cette ville appelèrent à leur secours les Anglais - dont ils étaient d’ailleurs les dociles instruments. Les chefs du mouvement soviétiste étaient d’abord arrêtés et amenés à Kislovodsk, où les Anglais avaient leur quartier général. Le 19 septembre on faisait sortir de la prison 26 militants rouges “ destinés à être dirigés sur l’Inde par la Perse ”, et “ gardés en otages ” - version donnée à l’opinion publique. La vérité est que, emmenés dans un lieu écarté, ces 26 militants furent tous mis à mort par décapitation. ” (L. Sosnovsky, Correspondance internationale, 18 mars 1922.)

[15] Dans une lettre adressée à Max Eastman, Louise Bryant écrivait : “ Nous n’avons passé qu’une semaine ensemble avant qu’il s’alitât, indiciblement heureux de nous retrouver. Je le trouvai vieilli, attristé, plein de mansuétude, d’une beauté singulière. Ses vêtements étaient en loques. Il était si impressionné par les souffrances qui l’entouraient qu’il s’oubliait lui-même. J’en étais profondément troublée ; je me sentais incapable d’atteindre à un tel degré de ferveur. Nous visitâmes ensemble Lénine, Trotsky, Kaménev ; nous allâmes au théâtre pour le Ballet et le Prince Igor. Il brûlait du désir de rentrer en Amérique. ”


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